L’agence littéraire LEOR sur le Grill !

Comme le changement a du bon et parce qu’il n’y a pas que des galettes au beurre en Bretagne, je suis partie à la découverte de la 1ère agence littéraire de Bretagne : LEOR. Vous ne savez pas vers quelle maison d’édition vous tourner ? Vous souhaitez vous ouvrir à l’international ou vous auto-éditer ? Vous détenez le livre de l’année et ne savez pas par où commencer ? Les conseillers de l’agence LEOR sont à votre écoute !

À la découverte de l’agence LEOR

L’agence LEOR a été créée il y a maintenant plus de 6 mois et représente plus de 200 ouvrages à l’international. Quelle était votre intention première en imaginant ce type de structure ? Quel grand changement avez-vous opéré pour faire face à une demande toujours plus croissante ?
undefinedNotre intention première était de proposer aux éditeurs principalement situés en région Bretagne un service de cession de droits de traduction. Nous connaissons bien les marchés du livre breton et international, et l’idée était de faire le lien entre les deux. Nous avions prévu de nous développer hors de la région Bretagne, mais dans un second temps.
Finalement, la demande a été très forte et nous représentons actuellement des éditeurs de toute la France et même de pays étrangers (Allemagne, Canada, Belgique). Pour répondre à cette demande, nous avons renforcé notre équipe avec Johan Dillar (Freelance), qui a travaillé auparavant pour les éditions Dunod.

  • Quelle est la vision de votre agence ? En une phrase : qu’est-ce qui vous différencie des autres agences littéraires ? – Quelles valeurs guident votre travail ?
    Nous représentons des auteurs et éditeurs pour lesquels nous avons des coups de cœur. Nous ne nous attachons pas au prestige ni à la célébrité des auteurs et éditeurs, mais regardons avant tout la qualité des projets qui nous sont proposés.
yannaelle boucher-durand, sur un stand
Stand salon de Carhaix
  • À la recherche constante du potentiel d’un manuscrit, peut-on vous comparer à un « nez » du domaine du livre ?
    – C’est une bonne définition de notre travail. Nous recherchons des manuscrits à fort potentiel et accompagnons les auteurs dans toutes les démarches liées à leur activité : retravail du texte avant la présentation aux éditeurs, la recherche d’un éditeur, la négociation des contrats, la promotion de leurs livres…

Si vous souhaitez témoigner, écrivez-moi votre histoire à alexandrapapiersmaches@outlook.com

  • Quel est l’aspect le plus passionnant et représentatif de votre profession ?
    – Le plus passionnant, c’est de recevoir un manuscrit à l’état brut, de l’accompagner et de le voir publié, trouver un public et le traduire en langues étrangères. C’est aussi permettre de faire connaître les maisons d’édition indépendantes, parfois des petites structures avec un rayonnement limité (parfois pas plus de 100km) mais néanmoins qualitatives, de se faire connaître à l’international.
  • N’est-il pas ironique qu’une agence littéraire spécialisée en droits de cession et en négociation de droits d’auteurs ne puisse pas bénéficier elle-même d’un statut légal ?
    – Cela s’explique par le fait que notre métier est très jeune en France, et que nous sommes peu nombreux. Au quotidien, nous voguons entre les usages des agents artistiques (les auteurs et illustrateurs sont des artistes, et nous gérons leurs contrats et leurs carrières) et ceux des agents commerciaux (nous vendons pour le compte d’un mandant – éditeur – des biens immatériels – la licence de traduction d’un livre – a des clients étrangers).

Un futur best-seller entre les mains !

  • Quels sont vos critères de sélection et vos points d’attention lors de la réception d’un manuscrit ?
    Nous sélectionnons les ouvrages sur le genre, dans un premier temps : nous représentons principalement de la fiction, de la jeunesse et de la B-D. Dans un second temps, nous recherchons des histoires dont les thématiques sont modernes, et dont une fois la lecture commencée, on ne voit pas les pages défiler. Le coup de coeur est un critère très important.
  • Comment s’applique votre légitimité quant à la sélection de potentiels livres à succès ?
    Les agents littéraires qui travaillent chez nous ont tous une formation d’éditeurs et ont travaillé pour des grandes maisons d’édition (Flammarion, Dunod). Ils ont une expertise, une grande curiosité et une attention particulière à l’évolution du marché du livre en France, mais aussi à l’international. L’activité de cession de droits de traduction leurs permet d’être quotidiennement au contact du marché international et de pouvoir ainsi anticiper les tendances à venir.
  • Impossible de ne pas évoquer l’aspect économique de l’industrie du livre. Pourtant, vous semblez accorder une importance toute particulière à la transparence de vos relations. De quelle manière créez-vous un lien de confiance avec les auteurs et les maisons d’éditions ? Quelle est votre savoir-faire ?
    Notre rôle en tant qu’agent est de défendre les intérêts des auteurs, qu’ils soient intellectuels ou financiers. Nous sommes très au fait des usages et n’hésitons pas à souligner les éventuelles anomalies dans les contrats, mais aussi à faire de la pédagogie auprès des auteurs pour leur expliquer les raisons de certaines pratiques, qui peuvent leurs paraître obscures.
    En ce qui concerne les maisons d’édition représentées, notre mot d’ordre est la communication. Nous faisons très régulièrement le point sur l’évolution des intérêts étrangers suscités pas leurs ouvrages afin qu’ils aient une vision claire du travail effectué et du succès ou non de certains de leurs ouvrages.
  • Quelle(s) garantie(s) l’auteur et l’éditeur ont-ils en choisissant de travailler à vos côtés ?
    Pour les auteurs, nous offrons la garantie d’un accompagnement personnalisé, d’un travail de leurs textes en amont pour maximiser les chances de trouver un éditeur, de conseils stratégiques, juridiques et en communication, pour leurs permettre de valoriser au mieux leurs carrières. Nous négocions leurs contrats pour leur permettre également d’obtenir de meilleurs à valoir, de meilleurs droits d’auteurs et une meilleure gestion de leurs droits seconds et dérivés (traductions, livres audios, adaptation cinéma…).
    Pour les éditeurs, nous offrons la garantie d’une meilleure visibilité sur le marché international, grâce à la conception de matériel commercial en langue anglaise, à notre réseau d’éditeur étrangers ainsi qu’aux foires internationales dans lesquelles nous emmenons les livres représentés. Cela permet de maximiser les chances d’obtenir des contrats de cession de droits de traduction.
  • Avez-vous remarqué un certain profil d’auteurs et de manuscrits créant une certaine tendance ?
    – Nous recevons toute sorte de projets, mais il est vrai que ceux qui s’inscrivent dans l’actualité ou dans les incertitudes de notre époque sont ceux qui, à notre sens, sont les plus susceptibles de plaire au grand public.

Agent littéraire-éditeur : tandem de choc ?

  • Pensez-vous adopter une position plus neutre qu’un éditeur, dans l’accompagnement d’un auteur ? En quoi, pouvez-vous infirmer ou affirmer ce point ? Quelle est votre plus-value ?
    – Notre position dans l’accompagnement d’un auteur n’est pas neutre, puisque notre rôle est de défendre ses intérêts et de mettre en valeur sa carrière. Notre plus-value est notre connaissance de monde de l’édition et du métier d’éditeur, puisque nos agents ont tous été éditeurs. Cela nous permet d’avoir une perspective plus large et nous aide à négocier les termes des contrats pour que l’auteur y trouve son compte et pour lui éviter les faux-pas et les situations fâcheuses ou imprévues.

Si vous souhaitez témoigner, écrivez-moi votre histoire à alexandrapapiersmaches@outlook.com

  • Beaucoup d’auteurs confrontés à l’édition sont déçus voire découragés par l’absence de relations humaines avec les professionnels de l’édition. Croyez-vous qu’un agent littéraire puisse garantir davantage de transparence et d’empathie ?
    – Nous sommes là pour faire en sorte que les termes des contrats soient bien compris par l’auteur et qu’il signe en connaissance de cause, en sachant exactement dans quoi il s’engage. Nous leurs « traduisons » en quelque sorte les termes et usages de l’édition. Nous intervenons également en cas de désaccord ou de manquement de la part de l’éditeur. Nous sommes bien sûr à l’écoute de l’auteur et de toutes les problématiques qu’il pourra rencontrer tout au long de sa carrière, afin de mettre en place des solutions pour y remédier.
  • Nous l’avons appris au cours de votre dernière interview dans l’émission radiophonique Page Blanche, animée par Michel Philippo : vous avez un rôle intermédiaire et important dans la publication et la promotion d’un ouvrage. Ne pensez-vous pas faire doublon avec le rôle d’un éditeur ?
    Notre rôle est de faire en sorte que la relation auteur-éditeur ne porte que sur l’écriture et non plus sur l’aspect administratif et commercial. Notre accompagnement antérieur à la soumission du manuscrit n’a pour but que de maximiser les chances de succès. Il ne se substitue pas au travail de l’éditeur, puisque nous ne proposons aux auteurs que des pistes d’amélioration de leurs textes. Nous ne procédons à des corrections approfondies que lorsque celles-ci sont nécessaires à la compréhension et à la lecture.
  • Est-ce que travailler dans l’ombre de l’auteur ou d’un éditeur ne vous dérange pas ? Considérez-vous-même tenir une place plus discrète que celle d’un éditeur ? Si oui ou non, en quoi ?
    – Cela ne nous dérange aucunement, bien au contraire. Notre place doit être la plus discrète possible pour laisser la part belle à l’auteur. Elle n’est ni plus discrète, ni moins discrète que celle de l’éditeur, elle est juste différente. Nous n’effectuons pas les mêmes tâches et travaux. Bien sûr, chaque éditeur et chaque agent est différent.

Un pas vers l’avenir – projections vers le futur

  • Comment envisagez-vous la mutation de l’édition vers le numérique ? À quels changements devez-vous faire face ? Traitez-vous déjà ce type de support ? Si oui, qu’est-ce que cela implique pour vous ?
    – Nous ne pensons pas qu’à l’avenir en France le numérique prenne réellement le pas sur le livre papier. Bien que le support ait de multiples avantages, nombreux sont les lecteurs qui préfèrent le confort du papier. Il est rare qu’un auteur cherche un éditeur pour ne se faire publier que sous format numérique. Les deux sont souvent proposés ensemble.
    Nous proposons bien sûr des prestations de conception de livres électroniques à l’agence, et cela demande des compétences spécifiques, mais ce n’est pas la majorité des demandes que nous recevons.
  • Vous portez à l’international l’auteur et son manuscrit ainsi que les maisons d’éditions partenaires, êtes-vous parvenus à étendre votre champ d’action et intéressé les éditeurs non bretonnants ?
    – Les éditeurs bretonnants que nous représentons sont très peu nombreux. Nous préférons sélectionner nos partenaires par leurs qualités éditoriales et non par militantisme. Cependant, il y a de très belles créations en Bretagne et nous sommes ravis des relations que nous avons tissées avec nos partenaires. Nous travaillons par ailleurs avec un certain nombre d’éditeurs non-bretons, originaires des quatre coins de la France.

Y a-t-il autre chose que nous devrions savoir sur l’Agence LEOR ?
L’agence Leor ne présente jamais les auteurs qu’elle représente à des maisons d’édition à compte d’auteur ou participatives (compte à demi). Nous mettons un point d’honneur à présenter nos auteurs aux maisons d’édition les plus qualitatives possibles et les plus adaptées au genre présenté.

Je remercie chaleureusement toute l’équipe de LEOR pour ces réponses de qualité, qui j’espère auront pu vous éclairer.

Si vous souhaitez aller plus loin rendez-vous sur le site de LEOR et prenez rendez-vous par mail : contact@leor.bzh

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