Connaissez-vous le syndrome de stress post traumatique ?

Envie de plonger dans la tête d’un psychopathe ? Vous souhaitez frissonner de plaisir ? Alors – Blessures invisibles -, le dernier thriller d’Isabelle Villain est le roman qu’il vous faut ! Découvrez à travers ma critique littéraire, ce qui m’a impressionné et pourquoi vous devriez vous le procurer dès aujourd’hui.

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Et ça craque sous la dent, et ça sent la chair fraîche, ça claque sur le sol en rythme…

Double enquête pour le commandant Rebecca de Lost

Des souvenirs de guerre, un soldat meurtri, un enfant mort. Ce roman donne le ton dès les premières pages.

Les mots sont saccadés comme mon souffle. J’ai pourtant l’impression qu’il me manque des informations sur la précédente enquête du « tueur au marteau ». J’en découvre des brides parsemées au fil de ma lecture. Mais, je n’ai pas le temps de me questionner que déjà un homme est retrouvé une arme à la main et un trou dans le crâne. Rebecca comprend d’emblée qu’elle ne dormira pas cette nuit et les prochaines semaines, la thèse du suicide étant écartée.

Après plus de six mois de silence et en parallèle à cet homicide ou ce suicide, Rebecca semble ouvrir à nouveau un vieux dossier, celui du « tueur au marteau ».

Procédure chirurgicale

Sur la première enquête, les faits sont décrits de manières précises, quasi militaires. Au même titre que le mort. Sur une scène de crime à la propreté bien trop lisse, certains détails poussent Rebecca à s’interroger sur les circonstances de la mort d’Alexandre, ancien major.

Le lecteur est alors plongé dans une enquête palpitante. Nous évoluons au rythme des interrogatoires et des indices. L’histoire est narrée au lecteur comme s’il était un spectateur des scènes qui défilent à toute vitesse. Il faut réfléchir vite sous la pression de la direction.

Des thèmes sensibles amenés avec authenticité

L’autrice aborde un sujet particulièrement sensible. Le syndromes de stress post-traumatique. Bien fournis en détails, nous apprenons ainsi les possibles dérives que provoquent ce symptôme mais surtout, l’état pitoyable dans lequel il plonge ses victimes. Ces fameuses « blessures invisibles » qui meurtrissent les esprits et leur rationalité. J’apprécie que la thématique de la guerre soit abordée sous l’angle psychologique de cette manière,c e qui est une première pour moi (de type fictionnel).

De plus, l’abord de la maternité et de sa conjugaison avec un métier prenant et dangereux comme celui de commandant ou de procédurier semble difficile. Entre tensions répétées, emploi du temps disproportionné ; envisager un futur et fonder une famille reste un exploit qui n’est pas à la portée de tous.

Le style y est stricte, rigide mais soigné et précis. Un thème fort pour une plume masculine et sèche. À côté de l’enquête sur l’hypothetique suicide d’Alexandre Maréchal, celle concernant le retour prochain du tueur au marteau, peut sembler lente. A l’image d’un psychopathe rodant et observant la population pour y séletionner sa prochaine victime. Le temps semble suspendu, la tension s’installe, incisive et maniaque. Nous restons sur le qui-vive, guettant le moindre signe suspect.

De nombreux rebondissements se déroulent, avec en toile de fond, l’angoisse de se faire prendre dans les filets du « tueur au marteau ». Peut-être pour nous faire patienter jusqu’à une nouvelle capitale et brutale sur le tueur en série? Le lecteur est à plusieurs reprises teasé sur ce dernier. Mais les actions tardent à arriver. En attendant, je reste un peu sur ma faim et poursuis mon enquête auprès de Rebecca.

Personne n’était prêt pour son retour !

Wow ! Ça y est. Nous y sommes ! L’entrée du « tueur au marteau » est sensationnelle ! Angoissante, réaliste, cruelle, sadique !

J’étais là.
J’ai tout lu !
Je frissonne de plaisir !

Puis, je lis avec attention ses confidences d’un réalisme saisissant et barbare.

J’ai un léger bémol à formuler. Au niveau des dialogues, les répétitions de certains termes ou phrases peuvent se montrer redondants au fil des pages. À part cela, les discours restent cohérents et rythment le récit avec justesse. Tous les personnages apportés une dimension particulière et authentique au scénario. Tous sont travaillés avec finesse.

Alors, je vous pose la question : qu’est-ce qui fait un bon thriller selon-vous ?

Selon moi, le doute.
Si vous avez le doute, vous ne dormirez plus.
Tous les indices, faits, mouvements, lieux et personnages vous semblent suspects.
Une seule solution. Enquêter. Ôter ce doute.

L’autrice l’a parfaitement compris avec ce final à couper le souffle. Les moments où tout bascule s’enchaînent rapidement, sont forts et très bien amenés.

Pour conclure ce thiller palpitant, rien de mieux que de laisser Isabelle vous dire quelques mots

Le thème du syndrome post traumatique n’est pas souvent traité dans un polar … et pour cause, les recherches ne sont pas très faciles, mais le sujet est passionnant ! « Depuis quelques mois, j’ai enfin posé un mot sur ce mal qui me ronge. Je suis blessé, mais cette blessure invisible est difficilement compréhensible pour vous, civils. Combien de fois ai-je entendu : « Blessé ? Mais tu n’es pas blessé. Un blessé, c est un soldat qui a perdu une jambe ou bien un bras. Toi, tu as eu de la chance. Tu n’as rien perdu. » Ils se trompent. En fait, si. J’ai perdu mon âme. »

édition taurnadaÉdité le 09 janvier 2020 par Taurnada Editions.
Thriller / 253 pages
Disponible sur le site de Taurnada Éditions au format électronique à 5.99€ et en version brochée au prix de 9.99€. Et dans de nombreuses librairies.

Besoin d’un verre de Whisky ?

Merci à Joël et son équipe pour cette délicieuse trouvaille. Merci à Isabelle pour son enthousiasme et pour les cauchemars et les frissons à venir.

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