La métamorphose au service de la bravoure

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La Fille Faucon, de l’autrice Martine BATICLE (autrice auto-éditée du label Wibibook), 337 pages officielles. Disponible en version brochée et en version numérique sur Amazon, publié en mars 2018.

Résumé : Camille, une jeune adolescente au pouvoir surprenant de métamorphose va vivre un périple surprenant et croiser sur sa route, des brigands qui n’ont pas peur de tuer. La jeune fille, séparée de son frère à la naissance, va devoir user de toutes les ruses pour leur échapper. Y arrivera-t-elle ?

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Quelques pages après avoir commencé ma lecture, j’énonce la formule suivante :

Horus, Falcon Dei, dominum, me siscipit. Luro ministrae propter iustitiam.

Dieu Faucon, accueille-moi. Je jure de toujours servir la cause de la justice.

J’aime beaucoup d’entrée de jeu, le côté mystique, incantation qui se dégage de ce livre. L’année concorde parfaitement avec ce type de pratique, ce qui rend cette action crédible. De plus, j’adore ce côté « magique » qui apporte à l’histoire un côté mystérieux. Je déduis qu’il sera question de justice dans ce livre. Je me demande alors si cette justice tendra vers le bien ou vers le mal ?
Puis, très vite, je n’ai pas le temps de me questionner davantage. Se déroule un combat. Une scène d’action bien menée qui permet parallèlement de mettre en scène et de porter à la connaissance du public, plusieurs personnages dont l’héroïne : Camille, à ce moment-ci, bébé. Une brutale séparation d’avec ses parents et son frère jumeau, Thomas, s’ensuit.

A l’adolescence, j’apprends qu’un secret lie Camille à sa nourrice qui l’a protégée pendant de nombreuses années. Le mystère continue donc. J’aime beaucoup l’entrée en matière du don de métamorphose dont est capable Camille. La symbolique de l’envol de la jeune fille me fait penser à une quête de liberté souhaitée : voler de ses propres ailes. De plus, j’ai retrouvé les facultés du faucon à travers le personnage de Camille, ce qui est fort appréciable tant la connexion entre son animal totem et elle est complémentaire. La symbolique du mot « vol » est, en plus du sens premier qui est « liberté, prendre son envol », est également travaillée sous le sens de « voler, chaparder ». Lorsque Camille devra apprendre à voler les autres, elle sera alors confrontée à la valeur de la justice qu’elle défend depuis toujours. Arrivera-t-elle à tenir sa promesse de départ : servir toujours la justice ?

La fille Faucon - Martine BATICLE

Tavernier ! Une Redoutable pour accompagner mon roman d’anticipation !

Bravo à l’autrice dont je trouve le style poétique avec un soupçon de magie. Ses mots sont choisis avec justesse. Le suspense est présent du début à la fin. Les actions s’enchaînent sans grand temps mort, ce que j’apprécie beaucoup. Ma lecture est donc rapide et fluide. J’aime le fait qu’il n’y ait pas de description inutile mais qui sert, au contraire, à la logique du déroulement de l’histoire. Malgré que j’aurais aimé un peu plus de description lors de la métamorphose, je ne reste pas sur ma faim car, chacune d’entre elles est décrites avec différents mots, ce qui évite une redondance qui pourrait être ennuyante ou de l’ordre du « déjà vu ».

J’apprécie l’abord du jumelage humain mais surtout le flou créé volontairement par l’autrice avec la notion d’apparence. A la fois homme, femme, animale. Ce flou se retrouve lorsque Camille s’habillera en garçon lors de son périple pour retrouver son frère. Ce mélange des genres appelle selon moi, une réflexion quant au regard que l’on pose sur le physique. Une scène où les passants n’osent s’interposer entre un brigand et Camille (avec l’apparence d’une fille) est flagrante de sincérité car c’est ce que l’on peut observer de nos jours. Ce côté machiste non révolu est bien mis en action. Est-ce uniquement un moyen de se reconnaître ? Serait-ce également une manière de se distinguer ? Passer d’un sexe à l’autre permet je trouve de mettre en lumière les avantages et les inconvénients de chacun d’entre eux.
Petit bémol : Camille est décrite comme ayant les cheveux noirs, j’aurai apprécié que la couverture du livre puisse respecter ce point.

Ce thème de l’apparence est complété avec celui de la confiance, de la peur de l’inconnu et du courage. Du courage, il en faudra à Camille. Sa ruse et son audace lui permettront de s’extirper de dangereuses situations. Tout du long de ma lecture demeure le suspense de savoir si Thomas est encore en vie,et si oui, ce qu’il est devenu et si Camille arrivera à le retrouver. Car Camille est une jeune fille forte, stratège, réfléchi et brave, ce qui en fait un personnage attachant et crédible. La précision du faucon s’allie parfaitement avec son fort caractère et sa détermination à retrouver son frère.
La confiance en autrui sera aussi primordiale dans ces ruelles où brigands et gens honnêtes se côtoient tant bien que mal. Vers qui se tourner pour avancer ? Cette confiance est décrite par l’autrice qui utilise la symbolique de la « main » qui arrache ou réconforte, tue ou protège.

Ce roman traite également de la lutte des classes entre les nobles et les paysans et, des différences sociales qu’il existe encore aujourd’hui. J’ai relevé beaucoup d’oppositions de pouvoir dans ce livre que je trouve bien introduites et mises en scène. Elles peuvent souligner l’acquisition douloureuse d’une place de leader au sein d’un groupe mettant en relief ses côtés positifs et négatifs de ce rôle.

J’ai vraiment aimé ma lecture qui soulève beaucoup de points de réflexion intéressants. Wow ! Quel rebondissement de dernière minute !

Le mot de Martine
Un auteur écrit pour son plaisir et quand il en procure à ses lecteurs, c’est sa meilleure récompense : leur offrir le pouvoir de rêver, s’évader en se libérant des contraintes du monde réel, le temps d’une aventure…
Toutefois, sans être une féministe militante, j’ai voulu aussi montrer qu’une jeune fille pouvait réussi au sein d’un univers masculin parfois hostile.
Que mon héroïne se transforme en faucon peut être vu sous un angle allégorique. Il est possible de se surpasser, de surmonter ses faiblesses pour pouvoir atteindre un but même difficile. L’adversité peut donner des ailes !

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Aimeriez-vous vous transformer ? Si oui, en quoi ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Je remercie l’autrice de sa gentillesse et de son authenticité.

3 réflexions sur “La métamorphose au service de la bravoure

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