La quête d’une liberté version Rock ‘n’ Roll

 ! SERVICE PRESSE – avant-première !

Le vol de l’autruche, de l’autrice Crysten SULLIVAN, 360 pages officielles. Disponible en version brochée et en version numérique sur le site de la Fnac et Amazon (liens en bas de la chronique), publié aux Éditions Carnets Nord, le 5 avril 2019.

Maggie vous résume ce livre : Je suis grosse, autant ne pas y aller par quatre chemins. Je n’ai pas de travail, du moins pas encore… Ma mère m’écrit tous les jours pour me rappeler à quel point ma vie est minable et, que je ne fais aucun effort pour améliorer ma situation. En amour, je croise la route de boulets, plus cons les uns que les autres, qui ne voient en moi qu’une fille grosse et moche. Puis un beau jour… Miracle ! Je décroche un job, dans une entreprise jeune et branchée, où travaillent de jeunes geeks. Est-ce un piège ? Que va-t-il encore m’arriver ? Arriverai-je à survivre ?

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Le titre du roman me plaît beaucoup et m’intrigue. J’aime le décalé entre le fait qu’une femme aux formes généreuses, soit représentée sur la page de couverture, et que le titre indique qu’une autruche peut voler. Dans les deux cas, cela me semble impossible. L’autruche est un oiseau connu pour se cacher en cas de danger. Je fais donc le lien entre Maggie, femme trop réservée et limite agoraphobe, et le titre. Le mot « vol » me fait écho à un envol, une métamorphose, un changement de cap. Seules les choses ou personnes légères peuvent voler ? Voyons ça de plus près…

L’autrice nous propose un témoignage où Maggie, son héroïne, parle en « Je ». J’ai beaucoup aimé cette forme de récit, que je ne vois pas très souvent. Cela n’est pas écrit de façon journal intime, ce qui me plaît car, cela pourrait vite tourner « adolescente en crise », sujet pas très atypique.
Il s’agit donc d’un témoignage mettant en mots, les maux de Maggie, une jeune américaine obèse.
Un remake du film « l’Amour extra-large » de Peter et Bobby FARRELI ou, une version de différentes séries que vous pouvez retrouver ici ? Pas du tout à mon sens ! Ici, l’autrice souhaite souligner la possibilité de s’aimer, en mettant en scène un personnage, non pas renfermé sur lui, mais une femme ronde qui avance et est dynamique. Maggie tente (à travers les mots de l’autrice) de nous faire prendre conscience de la difficulté d’être obèse et, des évènements néfastes (regards, critiques, difficulté de décrocher un emploi…) qui en découle.

Alors comme Maggie, je ne vais pas y aller par quatre chemins. J’ai juste adoré ce roman ! Maggie est un personnage haut en couleur, au franc parler à pleurer de rire, elle y va cash ! Elle a un tempérament de feu, ce qui fait d’elle un personnage attachant et dynamique. Son côté trash et décalé a su maintenir mon attention, dès le début de ma lecture. J’aime son côté rebelle et Rock & Roll, un peu moins son côté pessimiste et victime de ses kilos en trop. Son mal être a tendance à la rendre agressive avec tout le monde.
Je vais vous faire une petite confidence… comme elle, j’adore m’empiffrer de glace. Pas vous ?

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Un True qui accompagnera vos soirée déjantées et « remonte-moral » façon Ben & Jerry’s

La mère de Maggie est l’incarnation de l’angoisse. Une personnification maternelle, qui n’arrive pas à couper le cordon avec sa fille. Elle est « hors-sujet » la plupart du temps, mais, son humour et son amour maladroits m’ont amusée. Elle s’inquiète comme c’est le « rôle » d’une mère de le faire, quant à l’avenir de son enfant. La distance géographique qui les sépare, ne font qu’amplifier ses interrogations sur l’avenir de sa fille. Va-t-elle enfin vivre une vie saine et sereine, se demande-t-elle.
Jason, le meilleur ami de Maggie, est un personnage attachant, qui aurait pu s’appeler aussi « m’as-tu vu ? ». Néanmoins, son discours transpire la sincérité quand il renvoi à Maggie son côté « victime de la vie ». Il sait très bien lui demander d’arrêter de pleurer sa vie minable et de se bouger. Je trouve quand même qu’il a un discours un peu « bateau », par exemple, dire à Maggie d’assumer ses kilos en trop pour se sentir mieux dans sa peau. Mais comment Maggie peut-elle faire cela ?
Enfin, nous avons Bouddha, l’ami obèse de Maggie, dont le prénom, je pense, n’est pas choisi au hasard. Il pourrait représenter une forme de conscience de l’instant présent, permettant à Maggie de reprendre confiance en elle. Ses paroles son sensées et positives, malgré sa propre situation.

L’entraide amicale est, un des thèmes évoqués à travers ces pages. Je constate qu’il a quand même ses limites. Comment un ami peut nous aider à chasser le mal qui nous ronge, si lui-même ne vit directement pas ce que l’on traverse ? Cette entraide se retrouve aussi via les réseaux sociaux, qui de nos jours, permettent à beaucoup de dialoguer sur des sujets sensibles. Ici, il s’agit de mettre en avant la difficulté de s’assumer, de se regarder dans un miroir, de s’aimer.  Les diktats d’une société pèsent beaucoup sur les conditions et les actes des personnes qui s’y confrontent chaque jour. Ils empêchent de se réaliser et d’être pleinement soi. Le regard des autres sur soi et son parcours est un autre thème abordé dans ce roman. J’aime qu’il représente le poids qui pèse sur une personne et, la façon dont il nous conditionne et nous catégorise.
Enfin, étant donné qu’il s’agit de l’abord du surpoids dans ce roman, l’autrice souligne également, le fait que toutes les méthodes pour perdre du poids, être heureux etc. ne sont pas adaptées à tous, et, qu’elles peuvent faire plus de dégâts, qu’aider.

Au tribunal physique, aucun défaut n’est innocenté. Tout doit être accusé, jugé, condamné, expié. Les bons avocats se font rares et ne triomphent que rarement. Les prisons finissent par être bondées de criminels seulement coupables d’être ce qu’ils sont.

Et puis, ça y est, Maggie entre dans une multinationale. Elle y fait la rencontre de Louis-Valentin, le médecin de l’entreprise. Je l’avoue, tout au long de ma lecture je n’ai pu m’empêcher de penser que Louis Valentin se moquait de Maggie (mais ça doit être mon côté trop parano). C’est si étrange qu’il soit mielleux avec elle sans attendre en retour le moment où il l’achèvera… Un grand rebondissement se joue par la suite auquel je ne m’attendais pas du tout ! J’adore !
J’aime la relation qui s’installe entre Maggie et Louis-Valentin. La façon dont les deux personnages se cherchent, se rapprochent, s’éloignent. Cela me fait penser à une danse, où chacun apprend à connaître l’autre, ses peines mais aussi ses espoirs.

Qui dit travail, évoque malheureusement le côté sombre de la rivalité et de la jalousie. C’est ce qu’incarne le personnage de la boss – La RENARD-. Rien que son nom ne présume rien qui vaille. Il m’évoque la ruse, la jalousie et les plans foireux, pour voler la vedette aux autres. Pourquoi cette femme jalouse autant Maggie ? Je dois bien avouer que j’ai beaucoup constaté l’existence d’une forme de rivalité dans le travail et, l’autrice a su mettre en scène un personnage à la hauteur de cette dernière. C’est gagné ! Je suis révoltée par l’attitude de la boss !

Ce livre m’a fait réfléchir également sur le thème de la confiance en soi, qui regroupe selon moi, plusieurs facettes comme : l’enveloppe corporelle (le physique, la beauté …), mais aussi l’audace (toutes ces petites choses à demander à son boss pour travailler dans de meilleures conditions). L’apprentissage de cette confiance et de cette estime de soi est selon moi, une forme de liberté, qui nécessite certains sacrifices comme, se confronter à ses peurs ou à ses doutes. Ce que Maggie apprend à la suite de ses nombreuses expériences. J’ai beaucoup aimé sa remise en question et sa détermination. J’aime le fait que Maggie souhaite exister dans le regard d’un autre, mais pas à n’importe quel prix. Cette notion de confiance, est à mettre en lien, selon moi, avec celle de l’honnêteté dont il est question également. Être honnête envers soi -même et envers les autres.
La remise en question progressive de Maggie envers sa vie, la met sur le chemin de l’excentrique Gabriele. J’ai adoré ce personnage quoiqu’un peu excentrique ^^. Ce moment de rencontre n’est pas une improvisation, et je remercie l’autrice d’y glisser le symbole d’une renaissance, d’un rachat, d’une demande de pardon, pour mieux aller de l’avant et tout recommencer.

Le titre du roman soulignerait donc une préparation physique et mentale, pour s’envoler du nid, être seul maître à bord de sa vie, être suffisamment solide, pour affronter sans l’aide de ses parents, les obstacles de la vie. Ce roman aborde aussi en toile de fond, les relations compliquées entre parents et enfants, qui n’imaginent pas l’avenir de la même façon et, dont les envies se heurtent parfois à l’incompréhension ou au rejet.
De plus, ce livre me fait prendre conscience de la difficulté de vivre au quotidien pour une personne obèse. Le mal être et la souffrance que ces personnes retiennent en elles, les poussent à s’isoler du monde, se couper de tout lien, anesthésiant par la même occasion les sentiments. On ne peut s’empêcher de comparer notre souffrance à celle des autres et, de mesurer leur impact sur notre quotidien, si bien, que par moment, on n’est plus à l’écoute de l’autre, mais en résonance avec ses propres maux. Maggie apprendra a apprivoiser sa propre culpabilité et sa colère.

Ce roman aborde donc les normes sociales liées à un poids idéal. Ce livre parle aussi d’immigration. Je me sens touchée ayant immigrée de France en Belgique. Comme Maggie je ne regrette pas un pays pour un autre car ce que j’y trouve me ravie. Cette lecture nous offre la vision d’une possibilité de s’aimer, de changer le regard que l’on porte sur nous-même, pour le transformer en quelque chose de positif qui vient booster notre productivité et notre confiance en soi. Je me risque à associer une perte de kilos à l’envol des soucis qui nous pèsent au quotidien. Un formidable témoignage qui devrait donner du courage à beaucoup de personne tant le style est léger, drôle et l’écriture fluide et addictive.  Le grand plus de ce livre est sans nul doute sa couverture qui me donne du peps et transpire la vitamine D ! On sent un côté Rock & Roll qui me plaît bien. Peut-être aurait-il fallu traduire les mots et expressions utilisés en anglais, pour permettre à tous de comprendre ? Cependant, je trouve que l’utilisation de l’anglais, de temps en temps, renforce l’authenticité du personnage de Maggie, la rendant plus « authentique ». Cette utilisation donne également plus de cachet et de crédibilité au récit. Le style est fluide, ma lecture addictive et pleine d’humour. Les dialogues sont très bien construits je trouve. Maggie s’envole-t-elle ? Découvrez-le en lisant « Le Vol de l’autruche ».

Le mot de Crysten :
Quand j’ai pensé à écrire Le Vol de l’Autruche, j’étais étudiante à Londres et j’avais l’âge de Maggie, l’héroïne du livre.
Dans l’une des chambres de mon couloir de résidence étudiante vivait une jeune femme, J., qui était obèse. À chaque fois que je la croisais, je sentais qu’elle allait mal. Son regard me fuyait, elle rasait les murs. Nous ne nous parlions pas souvent ensemble, mais elle me touchait.
Un soir, j’ai parlé d’elle à ma meilleure amie de Londres, étudiante en psychologie. Je ne sais pas pourquoi, mais après quelques minutes de discussion, j’ai promis à cette amie qu’un jour, j’écrirais un roman ayant pour héroïne une jeune femme en surpoids, comme J. . Des années après, en souvenir de cette promesse, je me suis attaquée à l’écriture de ce livre. Je voulais que ce roman :
. soit à la fois touchant et enlevé
. qu’il redonne le sourire à des personnes souffrant d’une mauvaise image d’elles-mêmes à cause de leur poids
. qu’il sensibilise les personnes ne rencontrant pas de problème de poids

 

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Quelle est votre propre définition de la beauté ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Un grand merci à l’autrice pour sa bonne humeur et sa gentillesse ainsi que d’avoir fait le lien avec sa ME, bienveillante et au top, m’ayant permis de lire ce magnifique roman en avant-première.

Pour vous procurer ce roman allez visiter le site web de la ME juste . Vous pouvez aussi vous rendre sur Amazon ou sur le site web de la Fnac.

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