Voilà pourquoi je n’ai jamais aimé les poupées

Prenez une maison de poupée finement travaillée. Placez-la devant la porte de la maison d’un flic. Que se passe-t-il ? Va t-elle exploser ? s’ouvrir ? lâcher un gaz toxique ? Découvrez-le en lisant le 1er policier de l’autrice Miss A. Purple.

livre en noir et blanc avec un pot de raisins secs

Aussitôt dit, aussitôt fait : entrons dans le vif du sujet

Voici donc le 1er roman de l’autrice Miss A. Purple. Plus qu’un policier, il s’agit là d’une affaire de vengeance. Et j’aime qu’on arrive directement dans le feu de l’action sans une interminable mise en bouche qui n’aurait que pour effet de nous plomber l’ambiance. Il me faut de l’action, du suspens, ce truc qui me fait me décider à tourner la page. Ici, nous avons ces ingrédients quoique je les trouve un tantinet timides. Ma critique est donc mitigée.

Des éléments perturbateurs, le détail de trop

Quelques petits détails attirent vite mon attention dans une enquête pour le moins originale. En effet, nous suivons la brigade de police dirigée par la lieutenant Evana. Une équipe plus que soudée qui doit faire face à l’imagination tordue d’un inconnu qui tue jour après jour.

Ma lecture est freinée par cette impression continue de lire des descriptions qui desservent parfois les personnages plutôt charismatiques de ce roman. Certaines tendent vers l’excuse trop forcée d’un comportement. Comme si pour que nous lecteurs, nous puissions accepter tel personnage et le penser crédible, il fallait le parer de milles et un costumes trop grands pour lui. Je dois dire que cela m’a beaucoup gênée car je n’ai pas apprécié qu’ils cherchent à s’excuser au lieu d’agir ou de penser et d’assumer leurs caractères. De plus, l’écriture à la 3e personne renforce cet effet.

Notre enquête poursuit néanmoins sa route et les indices se font rares. Si bien que l’on commence à douter de n’importe qui. J’ai été agréablement surprise par les textos prenant la forme d’une image, cela apporte une touche de réalisme et d’interactivité à l’histoire bien que je ne puisse en trouver le sens caché. J’aime l’idée d’apporter un échange différent avec le lecteur mais celui-ci me semble trop sortit de nulle part.

Place aux 1er interrogatoires maintenant. J’aime le dynamisme avec lequel ils se déroulent. Les réponses sont diversifiées et n’apportent pas tout de suite des éléments intéressants pouvant faire avancer l’enquête. Le suspens s’installe donc. Cependant, je trouve peu crédible le fait que la mamie interrogée donnent les bons chiffres tout de suite à la police concernant une plaque d’immatriculation car elle dit ne pas avoir une bonne vue juste au-dessus. Ni qu’un des enquêteurs puisse retrouver une femme disparue en quelques heures sur un coup de fil du lieutenant. Mais soit, nous sommes dans une fiction. Malgré tout, je m’attendais à un peu plus de réalisme.

Enfin, je trouve que les dialogues sont très (trop) nombreux et qu’ils cassent parfois le rythme de l’histoire plutôt que de lui donner du peps. Les répliques sont trop lisses, trop cordiales et les côtés sombre et angoissant de l’enquête ne ressortent pas assez à mon goût. Cependant, le côté fraternel et protecteur de chacun des membres de l’équipe est plus que présent et traduit un sentiment d’unité non négligeable.

Une histoire originale à la thématique forte

L’histoire est cependant intéressante et bien travaillée même si selon moi, elle manque de ce petit truc qui fait qu’on ne peut pas décrocher de notre lecture. En effet, elle montre les facettes et les coulisses d’une brigade de police mais reste un peu trop scolaire à mon goût. 

Ce que j’ai le plus apprécié fut la symbolique cachée derrière cette maison de poupée, qui est assurément le gros point fort de ce policier ! La maison de poupée utilisée comme symbole de l’apparence superficielle est très bien trouvé ! S’attacher aux détails cachés sous le miroir peut s’avérer très lucratif et répond aux nombreuses interrogations que l’on peut avoir.

Comme je le mentionnais au départ, il s’agit d’une histoire de vengeance qui peut mener à la folie meurtrière. Quand une âme d’enfant meurtri prend la parole, elle le fait avec rage et minutie. Et cela est très bien mis en valeur dans ce roman malgré la rapidité hallucinante avec laquelle se déroule la scène finale.

Dans l’ensemble, ma lecture reste mitigée du fait des trop ombreux détails qui ont ralenti ma progression et les redondance dans l’évocation du prénom d’Evana. Mais je reste persuadée d’être passé à côté de quelque chose.

Je vous laisse en compagnie de l’autrice dont l’histoire est très touchante

Quand j’étais plus jeune, je n’écrivais que des petites histoires. Puis, un jour, après avoir lu « L’appel de l’ange » de Guillaume Musso ( je devais avoir 21 ans ), j’ai eu vraiment envie de projet plus important, d’écrire des romans ! Ce que j’ai commencé à faire, notamment avec « La mystérieuse maison de poupées ». Malheureusement, le temps a défilé rapidement et j’ai eu très peu de temps pour moi et pour l’écriture…

Fin février 2017, j’ai emménagé dans une nouvelle région… Le 1er mai 2017, nous avons eu un incendie dans notre nouvelle maison. En cherchant dans les décombres, j’ai retrouvé certains des romans que j’avais commencé à écrire quand j’étais plus jeune, dont « La mystérieuse maison de poupées ».  De là, j’ai pris la décision, plus fort que cela, je me suis fais la promesse de terminer d’écrire ce roman et de le publier. Ce que j’ai réussi à faire pour l’année de mes 30 ans, l’année dernière, en 2019. Il est parfois difficile d’expliquer ce que nous ressentons à ce moment-là… cette sensation de bonheur, de joie, de satisfaction, de rêve enfin réalisé…  Élément intéressant, durant toute ma période d’écriture, le mot rêve était en permanence dans ma vie…

Dans les romans, à la télé, au travail, tout simplement en discutant avec des proches… Ce mot « rêve » revenait toujours et revient encore et encore… C’est pour cela que je cite Pierre Curie et que je souhaite à toute personne de réaliser son rêve car cela fait partie de ce qu’il y a de plus réjouissant dans la vie.

couverture livre maison de poupées
2019
400 pages
4.99€ l’ebook et 18.90€ le livre

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Un grand merci à Miss A. Purple pour sa gentillesse et un bon courage dans l’écriture de son 2e roman ! Merci également à Henri de Librinova pour cette lecture.

Connaissez-vous le syndrome de stress post traumatique ?

Envie de plonger dans la tête d’un psychopathe ? Vous souhaitez frissonner de plaisir ? Alors – Blessures invisibles -, le dernier thriller d’Isabelle Villain est le roman qu’il vous faut ! Découvrez à travers ma critique littéraire, ce qui m’a impressionné et pourquoi vous devriez vous le procurer dès aujourd’hui.

isabelle-villain-blessuresinvisibles.jpg

Et ça craque sous la dent, et ça sent la chair fraîche, ça claque sur le sol en rythme…

Double enquête pour le commandant Rebecca de Lost

Des souvenirs de guerre, un soldat meurtri, un enfant mort. Ce roman donne le ton dès les premières pages.

Les mots sont saccadés comme mon souffle. J’ai pourtant l’impression qu’il me manque des informations sur la précédente enquête du « tueur au marteau ». J’en découvre des brides parsemées au fil de ma lecture. Mais, je n’ai pas le temps de me questionner que déjà un homme est retrouvé une arme à la main et un trou dans le crâne. Rebecca comprend d’emblée qu’elle ne dormira pas cette nuit et les prochaines semaines, la thèse du suicide étant écartée.

Après plus de six mois de silence et en parallèle à cet homicide ou ce suicide, Rebecca semble ouvrir à nouveau un vieux dossier, celui du « tueur au marteau ».

Procédure chirurgicale

Sur la première enquête, les faits sont décrits de manières précises, quasi militaires. Au même titre que le mort. Sur une scène de crime à la propreté bien trop lisse, certains détails poussent Rebecca à s’interroger sur les circonstances de la mort d’Alexandre, ancien major.

Le lecteur est alors plongé dans une enquête palpitante. Nous évoluons au rythme des interrogatoires et des indices. L’histoire est narrée au lecteur comme s’il était un spectateur des scènes qui défilent à toute vitesse. Il faut réfléchir vite sous la pression de la direction.

Des thèmes sensibles amenés avec authenticité

L’autrice aborde un sujet particulièrement sensible. Le syndromes de stress post-traumatique. Bien fournis en détails, nous apprenons ainsi les possibles dérives que provoquent ce symptôme mais surtout, l’état pitoyable dans lequel il plonge ses victimes. Ces fameuses « blessures invisibles » qui meurtrissent les esprits et leur rationalité. J’apprécie que la thématique de la guerre soit abordée sous l’angle psychologique de cette manière,c e qui est une première pour moi (de type fictionnel).

De plus, l’abord de la maternité et de sa conjugaison avec un métier prenant et dangereux comme celui de commandant ou de procédurier semble difficile. Entre tensions répétées, emploi du temps disproportionné ; envisager un futur et fonder une famille reste un exploit qui n’est pas à la portée de tous.

Le style y est stricte, rigide mais soigné et précis. Un thème fort pour une plume masculine et sèche. À côté de l’enquête sur l’hypothetique suicide d’Alexandre Maréchal, celle concernant le retour prochain du tueur au marteau, peut sembler lente. A l’image d’un psychopathe rodant et observant la population pour y séletionner sa prochaine victime. Le temps semble suspendu, la tension s’installe, incisive et maniaque. Nous restons sur le qui-vive, guettant le moindre signe suspect.

De nombreux rebondissements se déroulent, avec en toile de fond, l’angoisse de se faire prendre dans les filets du « tueur au marteau ». Peut-être pour nous faire patienter jusqu’à une nouvelle capitale et brutale sur le tueur en série? Le lecteur est à plusieurs reprises teasé sur ce dernier. Mais les actions tardent à arriver. En attendant, je reste un peu sur ma faim et poursuis mon enquête auprès de Rebecca.

Personne n’était prêt pour son retour !

Wow ! Ça y est. Nous y sommes ! L’entrée du « tueur au marteau » est sensationnelle ! Angoissante, réaliste, cruelle, sadique !

J’étais là.
J’ai tout lu !
Je frissonne de plaisir !

Puis, je lis avec attention ses confidences d’un réalisme saisissant et barbare.

J’ai un léger bémol à formuler. Au niveau des dialogues, les répétitions de certains termes ou phrases peuvent se montrer redondants au fil des pages. À part cela, les discours restent cohérents et rythment le récit avec justesse. Tous les personnages apportés une dimension particulière et authentique au scénario. Tous sont travaillés avec finesse.

Alors, je vous pose la question : qu’est-ce qui fait un bon thriller selon-vous ?

Selon moi, le doute.
Si vous avez le doute, vous ne dormirez plus.
Tous les indices, faits, mouvements, lieux et personnages vous semblent suspects.
Une seule solution. Enquêter. Ôter ce doute.

L’autrice l’a parfaitement compris avec ce final à couper le souffle. Les moments où tout bascule s’enchaînent rapidement, sont forts et très bien amenés.

Pour conclure ce thiller palpitant, rien de mieux que de laisser Isabelle vous dire quelques mots

Le thème du syndrome post traumatique n’est pas souvent traité dans un polar … et pour cause, les recherches ne sont pas très faciles, mais le sujet est passionnant ! « Depuis quelques mois, j’ai enfin posé un mot sur ce mal qui me ronge. Je suis blessé, mais cette blessure invisible est difficilement compréhensible pour vous, civils. Combien de fois ai-je entendu : « Blessé ? Mais tu n’es pas blessé. Un blessé, c est un soldat qui a perdu une jambe ou bien un bras. Toi, tu as eu de la chance. Tu n’as rien perdu. » Ils se trompent. En fait, si. J’ai perdu mon âme. »

édition taurnadaÉdité le 09 janvier 2020 par Taurnada Editions.
Thriller / 253 pages
Disponible sur le site de Taurnada Éditions au format électronique à 5.99€ et en version brochée au prix de 9.99€. Et dans de nombreuses librairies.

Besoin d’un verre de Whisky ?

Merci à Joël et son équipe pour cette délicieuse trouvaille. Merci à Isabelle pour son enthousiasme et pour les cauchemars et les frissons à venir.

Envie d’élargir vos horizons ?

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A fleur de peau

édition taurnada! SP
Lésions intimes, thriller (public averti), de l’auteur Christophe Royer, 414 pages, a été publié par les Éditions Taurnada le 12 septembre 2019. Ce roman est disponible en version brochée au prix de 12.99€ et en version numérique (Epub et Kindle) au prix de 7.49€. Une visite chez votre libraire s’impose !

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Lésions intimes-christophe royerLa faille dans la lésion : Nathalie Lesage, capitaine au caractère bien trempé, travaille au sein de la brigade de répression du proxénétisme. Une des branches de l’organisation « Gorgona », spécialisée dans un certain genre de soirées parisiennes, va l’amener à côtoyer un milieu où règnent la perversion et les pratiques extrêmes.
Victime d’un banal accident, son enquête va prendre une tournure inattendue. Dans le même temps, le décès de son frère va l’obliger à renouer avec son passé.
Tout va alors se mélanger et entraîner Nathalie vers l’inimaginable… 

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De ce titre qui évoque plus ou moins la thématique principale de ce polar, je reste délicieusement dérangée par l’ambiance crue mais non vulgaire, qui s’en dégage. Christophe Royer, nous propose pour son troisième livre, un roman vénéneux qui va au-delà de la simple définition que l’on se fait de l’intimité. L’histoire glaciale et profonde que nous découvrons page après page, a de quoi secouer les consciences endormies et percuter brutalement les sens. Alors, je ne suis pas surprise d’apprendre que ce roman sombre fait partie du top 10 de la rentrée littéraire de septembre 2019.

La cape perverse qu’emprunte l’enquête de police menée par Nathalie Lesage, capitaine, est au antipode de ce que le lecteur peut imaginer. L’intrigue se révèle complexe mais est menée avec fermeté et ambiguïté par l’auteur. La plume authentique et réaliste et acérée de l’auteur permet aux lecteurs de se plonger au sein de la brigade avec facilité. Les détails y sont présents sans pour autant alourdir la lecture. Ils servent au contraire à l’introduction de plusieurs sujets d’actualité comme le proxénétisme, l’intelligence artificielle, les secrets de famille, la sexualité féminine et la santé mentale.

L’héroïne de ce roman affiche une attitude stricte et parfois des traits d’humour appréciables pour alléger la thématique (perversion) principale. Franche, perfectionniste et volontaire, Nathalie mène son enquête avec détermination et prises de risques, ce qui  rythme ma lecture. Sous ses airs froids et incassables, elle semble pourtant cacher un lourd secret et transmet au lecteur une certaine sensibilité empathique.
Le personnage colle avec le service spécial dans lequel elle officie. A la fois ouverte d’esprit et professionnelle, Nathalie, secondée par son équipe, n’est pas au bout de ses surprises.

Peut-on faire confiance à sa mémoire ? Comment se protéger de l’impenssable voire de l’impardonnable ? Nous avons tous cette petite voix dans notre tête qui nous incite à faire des choix. Nous avons tous une idée des dommages que laissent les traumatismes dans notre cerveau. Ce roman peut servir d’expérience fictionnelle (et toutefois réalisable) pour introduire une réflexion sur les résultats d’une introspection profonde.
Il faudra à Nathalie le courage de se plonger dans les méandres de ses souvenirs où se cache une plaie béante… Comme un noyau dur sous une coque lisse, une sensation d’illusion parfaite.

Si tu entres, plus rien ne sera comme avant.

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Merci Eve pour ces délicieuses petites douceurs ❤


Le travail mené par ces femmes et ces hommes pour lutter contre le proxénétisme est énorme et une mission de longue haleine, comme peut en témoigner ce roman. Des faits percutants et violents ont lieu tous les jours et impactent plus ou moins ceux qui y sont confrontés et qui tentent d’y faire la lumière. Mais comment se comporter quand nous sommes nous-mêmes au cœur de l’enquête ? Peut-on encore se faire confiance ? Quand la peur et le doute s’immiscent dans nos failles, comment garder son impartialité et sa contenance ?

La tension sera votre plus fidèle alliée lors de votre lecture ! Les actions et les risques sont nombreux et plus d’une fois j’ai eu peur que Nathalie ne s’en sorte pas vivante. Le précieux sésame qu’est la délivrance ne nous est livrée qu’à la toute fin de ce roman et est encore plus choquante que tout ce que nous avons traversé pendant près de 350 pages ! Vicieuse, incisive et torturée, cette lecture donne des sueurs froides dès les premières pages. Sa couverture forte et ses finitions bien exécutées contribuent au tourbillon d’émotions dans lequel nous sommes piégés. Nous achevons notre course aussi brutalement que nous la débutons. Comment ne pas avoir le souffle coupé ?

Le mot de Christophe
Bonjour,
« Lésions intimes » est mon 3ème roman, mais mon premier thriller. Je n’ai pas d’univers littéraire fixe. Je passe du fantastique, au policier, à la science-fiction sans me poser de questions.
L’essentiel c’est l’histoire.
Leurs points communs : emmener le lecteur dans une aventure visuelle et sensorielle, aborder des thèmes importants sans être moralisateur, montrer certains reflets de notre société, m’amuser au travers de mes personnages et des situations…
Avec ce thriller, nous allons suivre Nathalie Lesage, capitaine d’une brigade spéciale qui va devoir naviguer dans un milieu pervers. Même si les sujets paraissent racoleurs, j’ai essayé de ne jamais tomber dans le voyeurisme ou le trash. Ce n’était pas le but. Certains thèmes se suffisaient à eux-mêmes.
Quand j’écris un roman, et plus particulièrement un policier, il est très important que le cadre soit réaliste pour que la fiction s’appuie dessus et prenne vie. De longues recherches, repérages et échanges avec des spécialistes ont été nécessaires pour construire cette aventure.
J’espère que vous prendrez plaisir à lire ce roman, que vous entrerez dans mon univers littéraire. Si vous avez aimé, je vous donne rendez-vous pour une nouvelle enquête avec la même héroïne, dans une ville différente, sur d’autres thématiques…
Très bonne lecture à toutes et tous.
Merci à Alexandra pour ce bel espace de liberté littéraire.
Christophe

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L’addition, s’il vous plaît

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Et vous l’avez-vous lu ?
Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Merci à l’auteur, Christophe Royer, pour cette proposition osée et finement menée. Je remercie également Joël Maïssa, éditeur chez Taurana Éditions, pour ce service de presse et de nous dénicher des romans de plus en plus complexes à dévorer.

Un meurtre étrange

Je lis des auto éditéslogo-dL’étrange affaire Laprades, de l’auteur Jean Jolly, 246 pages officielles, auto-édité en décembre 2018. Disponible en version numérique et en version brochée sur Amzon.

 

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Les faits : Qualifiés « d’étranges ». Étrange n.m. : caractère de ce qui est étrange, qui sort des normes. Étrange adj. : qui frappe par son caractère singulier, insolite, surprenant, bizarre. Un avocat anxieux, un industriel arrogant, une épouse infidèle, une adolescente arrogante et passionnée, des policiers équivoques, un commissaire célèbre mais trop discret, un détective désinvolte mais efficace, un antiquaire de renom mal à l’aise, un expert mondain fasciné par l’argent et les femmes, un étudiant en médecine mêlé à un trafic douteux, une concierge aigrie et prétentieuse, un avocat général féroce et borné, des truands dangereux… Un meurtre.

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Dans l’ensemble, j’ai aimé l’histoire et l’enquête où le suspense est marqué. Cependant, même si la plume de l’auteur est fluide, je regrette le manque de descriptions et de précisions notamment pour les personnages et les lieux. Je tiens à préciser que malgré tout, cette histoire se lit très facilement. L’intrigue de l’enquête policière nous est amenée de façon logique et à ce que le lecteur puisse douter et s’interroger sur le ou les coupables. Une tension se créée via l’attente de la révélation finale. Certaines phrases comportent des coquilles mais ces dernières ne sont pas nombreuses. Les chapitres sont courts alternant action, suspense et, description.

La couverture de ce roman me fait penser à un classeur comme on pourrait trouver dans un bureau d’avocat. Le rouge pouvant symboliser la passion (car il s’agit également d’une histoire d’amour dans ce roman), mais également la vengeance, le sang.

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Un policier classique au doux goût du poireau et des tagliatelles aux œufs.

La rivalité entre la mère et la fille Laprades est sous-entendue et pousse le lecteur à s’interroger sur la relation qu’entretienne ces deux femmes. Une notion de vengeance est vaguement présente à l’esprit du lecteur et pourrait servir de motif au meurtre…

Les personnages sont nombreux mais interviennent chacun à leur tour, ce qui évite au lecteur de les confondre. Je n’ai pas été perdue durant ma lecture. Leurs profils sont intéressants mais manquent parfois de ce petit « punch » qui les rendrait davantage attrayants et profonds. Par exemple, j’aimerai que l’accusé Laprades, puisse avoir une personnalité plus affirmée encore qu’une simple façade froide. De plus, j’aurai aimé que ce dernier soit davantage présent durant le déroulement de l’histoire étant donné qu’il est accusé de meurtre. Il me manque ses réactions.

Ce que j’ai le plus apprécié est le duo avocat-détective. L’alliance de la justice et de l’enquête privée apporte à l’histoire un certain dynamisme qui ne se refuse pas. Les méthodes peu orthodoxes du détective dénotent avec celles plus cadrées de l’avocat en charge de l’affaire Laprades. Cette complémentarité basée sur une opposition est fortement bien trouvée et travaillée ici. Mystère et amusement sont donc au rendez-vous.

Du fait que le contexte de l’histoire place les personnages dans un milieu aisé, je note alors un enjeu derrière cette enquête qui pointe du doigt l’ambiguïté de faire front à des personnes haut placées et leurs stratagèmes pour faire apparaître et disparaître des preuves. De plus, elles ont un pouvoir supérieur aux autres, ce qui oblige l’opposition à doubler de précaution ainsi que de prudence. Optimisation et irréprochabilité doivent être de rigueur.

Ce roman montre également la difficulté de mener à bien une enquête tant le champ d’investigation est vaste et qu’il implique beaucoup de personnes. Chaque hypothèse doit être vérifiée, infirmée ou validée. Toutes les personnes impliquées peuvent représenter le coupable idéal. L’auteur aime jouer avec le lecteur et l’emporter vers de fausses directions, ce qui en fait un bon policier classique. Nous ne sommes pas ici dans un polar noir. Des indices sont récoltés au fur et à mesure de l’enquête mais, je doute sur la validité de certains dans la vie réelle car trouvés parfois de façon illégales.

Beaucoup de duos se font face dans ce roman ce qui pourrait signifier une forme de confrontation mais aussi, un combat ou une opposition entre le bien et le mal, la vie et la mort ou encore, entre la justice et le crime. Ainsi, j’aime le binôme avocat-juge d’instruction mais également celui de la mère et de la fille Laprades.

Le hasard ? Il faut savoir l’aider pour qu’il soit favorable.

Le mot de Jean
Intéressé par les nouvelles technologies, j’avais relevé avec confiance et enthousiasme le défi de l’édition numérique en présentant un premier roman policier – « L’étrange affaire Laprades » – à Amazon.
Agréablement surpris et flatté par les critiques élogieuses de nombreux chroniqueurs, j’ai cru naïvement que la partie était gagnée.
En fait, ma vocation tardive pour le roman policier fut rapidement déçue et contrariée. Elle s’est heurtée à une dure réalité : le crime paie encore moins dans l’édition numérique en plein essor que dans l’édition traditionnelle en perdition.

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L’addition, s’il vous plaît

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Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Que pensez-vous de cette dualité ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Je remercie l’auteur de mettre en avant la difficulté de se faire publier en maison d’éditions classique. L’ère du numérique n’est pas sans déplaire mais n’est pas gagnant à coup sûr non plus.

PAL – Juin 2019

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Hellow mes petits gourmands 🙂 Comment allez-vous ?

Je tiens à vous informer que je n’écrirai pas mon bilan du mois de mai. Mais, pour me rattraper, je vous livrerai d’autres informations croustillantes me concernant très bientôt 🙂

Aujourd’hui je vous fais découvrir ma PAL du mois de juin.

Au menu

  • L’inconnue de l’équation Xavier MASSÉ
  • Écueil de poésie – Alexandre MAJORCZYK
  • La fragilité des rêves – Dimitri DEMONT (partenaire gourmand)
  • L’étrange affaire Laprades – Jean JOLLY
  • La contemplation des lignes –  Isabel KOMOREBI
  • Suivre les vagues – Tome 1 – Anaïs W.

(Oui je sais, les livres ne sont pas classés par ordre alphabétique, c’est normal ! Comme beaucoup d’autres lecteurs, j’organise ma petite popote au gré de mes envies et des arrivées gourmandes)

Pour ce mois de juin, je me laisse séduire par un recueil de poésie. Toujours un soupçon de romance avec en toile de fond le dernier thriller de Xavier Massé et un policier. On ne change pas des genres littéraires qui gagnent à me séduire !^^

Vous retrouverez prochainement toutes mes chroniques en cliquant sur les titres des ouvrages dans ma PAL rubrique « Inventaire livresque ». Elles sont également disponibles dans mon bar culturel en cliquant sur les rubriques « Livres par titres » et « Livres par auteurs ».

Bonne dégustation !

Et vous, que lisez-vous ?

L’envers du décor

Je lis des auto éditéslogo-dMeurtre bénévole, de l’autrice Catherine SECQ, 194 pages officielles, disponible en version brochée et électronique sur le site de Librinova et sur Amazon(liens en bas de page), paru en 2019.

 

Selon le rapport de Josiane BOMBARDIER : Le directeur de l’association ANUV, spécialisée dans la transformation d’éléments organiques, est retrouvé mort à son bureau par sa secrétaire de direction, Odile LEROY. Bénévoles et salariés se rejettent la pierre lorsqu’il s’agit de dénoncer le coupable idéal. Que s’est-il passé ? Ouvrez, lisez, découvrez.

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Avant d’entamer ce roman policier au style humoristique, je ne peux m’empêcher de me questionner sur l’usage de ce ton. Ici, il s’agit de parler de la mort, qui est un sujet sensible. J’ai donc hâte de découvrir comment l’autrice a manié son texte pour me faire rire du début à la fin.

Dès les premières pages, je fais la connaissance de la commissaire BOMBARDIER. Rien que son nom me fait déjà sourire. Le ton est donné avec ce personnage fort de caractère et aux mots francs. J’adore ! Le tempérament bien trempé de la commissaire apporte une forme de légèreté quant à l’évènement morbide qui s’annonce. Elle est complètement dérangée, excentrique mais terriblement attachante et drôle si bien qu’elle pourrait être mon binôme de travail. C’est une femme qui analyse beaucoup les faits et gestes des autres ce qui correspond bien à l’image que je me fais des commissaires.

Je deviens trop agressive, conclut la commissaire. Il faudrait que je songe à changer de métier. Mais, que pourrais-je faire d’autre ? Trente ans à faire la même chose. Je ne me vois pas ouvrir un bar ou devenir coach en développement personnel ! Je suis condamnée à traquer les assassins et les truands jusqu’à mes soixante-dix balais, en traînant les pattes derrière mon déambulateur. Quelle perspective ! J’ai le blues, Johnny.


Son adjoint, Paul HOLO, est beaucoup plus réservé mais, reste un personnage fort pour l’épauler dans son enquête. De plus, j’adore le fait qu’il ait un petit zozotement sur la langue. Cela ajoute un certain charme au gringalet un tantinet réservé.
Je me demande si dans les prochains tomes, j’en apprendrais davantage sur lui et sur la commissaire. Parce que oui, ce livre est le premier d’une longue série parait-il.

L’autrice zoome sur le métier de policier, soulignant que ce métier n’est pas de tout repos et nécessite d’établir une limite entre la vie privée et la vie professionnelle. Constat est que cette frontière n’est évidente pour personne quelque soit le métier exercé. Je sens à travers ce roman, que le travail empiète sur la vie privée notamment avec le fait de ne pas avoir d’horaires fixes, ce qui perturbe la stabilité que l’on peut espérer en évoquant une vie de famille future.

Je suis ravie de trouver ce que j’attendais de pied ferme : une illustration de l’organigramme de l’association dans laquelle est découvert le directeur. J’ai été amusée de découvrir les membres de l’association sous forme de dessins très bien réussis. Je regrette un peu d’avoir pu lire certaines informations sur eux alors qu’ils n’étaient pas tous passés par la case – interrogatoire -. Mais je constate que l’emplacement de l’organigramme n’est pas du tout évidente, et je ne sais moi-même pas où je l’aurais mis.

Un des sujets qui saute aux yeux est la gestion des déchets dans la société. Sujet plus que d’actualité via les nombreuses manifestations en faveur du climat et, des demandes de changement et d’efforts demandés autant aux citoyens qu’aux politiciens.
Je trouve intéressant que l’autrice y mêle la notion – d’empoisonnement -. Selon moi, elle a deux significations. La première concerne l’empoisonnement alimentaire. La deuxième, l’empoisonnement des déchets qui dégradent l’air de la terre que nous respirons. J’aime ce parallèle entre ces deux visions qui se complètent l’une et l’autre et qui donne du relief au récit.
J’ai beaucoup apprécié le travail de recherche sur les plantes qu’à réaliser l’autrice. Elle nous explique cette science dans un langage clair et simplifié, ce qui est appréciable pour une novice comme moi. Je ne me suis pas trituré les méninges pour comprendre, ce qui aurait alourdi ma lecture.

Un autre thème que j’ai relevé est l’autorité au travail. Quelle attitude adopter et quel langage diffuser auprès de ses employés, pour qu’ils se sentent à l’aise, sans trop se relâcher pour autant ? Voilà tout le dilemme d’un manager d’équipe.
L’autorité de la secrétaire générale me glace le dos et me surprends surtout qu’elle en devient étouffante avec les autres salariés et bénévoles. Elle contraste parfaitement avec un directeur plutôt souple dans ses prises de décisions et sa façon de gérer son équipe. Ce qui bouleverse mes représentations qui sont en général justement l’inverse. Ces deux extrêmes alimentent les tensions qui demeurent au sein de l’association, c’est bien trouvé.

Meurtre bénévole - Catherine SECQ (2)

Un policier humoristique parfumé aux douces saveurs du Baba au rhum bien dosé de chez  Boulangerie-Pâtisserie Henrion, à Seraing ! Un délice !

L’absence de place pour le deuil du directeur m’étonne beaucoup, et ne fait que titiller davantage ma curiosité à comprendre, pourquoi tous, sauf la secrétaire de direction, semble ne pas regretter sa disparition. Serait-elle coupable de quelque chose ?

Bien que cela n’ait pas gêné ma lecture, je soulève une petite incohérence dans les propos de la commissaire qui dit avoir prévenu la famille du directeur de son décès (p17), mais qui doit aller les prévenir à nouveau un peu plus loin (p77). J’aurais préféré que l’autrice souligne que la commissaire doit refaire le point avec la famille ou alors, pour écarter la gardienne d’immeuble trop curieuse, signifier au lecteur que c’était une redit pour la faire déguerpir. En revanche, j’apprécie que la gardienne de l’immeuble du directeur, ait un fort accent, que je trouve très bien retranscrit à l’écrit. Tout comme le placement de l’organigramme, positionner la scène de la fouille de l’appartement du directeur n’est pas évidente à intégrer dans l’enquête : avant ou après les interrogatoires ? Bonne question.

J’aime beaucoup le monde du travail associatif que décrit l’autrice et l’étonnement de la commissaire d’avoir affaire à un monde sans scrupules, sans gênes. Qui peut, cil est vrai, surprendre car on attribut plutôt ces caractéristiques au monde de l’entreprise impitoyable à la Dallas. J’aime que l’autrice casse ces préjugés. Tous les profils qui y travaillent sont mis en valeur du plus jaloux à la plus discrète, il y en a pour tous les goûts !

J’aime ce roman car je n’ai aucune idée de qui a pu commettre ce meurtre. J’apprécie d’autant plus ma lecture en attendant la révélation finale. J’ai apprécié découvrir en plus du fonctionnement de l’association, des informations poussées sur la biodiversité et ses avancées technologiques. J’aime l’hostilité du milieu associatif qu’on y retrouve.
Vu qu’il s’agit d’un roman policier, nous avons bien entendu une enquête. Ici elle peut signifier que lorsqu’on décide de fouiller dans la vie d’une entité ou d’une personne, on trouve toujours quelque chose à se mettre sous la dent !
Enfin, j’aime l’évocation du côté analyse des pratiques avec le psychologue qui me fait échos à cet espace et ce temps nécessaire d’avoir à disposition, pour déposer ce que l’on a sur le cœur surtout lorsqu’on travaille dans un milieu sensible comme la police.
Ce roman me fait penser à un roman d’Agatha CHRISTIE, mais avec cette touche d’humour en plus très agréable !

Le mot de Catherine :
Cher(e) lecteur(trice),
Si vous aimez les polars et l’humour, les affaires de la commissaire BOMBARDIER devraient vous plaire et, j’espère, vous faire sourire. l’objectif est que vous passiez un bon moment en vous échappant un peu de votre quotidien. Meurtre bénévole est aussi une satyre du milieu associatif. Vous pourrez y reconnaître des expériences passées. Enfin, comme mon autre passion est la nature, vous verrez qu’il est souvent question de plante dans mes histoires. On ne se refait pas !
Toujours partant(e) ?
Alors, bonne enquête en compagnie de Josiane BAMBARDIER et son assistant, Paul HOLO.

 

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Avez-vous trouvé le meurtrier ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Pour vous procurer ce roman allez visiter le site web de l’autrice juste . Vous pouvez aussi vous rendre sur Amazon en cliquant juste ici.

PAL – Février 2019

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©media-tchat.org

Hellow mes petits gourmands 🙂 J’espère que vous allez bien ?

Aujourd’hui je vous fais découvrir ma PAL du mois de février.

Au menu

  • La vérité sur l’affaire Harry Quebert – Joël DICKER
  • Ombres et Miroirs – Maya AGORA
  • Bleu cobalt – Corinne RALLO
  • Bêta lecture – Créoline DE VENFRE
  • Des fous échappés d’un asile (début) – Éliane LANOVAZ
  • Anna Plurielle – Virginie VANOS

(Oui je sais, les livres ne sont pas classés par ordre alphabétique, c’est normal ! Comme beaucoup d’autres lecteurs, j’organise ma petite popote au gré de mes envies et des arrivées gourmandes)

J’ai vraiment hâte de goûter ces histoires aux styles plus ou moins décalés. En effet, je naviguerai entre policier, drame, thriller et fiction. Même si comme mémé Jacqueline je suis fauchée, lire n’a pas de prix.

Vous retrouverez prochainement toutes mes chroniques (sauf ma bêta lecture) en cliquant sur les titres des ouvrages dans ma PAL rubrique « Inventaire livresque ». Elles sont également disponibles dans mon bar culturel en cliquant sur les rubriques « Livres par titres » et « Livres par auteurs ».

Bonne dégustation !

Et vous, que lisez-vous ?