La mémoire impalpable

Édité le 13 février dernier par Les Éditions Taurnada, le thriller de Tito Desforges « La machine à brouillard » plonge le lecteur dans les profondeurs de la folie. Saurez-vous rester entiers face à votre propre reflet ? Un roman poignant qui se déguste avec un dessert exquis.

Fond noir, cannelle, glace vanille, crumble aux pommes, thriller psychologique… la boucle est bouclée.

Un sérieux cocktail Molotov piégé au sein de ce thriller sous haute tension

Complot, dégénérescence, manipulation, trahison, folie. Si vous désirez braver les mailles malades du cerveau d’un ancien soldat, alors poursuivez votre lecture. Je vous révèle les coulisses de la machine à brouillard.
Suis-je déjà en train de perdre la notion du temps ? Probablement. Certainement même. Plus j’avance ce dans ma lecture et plus ma raison prend peur et tourne en rond ne m’offrant que de courts laps de temps de respiration. L’incompréhension me gagne très vite, mais mon envie de savoir est plus grande.

Mais reprenons depuis le début. Nous suivons les traces ensanglantées laissées par un certain Mac Murphy, ancien soldat au tempérament de feu. Prêt à tout pour protéger sa fille, Louise, des mains des habitants de Grosvenore-Mine.

Je dois vous avouer avoir été perturbée du début à la fin par cette lecture, ne comprenant pas par quel bout commencer mon analyse. En entête comme indice, des signes de suivi psychiatrique et d’une expérimentation médicamenteuse pour dissiper ce brouillard qui hante le soldat d’élite Mac Murphy. L’humour en étendard et un franc-parler pour nous guider sur les routes presque désertes de ce petit village australien.

Des scènes à la Kill Bill

L’action ne tarde pas à arriver. Beaucoup de scènes séquencées et violentes dans ce roman qui ne laissent aucune chance au lecteur de reprendre son souffle. De plus, aucun des indices présents ne permet de se repérer dans l’espace temps. J’admire ce genre de roman qui nous livre un récit brut, cadenassé.

Une thématique se dégage. Le témoignage d’un père qui s’est fait le serment de protéger sa fille quoi qu’il advienne de lui, où qu’elle soit. Certains passages sont vraiment très poignants. Surtout lorsque la folie se mêle à cet amour incommensurable. Déceler le vrai du faux devient littéralement une torture où se dégage une certaine mélancolie. Mac Murphy me fait énormément de peine et je ne peux qu’être admirative face à sa détermination sans limite, jusqu’au meurtriment de son âme et de son cœur.

Mais certaines questions demeurent encore sans réponse. Est-ce une expérimentation ? Un complot ? Un rêve? Que de stratégie pour tenter de trouver l’unique raison, ce secret qui maintient cet homme hors du commun, en vie.

Quand la mémoire fait défaut

Perdre la mémoire est de loin ma plus grande peur. Alors, quand j’en lis les effets secondaires, je ne peux que paniquer. Les émotions ressenties par Mac Murphy sont si intenses qu’elles prennent aux tripes.

Passer d’un décor à un autre rend dingue. Néanmoins, une certaine logique se dessine vers la fin de cette ouvrage qui ne laisse pas indifférent. La plume de l’auteur est assez particulière pour nous rendre accro en quelques pages à un scénario loufoques mais étudié et calculé. Il dresse le portrait d’un homme ordinaire au quotidien extraordinaire dans lequel chacun peut se reconnaître. Il nous rend témoin de sa descente aux enfers. Impuissante, je poursuis ma lecture, dans l’espoir de trouver une échappatoire.

Une fin sous haute tension

Mais quelle scène finale ! J’en suis encore choquée. J’ose à peine sortir de cette lecture en apnée. C’est tellement bien pensé que ça me laisse sans voix (et il m’en faut beaucoup).

Tout au long de ce thriller psychologique, nous alternons des moments de conversation entre médecins et Mac Murphy, des scènes d’actions d’une violence inouïe et d’autres floues et énigmatiques. Je me suis souvent demandé où j’allais atterrir. Mais le plus émouvant dans ce roman reste l’amour d’un père pour sa fille et cette sensation que notre présent nous échappe. Quand je repense à tout ce que Mac Murphy traverse, me vient en coup de poing, l’ironie d’une vie gâchée par le trou noir de l’avenir.

Peut-on dissiper le brouillard dans lequel Mac Murphy s’est enveloppé si précautionneusement ? J’en doute fort.

Encore une touche de folie ? Découvrez le mot de Tito

Dans une autre vie, j’ai vécu une poignée de mois dans le bush australien, à l’ouest du Queensland, pas trop loin de la frontière du Northern Territory, à deux ou trois encablures de la petite ville minière de Mount Isa. Les bleds qu’on trouve dans cette région reculée sont semblables à celui – fictif – de Grosvenore-Mine que je décris dans « La Machine à brouillard ». L’ennui y règne en second maître après le soleil, le troisième étant Dieu, représenté par une, deux, voire trois églises. Les gens y vivent comme des colons de l’ancien temps, à la fois brutaux, presque asociaux, et bizarrement complices, unis contre l’adversité. On n’y aime pas les étrangers. Pas du tout… Quand Joël Maïssa des éditions Taurnada, au vu d’autres de mes écrits, m’a conseillé de réaliser un thriller « du genre dur, impitoyable », mon esprit est immédiatement retourné là-bas, dans l’Outback australien. Et voilà. Tito Desforges.

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13 février 2020
9.99€ en librairie
5.99€ en e-book

Disponible en ligne et en librairie sur : Fnac, Decitre, Amazon, Cultura, etc.

Merci à Tito de m’avoir retourné le cerveau, m’avoir fait douter. Merci à Joël pour une fois encore, nous avoir dénicher un livre hors du commun !

Peut-on lever le voile sur la vraie nature des sentiments ?

L’étrangeté d’une personne n’est-elle pas ce qui nous attire le plus ? Sommes-nous davantage attirés par le mystère ou par l’humain ? Quoi qu’il advienne, quand le cœur se met à raisonner, il nous entraîne dans un labyrinthe de pensées, toutes plus énigmatiques que les autres. Suivons ensemble le périple de Marek, un homme aimant et dévoué, animé par une seule question : l’amour peut-il être sincère ?

livre et gateau sur une serviette blanche
Quelque part, quelque chose d’inavouable

Le véritable amour

Est-il normal d’avoir des doutes sur la sincérité de l’amour que porte une femme envers un homme ? Certainement. C’est cette profonde incertitude qui poussera Marek, un des amis du regretté Axel mort tragiquement dans un accident, à retrouver coûte que coûte la délicieuse Alexandra. Ultime amour d’Axel qui sera mort sans connaître la nature de ses sentiments envers lui.

Position plus qu’inconfortable pour Marek, dont le désir de vérité semble aller au-delà de ses propres besoin. Après tout, chacun fait son deuil à sa façon. Et convaincu que le sien ne peut se faire sans cette réponse absolue, le voilà très vite embarqué dans l’enquête de sa vie. Retrouver Alexandra, qu’importe qu’il lui faille traverser la mer égée ou se rendre à Bali…

A.R. – A. M. Étrange effet miroir. Décrire plutôt qu’expliquer. Sentiment à n’exploiter que dans de très vagues allégories.

Apparemment le seul indice que Marek pourra utiliser pendant son voyage au bout du monde

Le lecteur, témoin dans cette enquête hors du commun, découvre page après page, un frère plus qu’un ami. Il reprendra sa quête du savoir là où Axel n’a pas pu aller. En enquêteur sensible, nous sentons toute la passion que son corps contient dans l’ultime hommage qu’il souhaite rendre à son ami. Voilà une véritable preuve d’amour plus que d’amitié qui se dessine.

Une passion dévorante

Les chapitres courts tiennent en haleine le lecteur. Tous les personnages que croisera Marek sont attachants et apportent chacun leur pierre à l’édifice. J’aime la force de volonté de Marek, qui sans arrières pensées, ira au-delà de ses peurs armé de son seul courage. Il entreprend le voyage de sa vie.

Prit dans le piège à son tour, Marek, aidé de loin par Orhan, va traverser une part du monde pour aller à la rencontre de la détentrice de la nature des sentiments qu’elle portait envers Axel. Emportant dans son périple la fougue d’Axel et le don journaliste d’Alexandra, Marek tentera par tous les moyens de réunir ces deux cœurs que la vie a séparé trop tôt. Marek semble être le lien entre ces deux êtres. La symbolique des fleurs est une idée vraiment intéressante et très bien exploitée dans ce roman. De plus, elle renforce cette passion quasi immortelle.

De plus, la fuite semble prendre toute son importance dans le fait de ne pas savoir comment affronter ses peurs, ses déceptions et son chagrin.

Je te suivrai au bout du monde

Sans être traquée, Alexandra, femme très mystérieuse se fait désirer. Pourtant, nulle envie de se cacher auprès de ceux qui honorent la mémoire de son amour passé. Un amour qui aura eu raison de sa confiance en elle, l’obligeant à s’exiler par la force.

C’est donc une femme ébranlée qui se tient devant nous. Prête à défaillir, elle-même n’a pu faire son deuil. Dans de pénibles efforts, elle se confiera à nous, à sa façon… La vérité n’est parfois pas si facile à déballer.

Dans ce roman, d’une sincérité et d’une douceur assourdissantes, nous traversons également toutes les étapes du deuil, où l’amitié et même la fraternité tiennent les premières places. La plume voyageuse de Virginie, nous permet de nous rappeler l’essence même de l’amitié. Ce roman court est très poétique nous offre la possibilité de répondre à notre interrogation de départ : oui, il est possible de lever le voile sur la vraie nature des sentiments. Seulement, pas d’une façon que nous aurions pu imaginer.

Le mot de l’auteure

J’ai pris les meilleurs de mes voyages du début des années 2010, j’y ai mis tous ceux que j’ai rencontrés et qui ont laissé un impact indélébile dans mon âme et j’y promène Marek, l’alter égo d’un ami qui m’est très cher.

couverture livre l'exilée de virginie vanos
130 pages – 2016 – Broché : 13€49 et numérique : 4.99€
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Merci Virginie pour ton amitié, ton témoignage, ta force, ton humour.

Si vous avez aimez ce roman, découvrez mes chroniques d’Anna plurielle, Battue et Negombo.
Découvrez également l’interview de l’autrice !

Une part isolée de soi

Virginie Vanos nous propose un témoignage. Le sien. Piquant, douloureux et épineux, elle hôte ses œillères pour nous livrer, sans honte, 20 mois de sa vie. 20 mois d’enfer, de doutes, de maltraitances. Mais ce qui fait la force de ce roman n’est nul doute sa détermination à s’en sortir. Découvrez en quoi l’amour donne des ailes.

livre blanc avec un pot de confiture dessus
Et si on décapsulait et déversait toute cette acidité sur le monde ?

Un univers tortueux où règne la douleur

Écrit à la première personne du singulier, Virginie Vanos nous plonge dans l’intimité de sa vie. Durant quelques mois, nous suivons son évolution au pays des cauchemars. Maltraitée, humiliée, en danger, elle est piégée en Enfer, sous la coupe du diable. Diable qui ne l’épargnera sous aucun prétexte.

Ne rêvant que de romance déchue, elle lutte à la fois contre son tyran mais surtout contre sa peur d’abandon. Elle supporte pourtant mal le voile qui lui barre la vue mais qui masque si bien ses peurs. Pour oublier, les planches du théâtre qu’elle foule, quand elle le peut, lui procure cette sensation oubliée qu’est la liberté. Liberté tant convoitée qui lui semble inaccessible.

Le hurlement d’un cœur en mal d’amour

Elle ne peut se résoudre pourtant à abandonner son besoin d’être admirée et libre. C’est avec ce credo en tête qu’elle résistera. Faiblement au début, et très bruyamment par la suite. Elle puisera dans ses propres réserves, la force de se tirer de sa prison. Nous y déchiffrons, une véritable détermination à s’en sortir. Cette situation l’écœure et est bouleversante pour celui qui en est témoin à travers ces pages de douleur.

Le besoin d’être admirée, regardée comme une femme forte est très visible à travers la plume délicate quoique piquante et satirique de l’autrice. Jamais au fond, elle ne baissera les yeux. Doucement, elle se réveillera. La caméra, l’œil d’un public neutre, voilà ce qui peut nourrir un corps à l’abandon.

Manipulations, tensions, horreur rythment un corps décharné par la douleur

Le cœur bat-il toujours au sein de cette cage thoracique ? Il n’est une autre hypothèse que la jalousie poussant un être à en haïr un autre, à le détruire à petit feu. Plusieurs fois, je me suis demandé comment l’autrice avait pu survivre avec toutes ces épines plantées dans le corps.

En écho à un quotidien d’horreur, l’humour noir rend ce témoignage encore plus poignant. Quoi de mieux que l’humour pour s’échapper et pointer du doigt l’ennemi ?

Ce qui m’a marquée fut également le silence qui ressort de ce livre. Ne pas alertée ses proches du calvaire que l’on vit, ne pas trop se rebeller contre un proffesseur de théâtre tyrannique, ne pas oser fuir son bourreau… Vivre dans un stress permanent aurait pu avoir raison de l’autrice. Pourtant, elle put compter sur un proche pour préparer sa sortie. Une sortie patiente, longue, lisse.

Une leçon de vie pacifique

Ce que j’admire dans ce témoignage est sans nul doute la capacité de sang froid qui traverse Virginie. Malgré l’injustice dont elle est victime, la patience, lui permettra de s’extraire de sa cage, comme l’on extrait un organe malade.

Il s’agit également de maladie dans ce roman. Cœurs malades, esprits torturés, drogués, maltraités. Comme une paralysie dont on a tant de mal à se défaire. Un lâcher-prise, une prise de conscience, difficiles à saisir. Cependant, ni rien ni personne n’aura pu capturer la force de Virginie. Et ce n’est qu’en prenant soin de son propre corps, qu’elle sait qu’elle pourra continuer d’avancer. Un magnifique témoignage dont cette détermination à s’en sortir reste plus forte que la haine. L’amour en quelque sorte.

Le mot de l’auteure

20 mois de ma propre vie. Bien que je pense m’en être honorablement sortie, contrairement à mon bourreau, je sais que j’ai développé depuis certains défauts tels que la hargne verbale, la haine des toxicomanes et le mépris face à ce que je juge stupidement faible. Je n’en suis pas fière mais… Tout plutôt que d’être à nouveau une douce et gentille victime…

couverture blanche d'un livre
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SP – 2013- Amazon
232 pages
Drame
Broché : 22.50€

Merci Virginie pour ton amitié, ton témoignage, ta force, ton humour.

Si vous avez aimez ce roman, découvrez mes chroniques d’Anna plurielle et Negombo.
Découvrez également l’interview de l’autrice !

Connaissez-vous le syndrome de stress post traumatique ?

Envie de plonger dans la tête d’un psychopathe ? Vous souhaitez frissonner de plaisir ? Alors – Blessures invisibles -, le dernier thriller d’Isabelle Villain est le roman qu’il vous faut ! Découvrez à travers ma critique littéraire, ce qui m’a impressionné et pourquoi vous devriez vous le procurer dès aujourd’hui.

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Et ça craque sous la dent, et ça sent la chair fraîche, ça claque sur le sol en rythme…

Double enquête pour le commandant Rebecca de Lost

Des souvenirs de guerre, un soldat meurtri, un enfant mort. Ce roman donne le ton dès les premières pages.

Les mots sont saccadés comme mon souffle. J’ai pourtant l’impression qu’il me manque des informations sur la précédente enquête du « tueur au marteau ». J’en découvre des brides parsemées au fil de ma lecture. Mais, je n’ai pas le temps de me questionner que déjà un homme est retrouvé une arme à la main et un trou dans le crâne. Rebecca comprend d’emblée qu’elle ne dormira pas cette nuit et les prochaines semaines, la thèse du suicide étant écartée.

Après plus de six mois de silence et en parallèle à cet homicide ou ce suicide, Rebecca semble ouvrir à nouveau un vieux dossier, celui du « tueur au marteau ».

Procédure chirurgicale

Sur la première enquête, les faits sont décrits de manières précises, quasi militaires. Au même titre que le mort. Sur une scène de crime à la propreté bien trop lisse, certains détails poussent Rebecca à s’interroger sur les circonstances de la mort d’Alexandre, ancien major.

Le lecteur est alors plongé dans une enquête palpitante. Nous évoluons au rythme des interrogatoires et des indices. L’histoire est narrée au lecteur comme s’il était un spectateur des scènes qui défilent à toute vitesse. Il faut réfléchir vite sous la pression de la direction.

Des thèmes sensibles amenés avec authenticité

L’autrice aborde un sujet particulièrement sensible. Le syndromes de stress post-traumatique. Bien fournis en détails, nous apprenons ainsi les possibles dérives que provoquent ce symptôme mais surtout, l’état pitoyable dans lequel il plonge ses victimes. Ces fameuses « blessures invisibles » qui meurtrissent les esprits et leur rationalité. J’apprécie que la thématique de la guerre soit abordée sous l’angle psychologique de cette manière,c e qui est une première pour moi (de type fictionnel).

De plus, l’abord de la maternité et de sa conjugaison avec un métier prenant et dangereux comme celui de commandant ou de procédurier semble difficile. Entre tensions répétées, emploi du temps disproportionné ; envisager un futur et fonder une famille reste un exploit qui n’est pas à la portée de tous.

Le style y est stricte, rigide mais soigné et précis. Un thème fort pour une plume masculine et sèche. À côté de l’enquête sur l’hypothetique suicide d’Alexandre Maréchal, celle concernant le retour prochain du tueur au marteau, peut sembler lente. A l’image d’un psychopathe rodant et observant la population pour y séletionner sa prochaine victime. Le temps semble suspendu, la tension s’installe, incisive et maniaque. Nous restons sur le qui-vive, guettant le moindre signe suspect.

De nombreux rebondissements se déroulent, avec en toile de fond, l’angoisse de se faire prendre dans les filets du « tueur au marteau ». Peut-être pour nous faire patienter jusqu’à une nouvelle capitale et brutale sur le tueur en série? Le lecteur est à plusieurs reprises teasé sur ce dernier. Mais les actions tardent à arriver. En attendant, je reste un peu sur ma faim et poursuis mon enquête auprès de Rebecca.

Personne n’était prêt pour son retour !

Wow ! Ça y est. Nous y sommes ! L’entrée du « tueur au marteau » est sensationnelle ! Angoissante, réaliste, cruelle, sadique !

J’étais là.
J’ai tout lu !
Je frissonne de plaisir !

Puis, je lis avec attention ses confidences d’un réalisme saisissant et barbare.

J’ai un léger bémol à formuler. Au niveau des dialogues, les répétitions de certains termes ou phrases peuvent se montrer redondants au fil des pages. À part cela, les discours restent cohérents et rythment le récit avec justesse. Tous les personnages apportés une dimension particulière et authentique au scénario. Tous sont travaillés avec finesse.

Alors, je vous pose la question : qu’est-ce qui fait un bon thriller selon-vous ?

Selon moi, le doute.
Si vous avez le doute, vous ne dormirez plus.
Tous les indices, faits, mouvements, lieux et personnages vous semblent suspects.
Une seule solution. Enquêter. Ôter ce doute.

L’autrice l’a parfaitement compris avec ce final à couper le souffle. Les moments où tout bascule s’enchaînent rapidement, sont forts et très bien amenés.

Pour conclure ce thiller palpitant, rien de mieux que de laisser Isabelle vous dire quelques mots

Le thème du syndrome post traumatique n’est pas souvent traité dans un polar … et pour cause, les recherches ne sont pas très faciles, mais le sujet est passionnant ! « Depuis quelques mois, j’ai enfin posé un mot sur ce mal qui me ronge. Je suis blessé, mais cette blessure invisible est difficilement compréhensible pour vous, civils. Combien de fois ai-je entendu : « Blessé ? Mais tu n’es pas blessé. Un blessé, c est un soldat qui a perdu une jambe ou bien un bras. Toi, tu as eu de la chance. Tu n’as rien perdu. » Ils se trompent. En fait, si. J’ai perdu mon âme. »

édition taurnadaÉdité le 09 janvier 2020 par Taurnada Editions.
Thriller / 253 pages
Disponible sur le site de Taurnada Éditions au format électronique à 5.99€ et en version brochée au prix de 9.99€. Et dans de nombreuses librairies.

Besoin d’un verre de Whisky ?

Merci à Joël et son équipe pour cette délicieuse trouvaille. Merci à Isabelle pour son enthousiasme et pour les cauchemars et les frissons à venir.

Envie d’élargir vos horizons ?

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« Elle a peur et elle a confiance, la vie se chargera de trancher. » Delphine De Vigan

Je lis des auto édités! SP – Avant-PremièreAcceptez-moi comme je suis, romance optimiste de la romancière et partenaire Émilie Varrier, 243 pages officielles, auto-publié le 12 octobre 2019. Son roman est disponible sur Amazon, en version kindle au prix de 0.99€ !

Je vous recommande vivement d’aller faire un tour sur sa page Facebook ainsi que sur son site internet. N’hésitez pas à lui faire part de vos ressentis, elle se fera une joie de vous répondre !

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Résumé : A la suite d’un drame familial, Edwige, trentenaire, est déterminée à reprendre sa vie en main et à rester optimiste malgré les épreuves qu’elle traverse. Elle sera aidée par Aaron, un conseiller financier de talent mais au caractère rigide et tranchant.
Débute alors une relation atypique entre eux, forgée par le soutien mutuel mais entravée par la peur et l’incertitude. Ils devront d’abord guérir leurs anciennes blessures et apprendre à pardonner pour avancer dans leur recherche du bonheur.

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Cette chronique est rédigée par Alexandra Papiers Mâchés,
Chroniqueuse Officielle de la Romancière Émilie Varrier !

Émilie nous plonge d’entrée de jeu dans la souffrance muette et figée que ressent Edwige, à la suite d’un drame familial violent et inattendu. Quand certains d’entre nous expriment haut et fort leur désarroi et leur souffrance, d’autres choisissent de se réfugier dans le déni le plus total. Le blocage d’Edwige à exprimer ses émotions a de quoi être perturbant et nous ne pouvons nous empêcher de nous interroger sur la façon dont elle traversera cette épreuve…

Persuadée que le hasard nous force à croiser le chemin de personnes jouant un rôle important dans notre vie, Aaron fera ainsi irruption dans la vie cadrée d’Edwige. Je ne le savais pas encore, mais Aaron est l’homme le plus réglé, discret et sous contrôle de tous les personnages que j’ai rencontré jusqu’à présent. Certaines de ses manies, plutôt abusives, ont de quoi faire sourire un être lambda. Son extrémisme quoique attachant, cache pourtant une grande souffrance que l’autrice nous propose de découvrir à pas de loup en instaurant un climat de confiance qui pose les prémisses de cette histoire hors du commun.

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Du miel et du curry pour un produit aussi noble que l’amour…

Je suis saisie par le réalisme qui se dégage des attitudes et comportements de nos deux protagonistes. Leur maladresse en amour et la distance qu’ils se forcent à établir entre eux est déroutante dans le sens paradoxal où le lecteur est le témoin privilégié des points qui les rassemblent. Pourtant, cette distance est d’or dans cette relation qui évolue très lentement. Cependant, les signes d’attachement qu’ils vont ressentir scellera leur destin commun à tout jamais. Pendant qu’Edwige cherche de plus en plus à approcher Aaron, ce dernier ne se laisse pas séduire si facilement bien que l’on sente qu’il meurt d’envie de se blottir dans les bras d’Edwige. J’aime l’angle d’attaque qu’à choisit Émilie : l’argent, soit, un objet de froid, d’ordre matériel, qui contraste à merveille avec les émotions et ressentis qui apportent eux, beaucoup de chaleur à cette relation et humanisent les sentiments mis en avant.

Ce roman nous dévoile les difficultés à accepter l’autre (ici l’amour, le lâcher-prise) tant que l’on n’est pas en paix avec nous-même. La recherche d’un modèle dans notre entourage, peut sembler être une bonne béquille. Seulement, lorsque cette figure paternelle a développé une forme atypique d’amour envers son enfant, comment ne pas influencer nos décisions et orienter notre attraction naturelle vers des personnes du même genre ? L’autrice nous propose alors de nous questionner sur nos capacité à faire le bon choix et à la manière dont on peut en assumer les conséquences. Notre besoin de contrôle peut devenir très envahissant et handicapant dans nos prises de décision. Se défaire de son passé est également un des points mis en avant dans cette romance. La recherche du moment présent et des sensations présentes dans notre corps sont de bons ancrages pour recharger nos batteries !

Lorsque la peur nous paralyse et obscurcie notre point de vue, comment pouvons-nous tout de même ne pas se laisser emporter par le tourbillon de contradictions qui nous assaille ? En parler à ses amis ? Edwidge aura l’occasion de tester cette possibilité. Accueillir ses émotions pour pardonner à des parents peu présents ? C’est également une des pistes qu’empruntera Edwidge. J’aime sa force de volonté, son courage et la détermination dont elle fait preuve tout au long de ce roman. J’aime à penser qu’Émilie nous donne une vision complète des chemins que l’on peut emprunter dans le parcours de l’acceptation de soi. Elle a choisit de nous livrer sans tabous, deux exemples de reconstructions identitaires à travers deux personnages réels, perdus mais confiants. Leur attachement mutuel nous prouve qu’il faut croire en l’avenir, se donner le temps d’apprendre de ses erreurs et surtout en ses capacités à changer, à évoluer en se servant d’évènements négatifs voire douloureux comme forces pour aller de l’avant.

Comme il peut être difficile de se reconnaître à travers les yeux d’un personnage, Émilie vous propose donc deux versions, deux histoires entrecroisées ayant pour objectif le lâcher-prise de soi. La fluidité et la douceur de la plume de l’autrice nous permet de nous immerger très facilement dans cette romance optimiste et nous apporte des clés pour avancer plus sereinement vers l’avenir. Ce roman aborde donc des pistes de solutions pour dédramatiser, relativiser et surtout reprendre confiance en soi.

Parfois c’est en prenant des risques que l’on obtient le meilleur.

Le mot d’Émilie
***

Dans cette romance, je vous parle d’empathie, d’entraide, de bons moments entre amies, de la difficulté de faire des choix et surtout, d’acceptation.

Car accepter l’autre sans chercher à le changer est essentiel dans toute relation, qu’elle soit amicale, amoureuse ou familiale. Mais pas seulement, car s’accepter soi-même, tel que nous sommes me semble primordial dans notre quête du bonheur.

À travers l’histoire d’Edwige, j’insuffle l’envie d’aimer et de faire de son mieux pour être heureux, chaque jour. Ce personnage frais et positif est inspirant de par sa force et sa volonté d’aller de l’avant, et ce avec courage et sourire.

J’espère que cette lecture vous apportera autant de bonheur que j’en ai ressenti en l’écrivant.

Je vous souhaite le meilleur !

Emilie

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L’addition, s’il vous plaît

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Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Besoin d’un moment de réconfort ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Je remercie plus que chaleureusement la Romancière et partenaire Émilie Varrier pour cette collaboration très enrichissante et bienveillante. Merci pour ce SP en avant-première, ta gentillesse, ta douceur et ton enthousiasme ! Très vite, je partage avec vous des photos inédites de la seconde romance optimiste de l’autrice !

 

 

Le roseau ne se rompt-il jamais ?

Librinova

! SP – Partenariat gourmand
La fragilité des rêves, de l’auteur (et de mon partenaire gourmand) Dimitri Demont, 158 pages officielles, édité en février 2019 par Librinova. Son recueil de nouvelles est disponible en version brochée et en version numérique sur Amazon et la Fnac, entre autres.

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Résumé : Mila, Clarisse et Olympe sont trois femmes que la vie a malmené. La vie ou devrai-je dire, le hasard, le destin ? Entre trahison, peur, violence, désillusion ; l’amour et le rêve ont bien du mal à se frayer un chemin sur la route sinueuse de l’avenir serein. Trois destins liés d’une certaine façon, par un fil fragile, fin et délicat. Une terrible leçon de vie. Mais les rêves sont fragiles, malicieux, agiles : ils se rapprochent et s’éloignent, apparaissent et disparaissent. Les trois héroïnes vont toucher le leur du bout des doigts, mais elles seront rattrapées par une dure réalité. Une histoire d’amour inattendue, une aventure indélébile, un coup de pouce professionnel… qu’en restera-t-il à la fin ?

BarreSeparation

S’il y a bien des livres qui me font réfléchir et qui me bouleversent, en voici un qui m’impressionne de par sa force et la sensation de gêne qu’il me transmet. Ce ne sont pas des impressions négatives que je ressens, mais la douce brutalité des rêves que l’auteur met en lumière à l’appui de trois morceaux de vie, trois carcasses de rêve qui auraient tout pour être beaux mais que la mort a réussi à encercler et à emprisonner de force.

L’évolution professionnelle, le voyage, la vie de couple, autant de point d’ancrage où les destins brisés s’échouent avec plus ou moins de rapidité. L’auteur nous délivre de puissants messages à travers trois cages dorées. La force et la délicatesse qui se dégagent de la plume poétique et fluide de l’auteur, m’interpellent et, me poussent à m’interroger sur le faisabilité d’un projet de vie, sur l’image que l’on souhaite renvoyer à l’autre et la réalité de ce qui est vraiment accessible. L’auteur nous donne à observer l’intangible, ces maillons qui font de nous ce que nous sommes et qui ont consolidé nos valeurs et nos envies. Seulement, nous ne maîtrisons pas tout.

Il est intéressant je trouve, de nous aventurer en compagnie de ces trois femmes en tant que spectateur (la place que l’auteur nous réserve) car, j’ai été plongée dans une sorte de bulle fantastique, un monde de bonté, de bisounours presque, jusqu’au point de chute que l’auteur sait avec perfection, nous faire ressentir. J’ai littéralement chuté trois fois, avec plus ou moins d’intensité. Sans m’en rendre compte, j’avançais vers le précipice en lisant, page après page, chapitre après chapitre. Ce que j’admire est donc la faculté de l’auteur a nous embarquer pour une promesse de voyage magnifique, revigorante même, et à nous montrer l’envers du décor. Certes, de façon virulente, mais aussi vraie que la réalité peut se concevoir : intransigeante, cruelle, sauvage.

Lorsque vous vous dites que tout ne pourrait pas être mieux, c’est à ce moment qu’il faut se méfier le plus, le trou n’étant pas loin. Sans en devenir parano, j’ai su apprécier et toucher du doigt cette fragilité dont l’auteur nous évoque les contours et le domaine : les rêves. A double tranchant, il y mentionne du positif et du négatif. A juste dose, il nous montre à quel point les évènements de la vie nous marquent, en une fraction de secondes parfois.

La fragilité des rêves - Dimitri Demont.jpg

Un contraste entre la lumière et la noirceur au goût épicé et aux légumes du jardin (ou presque…).

Une belle prouesse mettant en scène des personnages plus vrais que nature, le lecteur n’ayant même pas à s’imaginer ce qu’ils pourraient être tant ils reflètent n’importe lequel d’entre nous. Les chapitres sont plutôt longs mais entraînants, car on sait où l’auteur souhaite en venir mais le suspense de savoir quand, plane au-dessus de nos têtes.
Trois nouvelles rythmée décrivant à merveille l’illusion, la tension de la performance et la déchéance humaine, psychologique et physique.

J’ai perçu l’inconfort et la violence à tous niveaux de classes sociales. Les décors de chaque nouvelle sont très soignés et s’empreignent d’une forme de mélancolie addictive. Parfois, j’étais proche l’écœurement tant les mots sont précis. J’ai étouffé, j’ai souri, j’ai apprécié, j’ai été décontenancée, abasourdie, muette. Des univers de vie angoissants où le moindre souffle de vie s’arrache à prix d’or. Des nouvelles au rythme de la consternation, dans les tourments des gens ordinaires. Remarquable !

Sans s’en rendre compte, elle se recroquevillait sur le coussin, l’écrasant sur le rotin, enfonçant ce dernier dans l’herbe. Elle avait atterri dans une maison de fous. Ils réfutaient les arguments les plus élémentaires, étaient dénués de toute morale. Ils étaient en fait tous pourris, comme les fleurs piétinées au bord de la piscine. Les textures exaltantes macéraient, et les couleurs se délayaient en bouillie.

Le mot de Dimitri
Si cet été tu as envie de découvrir 3 histoires de femmes à la frontière du rêve et de la réalité, ce livre est pour toi !

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L’addition, s’il vous plaît

La fragilité des rêves - Dimitri Demont

 

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Avez-vous déjà touché vos rêves des doigts ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Je remercie chaleureusement Dimitri pour avoir accepté de me faire découvrir sa triptyque de nouvelles et pour sa gentillesse.

Les souvenirs de l’espoir, ternis par la cruauté de la mémoire

Je lis des auto éditésMiroirs et Ombres, de l’autrice Maya AGORA, 372 pages officielles, disponible en version électronique et en version brochée sur Amazon, paru en 2018.

Le résumé d’Emma : Je m’appelle Emma MILLER. Après une année passée à rechercher mon mari disparu dans un accident de voiture sans aucune nouvelle, je me retrouve noyée dans les ténèbres d’une vie sans goût. Le seul moyen afin d’apaiser ma douleur d’attente et pour ne pas perdre espoir est : relater nos souvenirs sur du papier. Quelques jours après, je reçois un appel de la police : mon mari est de retour, vivant, comme je l’espérais, mais sans souvenirs de son passé et avec une nouvelle femme. Je me retrouve soudainement devant un étranger, face à des énigmes, à des questions, à des réponses, à des ombres, à des miroirs,… à la mort. 

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Chaque auteur a ses raisons, ses mots pour décrire, écrire ou transmettre. Je suis bouleversée en découvrant l’univers particulier de l’autrice. En effet, je débute la lecture d’un roman qui me semble, à première vue, énigmatique, mystique et dense. Je suis heureuse de partager mes impressions avec vous. Étant en contact avec l’autrice qui m’a vraiment donné envie de lire son roman, j’avais la curiosité de découvrir comment Emma, allait vivre le retour de son mari et, comment l’autrice allait nous embarquer (ou non) dans un mélange de souvenirs passés et d’actions au présent.

Je débute ma lecture avec une citation qui me propose une histoire d’aventure avec en passager, la tristesse. Tout de suite, je perçois que les mots sont choisis avec grâce, sensibilité et honnêteté. L’autrice me livre son cœur sous la forme d’une romance d’aventure. Je suis très touchée de façon crescendo par ce début de roman. Cependant, je n’arrive pas à imaginer à quoi peut ressembler physiquement Emma. En effet, l’autrice ne nous décrit pas son apparence mais nous invite dans la tête de son personnage, ce qui est très bien pensé sachant qu’elle se trouve dans une bulle de désespoir. Elle nous peint avec style le sentiment d’invisibilité que ressent Emma qui vient de perdre son mari et qui tente d’y faire face. J’admire la force de caractère et la persévérance d’Emma, qui se révèle à nous, lecteur, petit à petit. La description de son coup de foudre  envers Michaël me laisse sans voix tellement il est fort. Une véritable romance torturée entre en scène. Le sentiment de culpabilité d’Emma et le jeu de patience qu’elle tente de mettre en œuvre face à un évènement traumatique où la mort tient le premier rôle, me donne des frissons.

Patienter : vous savez ce qui nous fait endurer la patience c’est notre conviction que chaque chose a une fin.

J’ai particulièrement apprécié l’idée des flash-back qui se marient parfaitement au temps présent du récit. Je trouve que ce mélange de passé, présent et futur est parfaitement maîtrisé car à aucun moment je n’ai été perdue au fil de ma lecture. Mais, ce qui m’impressionne davantage, est la faculté avec laquelle l’autrice nous invite à partager les pensées de chaque personnage. En effet, la psychologie de chacun est poussée à son extrême, chaque question, émotion ou acte est pensé à voix haute par le personnage. Enfin, les différents moments du deuil sont présents : en introduction, on plonge dans un décor étouffant et déprimant, puis apparaissent des souvenirs d’une romance heureuse mais un tantinet mélancolique, des retrouvailles angoissantes et douloureuses et l’apprentissage de « vivre avec ».

Je me surprends à être nostalgique de cet amour perdu qui était si fort, c’est terrible ! Si bien que je me demande s’il ne s’agit pas d’un rêve ou d’un malentendu tellement ce qui arrive à Emma est cruel : elle doit composer avec un ex-mari qui ne se souvient nullement de leur vie ensemble. Être si proche et si distant qu’on en devient étranger dans le regard de l’autre. Au fil de pages, je m’interroge sur ce que peut ressentir un être qui vient de perdre la mémoire et à qui, on « greffe » une famille dont il n’a pas souvenir.  Peut-on imposer à quelqu’un qui ne se souvient de rien, une famille, une vie ? Jusqu’où s’imposent les liens du sang et la liberté ? Peut-on refuser de redevenir celui qu’on a été ? Comment réagir lorsque le passé refait surface et qu’il nous piège entre ses griffes ? Car outre la romance, c’est vraiment la question du deuil, des souvenirs entachés et la confrontation entre la vie et la mort que nous propose l’autrice. Comment faire face, se reconstruire ? Est-ce plus douloureux de vivre dans son passé ou de s’imaginer un futur impossible ? Peut-on oublier le goût de l’amour ? A cette question que je me pose, me vient mes propres flash-back, mes propres goûts et représentations de l’amour autour d’un tiramisu fait maison…

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« Parfois il n’y a que dans les adieux qu’on peut être parfait » – Extrait de la série PLL. Sur un son d’Elvis Presley – Mine-, je savoure ce Romanciak-Sanglot avec une cuillère du tiramisu fait maison.

Le rejet est également un thème qu’aborde ce roman. J’aime ce double sens que glisse l’autrice lorsqu’elle emploie les termes « Monsieur » et « Madame ». Ces deux mots qui unissent deux êtres et qui les séparent en même temps. Un coup, taquins et romantiques et une autre fois, violents et déchirants. Ces deux parallèles sont renforcés par le vouvoiement entre deux êtres qui autrefois ne pouvaient pas se décoller l’un de l’autre. L’image de l’amour parfait est mis à mal dans cet ouvrage. La tension est de plus en plus forte à chaque page que je tourne. Emma s’accroche à ses souvenirs qui a la fois la réconfortent et à la fois la détruisent. Quelle part de ce dilemme choisir ? S’effondrer et capituler en sombrant dans un passé perdu ou rester debout et construire un futur sans une des pièces maîtresses du puzzle ? Faut-il croire au destin dans des moments aussi insoutenables ?

Je suis accompagnée tout au long de ce roman par des chansons très fortes mais très tristes. Elles m’ont permis de me plonger dans une sorte de mélancolie qui accentue l’émotion ressentie par les personnages. Je tiens également à soulever que j’aime la double identité de la femme qui figure dans ce livre. En effet, deux des personnages féminins sont les exacts opposés : une version douce et une version plus diabolique, ce qui nous rappelle que chaque personne possède sa propre personnalité, plus ou moins accentuée par les souvenirs des expériences connues. Mais aussi qu’on possède tous une part joyeuse et une part toujours en quête de sens de la vie. Nous ne sommes pas « parfaits ».

Il y a des rebondissements à cette histoire, qui pourrait sembler « plate », et qui donnent une nouvelle direction aux lecteurs. On découvre pourquoi l’image de couverture est celle-ci et pourquoi les couleurs verte et mauve sont privilégiées. Je termine avec la notion de « peur ». La peur de l’inconnu lorsqu’on a été blessé et qu’on doit se reconstruire. Je trouve que c’est une romance-phoenix qui est dessinée au grès de ces pages. En effet, l’image d’une reconstruction prime et, toute la difficulté de la mettre en œuvre est décrite. L’autrice nous dit que le temps est un bon conseiller. Finalement, elle nous interroge sur notre propre conception et définition du mot « aimer ». Qu’est-ce que l’amour ?

Le mot de Maya :
J’écris sur la passion, j’écris sur la volonté, j’écris sur la liberté et sur les rêves, sur la vie et sur la mort, mais avant tout, j’écris sur moi. Je m’ouvre pour que toi, mon lecteur, tu puisses me toucher tout comme lorsque mes mots te touchent.

 

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Quelle est votre définition de l’amour ?

Merci à Maya AGORA, ma partenaire gourmande, pour sa générosité, sa disponibilité et sa douceur.

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Troublante vision d’une réalité parallèle qui nous échappe

Je lis des auto éditésBleu Cobalt, de l’autrice Corinne RALLO, 377 pages officielles, versions électronique et brochée disponible via Librinova, paru en 2018.

 

L’émission du Dos Au Mur présente aujourd’hui deux portraits atypiques : D’un côté nous avons Samouraï, un puissant critique littéraire qui vit reclus dans son immense maison depuis 17 ans. De l’autre côté, nous avons Mérédith, une présentatrice TV aussi sulfureuse que scandaleuse. Un secret les lie. Sauront-ils faire face à leur transgression passée ?

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Une émotion particulière m’envahit. Pourquoi ? Car, je chronique pour la première fois le roman de Corinne RALLO (quelle pression sur l’exclusivité !). Mais aussi car, ce fut une rencontre extraordinaire ! Vous découvrirez très vite pourquoi si vous lisez le roman de Gilles VOIRIN « La Pierre et le Bocal ».

Revenons à nos moutons. Nous avons affaire à un combat silencieux sur un thème polémique du clonage humain. Vous y êtes-vous déjà seulement intéressés ? Personnellement, je n’ai jamais creusé sur le sujet, j’ai juste, comme beaucoup peut-être, regarder des films et reportages aux visions parfois déformées ou incomplètes. Ce que j’ai particulièrement apprécié de prime à bord, est le fait que l’autrice ne nous donne pas son point de vue sur le sujet. En même temps, nous ne sommes pas à Green Peace… Au contraire, elle expose des faits, empruntant à la fiction ses images, ses métaphores et ses aventures. Bien que les dérives qu’elles mentionnent peuvent réellement se produire, il ne s’agit pas pour elle de faire l’apologie du clonage ou de pointer du doigts ce que l’on appelle vulgairement, le progrès scientifique.
La reproduction humaine est abordée sous les traits d’un commando assez spécial nommé « le Commando des Petits Anges ». N’est-ce pas un drôle de nom pour décrire l’horreur qui se cache sous la première couche ? Je suis intriguée par les faits qui se sont produits et j’ai hâte d’en découvrir les tenants et les aboutissants.

C’est lorsque les scientifiques avaient été sur le point de contrôler les mécanismes intervenant dans la reproduction humaine par clonage que tout dérailla. Procréer à l’identique avait le vent en poupe. Par la conservation de son génome, l’homme rêvait de son éternité non plus dans sa descendance naturelle mais dans la duplication de l’original. L’homme voulait une copie de lui-même. Un autre lui.

Ma lecture est prenante. Je suis embarquée dans un monde mi-réel, mi-fantastique où la technologie est à son apogée. Sans trop d’extravagance bien sûr, juste assez, pour s’imaginer dans un futur à la Matrix. J’aime ce décor planté avec un soucis du détail qui m’impressionne. Les nombreuses descriptions permettent de se projeter aisément dans ce microcosme d’entreprise que je trouve à la fois spécial et à la fois réaliste. D’ailleurs, la description que l’autrice nous propose me fait échos au décor du film « The Truman Show » de Peter WEIR, tant tout est trop carré, trop parfait, trop propre.
Tout de suite, je suis époustouflée (oui c’est le mot) par le style de l’autrice si bien que je suis obligé de faire une pause un instant, de relire à nouveau la 4e de couverture et, de regarder l’image qui y figure. Puis je me dit : elle a même pensé à détailler un détail ! Après un temps d’arrêt, j’en viens vite à la conclusion que j’adore le style de l’autrice à la fois visionnaire, nous offrant un regard intime sur un projet surhumain qu’est le clonage. Tout est minutieusement interprété, toute scène a une fonction précise : nous amener, à pas de loup, à découvrir la vérité sur les faits qui se sont produits il y a 17 ans. Un véritable suspense s’est installé. En un coup de téléphone, la machine infernale (pas de Jean COCTEAU cette fois) se met en route.

Chaque chapitre est court, ce qui rend ma lecture addictive. L’écriture est fluide et ordonnée. Selon moi, chaque chapitre est une scène à lui tout seul. Ce qui nous donne à voir une multitudes de tableaux tantôt colorés mais acides, tantôt sombres et curieusement doux. Des tableaux où se mêlent avancées technologiques futuristes et une version du monde un peu archaïque.

Puis, je découvre un premier personnage : Mérédith. Son regard de braise les charme tous, moi y compris. J’aime son impitoyable soif de pouvoir, la manière dont elle gère son émission de télévision, au carré et, j’aime son âme rebelle. Puis, un deuxième personnage des plus importants fait son apparition, celui de Sam (ou Samouraï de son prénom complet). J’aime sa façon de trancher avec des mots choisis en fonction de la situation. J’aime sa puissance et sa détermination qui l’empêchent de voir au delà de ses propres désirs. Deux personnages assez forts qui se ressemblent étrangement. Ils se complètent et ont la même vision de la grandeur qui ne peut que les rapprocher pour le meilleur comme pour le pire.
J’aime le fait que l’autrice nous donne la possibilité de nous forger notre propre opinion quant aux dérives et possibilités qu’offre le clonage humain. C’est à la fois fascinant et flippant. J’aime les personnages secondaires et l’allusion à un corps hermaphrodite que certains possède. Des difformités pour certains, des sublimations pour d’autres. Je remarque de nombreuses images et métaphores pendant ma lecture. Par exemple : Jalah, maquilleuse au sein de l’émission, est hermaphrodite. Selon moi sa profession n’a pas été choisie au hasard mais pourrait signifier deux choses : 1. Maquiller un visage = les gens ne sont pas forcement ce qu’ils prétendent être. 2. Maquiller la vérité = omettre certains faits ou les amplifier ou les sortir de leur contexte pour rendre un show attractif. C’est tout simplement brillant ! Avez-vous remarqué tous ces sous-entendus et sens cachés ? Ces parallèles enrichissent ma lecture. Peut-être est-ce un début d’explication pour comprendre le choix de la couverture du livre mettant en lumière un œil.

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Un Sang, qui s’accompagne de croquettes au fromage de Herve préparées par les chefs cuisiniers du Restaurant As Ouhès sur Liège. Aussi croustillant qu’une news  dont le contenu ne nous est révélé qu’à la dégustation.

Je remarque ce roman aborde aussi la notion de la vie privée, qui est un sujet actuel. Je me questionne alors sur la manière dont on fouille nos vies, les outils que l’on créé pour aller de plus en plus loin et, la façon dont une poignée de personnes sélectionnent les points sensibles à donner en pâtures à la presse. C’est l’art du métier de Mérédith. Est-ce réellement tiré par les cheveux ? Je ne crois pas. Car c’est également une manière de sensibiliser un public : donner du scandale et vous obtiendrez plus d’audience.
Le concept de la vie privé se complète avec une réflexion cachée concernant la parentalité. Choisir de donner naissance à un enfant différent, difforme ou né du clonage humain est en soi plus qu’une réalité qu’une fiction. Quels parents sommes-nous aujourd’hui ? Certains désirent un enfant avec toutes les caractéristiques de Madame et de Monsieur, commandé presque sur mesure. Quelle est la vraie valeur de la vie ?
Cette parentalité redéfinie les contours de ce qui est de l’ordre de l’innée et de ce qui relève de l’acquis. C’est toute notre conception du monde qui se joue alors. Comment discerner le naturel du conçu artificiellement ?

Selon moi, ce roman remet en cause notre conception de la vie et de la mort ou sans aller jusque là, nous pousse à réfléchir davantage quant aux évènements qui se produisent autour de nous. Quelle est notre vision de la vie, de la mort, de la jeunesse ou de la vieillesse ? Où commence la fin et où finit le début ? J’aime que ces frontières soient mises à mal nous poussant dans nos retranchements.

Des scènes violentes sont présentes tout au long de ce roman et me donnent des frissons. Mais après tout, ne s’agit-il pas d’un thriller ? Comme par exemple, le suicide  d’un des personnages. De nombreux sous-entendus sont glissés dans cette scène avec minutie. Saurez-vous les percevoir ? Les détails sont presque cannibales et jettent en pleine face du lecteur l’absurdité de la reproduction humaine.
Ce roman est ponctué de nombreux rebondissements et nous offre une fin inattendue. J’aurais lu avec plaisir, les dix chapitres en plus !

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Quelle est votre conception de la vie et de la mort ?

Merci à Corinne RALLO pour sa gentillesse, sa disponibilité et son charisme. Douce et passionnante, elle sait me faire rire et réfléchir.

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La construction sémantique du rêve ou comment faire rentrer une pierre dans un bocal

Je lis des auto éditésLa Pierre et le Bocal – Les mots d’Owen de l’auteur Gilles VOIRIN, 446 pages officielles, versions numérique et brochée disponibles via le site Labrinova et bien d’autres, 2018.

 

Le résumé d’Owen : Partez à la découverte de mes sens, de mes expériences, de mes doutes mais surtout de mes rêves…

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Dès les premières citations, je suis transportée dans une bulle de douceur qui tranche, quelques lignes plus loin, avec le portrait d’Owen, un jeune garçon impavide et pleutre. Il vit une enfance silencieuse, solitaire et parfois, gênante. Des mots ternes, tristes, durs pour décrire un contexte de vie routinier forgé par un mal-être grandissant. Je découvre comme une âme manquante dans le corps du petit Owen, un corps qui semble allergique au bonheur, au plaisir et, à l’insouciance.

« Owen était un être d’émotions, plus ou moins refoulées, plus ou moins exprimées. Plutôt plus que moins. (…) Owen savait les entendre, les écouter, les identifier, les clarifier, les apprivoiser, les apaiser et, les faire évoluer lorsque cela était pertinent ».

Puis, apparaît rapidement une mère, pour compléter ce tableau chaotique. Une mère qui y va au culot en toutes circonstances. Je lis ces lignes et je suis le témoin silencieux d’une attitude que je trouve révoltante, tant au niveau du rejet que de l’abandon qu’elle offre à son fils en signe d’un pseudo amour. Naît en moi un sentiment dépressif et un mal de ventre annonçant l’écœurement.

Je quitte ce paysage sombre pour partir en voyage avec Owen. Ses réflexions sur le sens de la vie me permettront un peu plus tard de cheminer intérieurement et, de me rendre compte que je ne profite pas assez de la vie et de l’instant présent, ce qui me perturbe un peu… Guidée par le dictionnaire d’Owen (temps de définitions au grès de la lecture qui n’interfèrent pas avec la chronologie du récit), procédé que je n’ai rencontré nulle part ailleurs, j’avance vers mon inconscient. Un parcours initiatique que je choisi de traverser avec un verre de Martini, magnifiques souvenirs personnelles et vivants.

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Un Sanglot-Mémoris transparent comme l’inconscience, sucré comme l’enfance heureuse, frais comme les espoirs d’Owen, une tranche de citron pour nous rappeler que notre vie est également parsemée de périodes sombres. Tout ceci dans un lieu reposant : HOME. Un(e) ami(e) vous fait la surprise de sa venue ? Foncez au  Danish à Liège !

Oublier l’espace d’une gorgée les soucis de la vie pour se recentrer sur son rêve, voilà ce que m’enseigne Owen. Arriver à faire entrer sa propre pierre dans son propre bocal. Ma lecture s’emballe lorsque Owen ouvre les yeux, enfin une bouffée d’oxygène, je respire à nouveau sereinement. Des rencontres du hasard nous sont généreusement servies, ce qui rend ma lecture plus que délicieuse. Des jets d’émotions sous forme de monologue viennent me donner le coup d’adrénaline manquant. J’ai apprécié la culture générale d’Owen et son envie d’apprendre. J’ai également apprécié les réflexions qu’il nous livre sur l’apprentissage et la littérature. Tout ces éléments ont un ton d’aventure ce qui permet selon moi, de faire du livre de Gilles VOIRIN, mon livre-guide incontournable au cours d’une vie où naît ce que j’aime à penser être une forme de résilience. Vous n’aurez besoin que du livre, de votre pierre et de votre bocal.

« Si tu te fais plaisir, les autres prendront du plaisir, si tu es sûr de toi, le reste suivra, mais si tu doutes, les autres douteront ».

 

L’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Avez-vous trouvé votre pierre ?

 

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L’arc-en-ciel gris et son manteau de couleurs

Va, chasse la grisaille de l’autrice Éliane LANOVAZ, 144 pages officielles, paru aux Éditions du Petit Hôtel en 2018.

Voilà ce que sa plume nous raconte : Vous est-il déjà arrivé de vous retrouver coincés dans une cellule mentale qui vous tient en dehors de la vie ? C’est ce que Isabelle, Lys, Frédérique vivent au quotidien. Peut-être que votre voisin ou vous-même vivez enfermés dans des cycles infernaux d’angoisse. C’est ce que l’autrice cherche à nous faire vivre en y plaçant avec émotion les doutes, les peurs et les espoirs de ces personnages haut en couleur.

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Après avoir trifouillé ma tablette, réglé le mode nocturne et téléchargé le roman d’Éliane LANOVAZ, me voici face à la pétillante couverture au titre qui m’inspire : intrigue, étonnement et curiosité. Un titre qui m’est étrangement familier car « cette grisaille », je tente parfois de la chasser de mon quotidien, pas vous ? Est-ce que la promesse de chasser cette grisaille s’y trouve ?
Est-ce que ce sont des hommes qui forment une farandole colorée que je vois en dessous du titre ? Ou alors est-ce seulement ma phase délire qui s’est enclenchée ? En tout cas, j’aime beaucoup ces couleurs vives. Je débute ma lecture avec déjà une revendication assez corsée à satisfaire et je pénètre dans un monde peut-être plus coloré qu’il n’y parait.

« Il ne me remplit pas de couleurs, il atténue les angoisses, il efface un peu de gris. Il aquarelle la douleur. Un jour j’ai oublié de le prendre. Vagues de douleurs, j’étais par terre, recroquevillée, une petite crevette pitoyable tombée d’une table de restaurant. Chaque bruit me donnait envie d’enlever une poignée de mes cheveux. Je luttais contre moi pour ne pas arracher toute ma peau tous mes cheveux je luttais contre mon besoin de me débarrasser de ce corps ».

Au fil de ma lecture, j’ai l’impression d’accéder à une intimité brouillée par les médocs, l’angoisse, la peur. C’est assez étrange comme sensation. A la fois cela m’intrigue, m’intimide et de l’autre ça m’énerve. Ça m’énerve car je suis incapable d’avancer, de penser normalement comme le subit Isabelle. J’aime cette capacité qu’à l’autrice de nous faire nous plonger dans cette abyme d’émotions floues dans laquelle on patauge sans cesse pour tenter de sauver ce qu’il reste de nos pensées.
J’aime la dé-complexité des êtres mis en scène. C’est-à-dire, sans prise de tête. Des êtres naturels, qui ne se demandent pas si ils vont choquer ou être appréciés.

En poursuivant ma lecture, je devine pourquoi certaines phrases se veulent saccadées, lentes ou coupées. Tout devient logique dans ces vies épuisantes. Car oui, j’ai du me faire au style d’écriture que l’autrice a utilisé lors de la rédaction de son roman. Pas facile au début, mais captivante en fin de compte et remarquable. Chaque mot trouve son sens. La singularité des personnages m’ont permis de m’attacher à eux et, d’apprécier leur force de vivre malgré tout ; d’avoir envie qu’ils s’en sortent, qu’ils trouvent une issue de secours. Drame ou Happy-End ? Lisez ce roman pour en découvrir la fin…

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Un Sanglot-True aux douces et acidulées saveur du célèbre chocolatier Jean-Philippe DARCIS : citron yuzu et chocolat banane.

Une formidable aventure piquante et douce, à vivre en buvant un café (les sujets sérieux s’accompagnent d’un café) relevé de deux macarons et d’un carré de chocolat aux écorces d’orange. J’ai aimé ce premier roman et, j’espère qu’il sera le premier d’une longue lignée.

 

L’avez-vous lu ? Si oui, quand avez-vous pensé ? Toutes les informations pour vous procurer son roman se trouve juste .

Avec quel remède avez-vous chassé la grisaille ?

 

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