Maya AGORA sur le grill !

Que serai-je sans écrire ?
Écrire, c’est laisser couler ce flux sur du papier lorsqu’il commence à me hanter. J’écris partout, j’écris-là où je ressens cette nécessité.

Et là, vous vous dites : ça, c’est du lourd, univers atypique :o, autrice à part ?
Et vous ne croyez pas si bien dire…

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Une biographie à sa manière…

Alexandra : vous êtes l’héroïne d’un univers que je trouve assez atypique et surprenant, pouvez-nous dire qui est Maya Agora ?

Maya : je n’ai jamais essayé de trouver une définition à ce que je suis ni à ce que je représente comme autrice ou comme personne. Je crois que ma définition de moi-même, si je la donne maintenant, changera sûrement au fil du temps. Ma conviction de ce que je suis aujourd’hui ne sera pas la même dans 10 ans par exemple. Je ne suis pas celle que j’étais auparavant. Mais une chose est sûre, à 28 ans, je suis toujours cette personne qui rêve, qui vit dans un univers parallèle, qui vit dans un monde parfait, dans son imagination, et je resterai toujours cette personne-là.

Depuis toute petite, je suis fascinée par les histoires. Lorsque je regardais un film ou je lisais un livre, j’essayais de changer la fin pour y vivre plus longtemps. L’essentiel pour moi est d’écrire des histoires. Maya Agora est plutôt ce que l’on appelle en anglais « story teller » beaucoup plus qu’écrivaine. Mes histoires et mon imagination n’ont de limite que la raison parfois. Le doute peut survenir à chaque instant et me faire de moi, son esclave. Malgré cela, rien ne m’arrête. Mon imagination est telle un phénix. Au moment où l’on croit qu’il est mort, il renaît de ses propres cendres, aussi fort et aussi beau qu’auparavant.

Maya Agora apprécie tout ce qui raconte une histoire. Elle adore l’art qui s’exprime en notes, en mots ou en couleurs sur un tableau. Tout ce qui est beau et naturel l’inspire et lui donne envie de créer elle-même, dans son univers, quelque chose d’exceptionnel.

Alexandra : nous pouvons constater à quel point l’écriture tient une place importante dans votre vie. Y a-t-il des moments précis où vous écrivez ? Avez-vous un espace dédiée à votre passion ?

Maya : « L’écriture est toute ma vie ». Tout le monde peut répéter cette phrase, je le sais. En tout cas, moi, j’écris depuis longtemps. Pour être plus précise, j’ai commencé à écrire lorsque j’avais 12 ans. Pendant une période de mon adolescence, l’écriture était une échappatoire. J’écrivais des poèmes pour décrire ce que je ressentais. J’ai écrit des histoires perdues, mais qui m’ont convaincue d’emprunter ce chemin.

J’ai découvert que, lorsque je commence à écrire, je transporte une partie de mon monde imaginaire autre part, là où elle peut vivre au lieu de me chuchoter dans la tête. Ces personnages vont me quitter tour à tour, pour que je puisse en concevoir d’autres. C’est un peu fou, mais c’est vrai. J’en avais marre d’avoir ces personnages en moi, d’entendre leurs voix, de garder leurs mélancolies à la fin…

J’attends toujours le moment où je suis le plus inspirée. Qu’est-ce qui m’inspire exactement ? Je ne sais pas. Je me fie à mon intuition. Cette force difficile à expliquer, me montre le moment propice. Je donne voie à cette voix que j’entends en la transportant quelque part sur mon ordinateur ou sur du papier. Le moment propice est lorsque les personnages crient liberté. J’écris partout, j’écris-là où je ressens cette nécessité. J’ai toujours mon téléphone avec moi. Quand le moment vient, même si je suis dans mon lit, je prends mon téléphone et j’écris pour ne pas perdre le personnage ou les idées. Ce n’est ni orienté ni organisé.

Alexandra : j’aime la poésie qui se dégage de vos mots ! A la lecture de votre premier roman, vous écrivez à de nombreuses reprises le mot « âme ». Que signifie-t-il pour vous ?

Maya : « Nous faisons partie de l’âme « . J’essaie de trouver ma vérité sur cette chose que je trouve mystérieuse, que j’essaie de comprendre. C’est quelque chose qui regroupe beaucoup de notions. Elle est en nous, mais elle n’est pas nous tant que nous l’ignorons. Nous sommes trop focalisés sur un monde extérieur alors que l’âme est abstraite, elle représente tout ce que nous sommes réellement. Nous devons vivre une éternité espérant saisir ce qu’est notre vraie âme – ma propre âme – non semblable à celle des autres.

L’âme dans le roman est un peu différente, c’est un aspect plus large de la personnalité d’Emma, elle lui montre la bonne voie. Et avec le temps qui passe, Emma développe d’autres facettes de son âme pour connaître une sorte de complétude.

Parlons amour…

Alexandra : dans votre roman, Miroirs et Ombres, vous évoquez un amour mélancolique à la fois réconfortant et destructeur, pouvez-vous nous parler davantage de ce que vous avez voulu transmettre aux lecteurs ? Votre roman parle-t-il seulement d’amour ?

Maya : ça, c’est une très bonne question. Si mon roman parle seulement d’amour ? Non.

Ce que je veux réellement transmettre est simple. La vie est une dualité. Chaque opposé mène à un autre, car ils sont pareils. C’est un peu compliqué à comprendre, toutefois les personnages principaux reflètent cet aspect. L’un est libre, l’autre est esclave de ses peurs. Malgré cela, ils ont réussi à s’accepter. Les peurs existent à l’intérieur de tout individu, mais chacun les traite d’une manière différente, réagit d’une manière différente, etc. Emma, malgré ce qu’elle reflète, était esclave de ses peurs. Elles ont fini par tout détruire, par créer cette sorte de dépendance qui n’était pas apparente. Elle s’est libérée au moment où elle est devenue consciente de cette vérité. À la fin, la personnalité d’Emma se rapprochera de celle du vrai Michael. La raison de leur séparation vers la fin était pour se détacher d’une dépendance, pour atteindre l’ultime vérité. Il a fallu un long chemin à Emma afin de comprendre cette vérité.

Il est clair que nous avons tous besoin de nous libérer afin de vivre en paix et réussir. Le plus important, c’est de devenir conscient de notre prison et de nos dépendances.

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Montage réalisé par ©Maya Agora

Dans mon roman, j’ai parlé de souvenirs. J’ai voulu montrer à quel point le temps passé peut être destructeur. Chacun l’interprète à sa manière : Emma voulait oublier, Michael voulait se rappeler, et les deux ont raison. Ils oublient tout de même que le bonheur est dans l’instant présent.

Il est également question d’amour. L’amour, c’est beau, c’est parfait même dans l’imperfection, et ça fait rêver. Tout le monde désire aimer être aimé en retour. On se sent spécial ainsi, le héros de son propre conte. Il est essentiel de transmettre la beauté de ce sentiment et ce qu’il fait naître dans notre esprit, qu’elles que soient nos créations.

Alexandra : comment définiriez-vous alors, l’amour et le rejet  amoureux ?

Maya : nous avons une mauvaise compréhension de l’amour, il est souvent un besoin de complétude. Si nous cherchons quelque chose à l’extérieur pour nous compléter ou nous rendre heureux, c’est que nous ne le possédons pas. Michael et Emma ont réussi à s’aimer même séparés, c’est un très beau message. Si seulement on arrive à aimer sans attentes et sans conditions.

Je ne sais pas trop pour le rejet amoureux. Si nous aimons quelqu’un qui nous rejette ou ne nous accepte pas, alors il faut reconsidérer cet amour ou plutôt cette relation. N’est-ce pas ?

Alexandra : je suis d’accord avec vous sur ce point. Une chose qui m’a tout de suite frappée est la psychologie de vos personnages poussée à son apogée. Pourquoi et comment faites-vous pour inviter les lecteurs dans la tête de ces derniers ? Dans quel état êtes-vous quand vous écrivez des scènes assez fortes comme le retour inespéré du mari d’Emma ?

Maya : si l’on est fasciné par l’âme, on doit étudier la psychologie et découvrir ce mystère de près. J’apprécie tout ce qui est profond, abstrait et que la plupart des gens ne voient pas. C’est ce qui contrôle le monde. J’essaie d’aller vers l’extrême. J’ai cette forte conviction que nous sommes tous pareils. Ce qui nous différencie ne sont pas les langues, la culture ou notre aspect physique. C’est plutôt nos convictions, notre personnalité et les choix que nous faisons durant toute notre existence. Et je m’inspire de cette conviction, de moi-même, de mon entourage, de l’humanité. Je forme toute une personnalité avec des peurs, des préférences, des complexes et je la libère. Je laisse mon inconscient s’exprimer.

Lorsque j’écris, je ne suis pas consciente en général. Je ne réponds pas parce-que je suis dans mon monde. Un instant est suffisant pour me perdre dedans. Je préfère être seule quand c’est très profond, très intime.

Alexandra : vous êtes-vous inspirée d’autres auteurs pour écrire votre roman ?

Maya : il y a forcément des auteurs qui m’inspirent et que j’adore. Néanmoins, mes histoires sont le fruit de mon imagination. Je me mets dans la peau du personnage et je raconte son histoire. C’est moi qui l’ai créé, je suis lui. J’écris ce qu’il me dit, et ce, à quoi il réfléchit.

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Montage réalisé par ©Maya Agora

Alexandra : il est aussi question de « destin » dans votre roman et de « résilience », croyez-vous en votre bonne étoile ? Ce roman vous aurait-il aidé à surmonter une étape difficile de votre vie ?

Maya : je crois au choix et aux opportunités qui s’offrent à nous. Être consciente de ces éléments est ce qui fait la différence. Le destin n’est qu’une appellation que l’on aime donner à un choix par exemple pour camoufler ou accepter le résultat. Lorsqu’on est incapable de rendre l’inconscient conscient, on le laisse nous contrôler et on l’appelle destin, c’est ce que Carl Jung avait dit et je le crois à 100 %.

Alexandra : en parlant de psychologie, je constate que votre première de couverture est truffée de symboles forts que l’on retrouve tout au long de notre lecture, comment l’avez-vous pensée et travaillée ?

Maya : au début, j’avais une vision plus différente de ma couverture. Je voulais qu’elle soit simple. Malheureusement, je n’ai pas réussi à projeter ce que j’avais comme idée dans la réalité, le résultat ne m’a pas trop plu. Je me suis dit pourquoi ne pas essayer de mettre des illustrations pour refléter un peu ce qu’il y a dans l’histoire (puisque le titre est un peu vague et c’est difficile de deviner ce qui se passe réellement à l’intérieur de ce bouquin). J’ai travaillé cette couverture avec un professionnel.

Parce que nous sommes curieux…

Alexandra : merci pour ces précisions. Sautons du coq à l’âne, voulez-vous. Pouvez-vous nous parler de votre expérience en tant qu’autrice auto-éditée ? À quelles difficultés vous êtes-vous heurtées ? Qu’en retirez-vous comme bénéfices ?

Maya : c’est un océan, et il faut apprendre à nager avant de plonger dedans. Il est vrai qu’avec des plateformes comme Amazon, il est devenu plus facile de publier son livre, sans avoir à penser aux maisons d’éditions. Toutefois, il ne faut pas omettre les contraintes. L’auto-édition signifie faire tout le travail de A à Z. L’auteur est en même temps l’éditeur de son livre. Du coup, il faut qu’il s’occupe de pas mal de choses qu’il ne maîtrise pas : concevoir la couverture, faire de la publicité, etc. Bien analyser les plateformes sur lesquelles il va publier est essentiel également. Il n’y a pas de hasard. L’auto-édition fait rêver, mais il existe tout un travail qu’il ne faut pas négliger si l’on veut vraiment réussir. Pour moi, dans tout ce que j’entreprends, il y a une leçon que j’apprends à la fin. Ceci est une règle générale. Si l’on commence un travail, à la fin nous ne sommes jamais la même personne.

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Montage réalisé par ©Maya Agora

Alexandra : ne plus être aimée par quelqu’un vous fait-il peur ?

Maya : non. Je crois que dès le moment où nous avons aimé quelqu’un, nous n’allons  jamais cesser de l’aimer. L’amour, s’il naît, est difficile à tuer, il reste vivant avec nous. Nous devons accepter cette vérité pour ne plus nous blesser et blesser les autres. Si quelqu’un ne m’aime plus, c’est qu’il n’a jamais réussi à m’aimer dès le début ou qu’il vit dans le déni.

Alexandra : pensez-vous que l’écrivain a un rôle particulier à jouer dans la société ?

Maya : chacun joue un rôle dans la société. La particularité de l’écrivain est qu’il est artiste à moitié, il fait rêver, donne de l’espoir à travers ses histoires, apprend une morale et s’il réussit à le faire d’une bonne manière ses œuvres seront une leçon pour les générations. J’ai dit à moitié, car pour moi un écrivain n’est artiste en entier que lorsqu’il est poète.

Alexandra : Un dernier mot?

Maya : j’ai épuisé tous mes mots, mon dernier,je te le dédie à Alexandra. Il y a des rencontres qui nous marquent beaucoup plus que d’autres, et je suis reconnaissante parce-que nos chemins se sont croisés. Merci pour ces questions mûres et réfléchies. Cela reflète ta passion pour les livres et montre à quel point tu es impliquée dans ce que tu entreprends. Comme d’habitude, tu assures à la perfection.

Alexandra : merci beaucoup Maya pour cette charmante dédicace qui me vont droit au cœur et un énorme merci pour le temps que vous avez passé sur le grill. J’espère que vous n’avez pas eu trop chaud !

Maya Agora a été cuite par Alexandra Papiers Mâchés.

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Miroirs et Ombres, publié en version électronique sur Amazon en 2018, au prix de 2.99€, 372 pages.

Dans ce roman, j’ai peint le temps en un miroir, les souvenirs en une ombre que nous transportons et la liberté en une lumière qui nous permet de bien distinguer l’ombre, de profiter du présent et voir clair le futur afin de ne pas tomber dans le tourbillon d’un temps obscur.

 

Pour la suivre

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Retrouvez ma chronique gourmande du roman de Maya Agora – Miroirs et Ombres – juste ici.

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