A fleur de peau

édition taurnada! SP
Lésions intimes, thriller (public averti), de l’auteur Christophe Royer, 414 pages, a été publié par les Éditions Taurnada le 12 septembre 2019. Ce roman est disponible en version brochée au prix de 12.99€ et en version numérique (Epub et Kindle) au prix de 7.49€. Une visite chez votre libraire s’impose !

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Lésions intimes-christophe royerLa faille dans la lésion : Nathalie Lesage, capitaine au caractère bien trempé, travaille au sein de la brigade de répression du proxénétisme. Une des branches de l’organisation « Gorgona », spécialisée dans un certain genre de soirées parisiennes, va l’amener à côtoyer un milieu où règnent la perversion et les pratiques extrêmes.
Victime d’un banal accident, son enquête va prendre une tournure inattendue. Dans le même temps, le décès de son frère va l’obliger à renouer avec son passé.
Tout va alors se mélanger et entraîner Nathalie vers l’inimaginable… 

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De ce titre qui évoque plus ou moins la thématique principale de ce polar, je reste délicieusement dérangée par l’ambiance crue mais non vulgaire, qui s’en dégage. Christophe Royer, nous propose pour son troisième livre, un roman vénéneux qui va au-delà de la simple définition que l’on se fait de l’intimité. L’histoire glaciale et profonde que nous découvrons page après page, a de quoi secouer les consciences endormies et percuter brutalement les sens. Alors, je ne suis pas surprise d’apprendre que ce roman sombre fait partie du top 10 de la rentrée littéraire de septembre 2019.

La cape perverse qu’emprunte l’enquête de police menée par Nathalie Lesage, capitaine, est au antipode de ce que le lecteur peut imaginer. L’intrigue se révèle complexe mais est menée avec fermeté et ambiguïté par l’auteur. La plume authentique et réaliste et acérée de l’auteur permet aux lecteurs de se plonger au sein de la brigade avec facilité. Les détails y sont présents sans pour autant alourdir la lecture. Ils servent au contraire à l’introduction de plusieurs sujets d’actualité comme le proxénétisme, l’intelligence artificielle, les secrets de famille, la sexualité féminine et la santé mentale.

L’héroïne de ce roman affiche une attitude stricte et parfois des traits d’humour appréciables pour alléger la thématique (perversion) principale. Franche, perfectionniste et volontaire, Nathalie mène son enquête avec détermination et prises de risques, ce qui  rythme ma lecture. Sous ses airs froids et incassables, elle semble pourtant cacher un lourd secret et transmet au lecteur une certaine sensibilité empathique.
Le personnage colle avec le service spécial dans lequel elle officie. A la fois ouverte d’esprit et professionnelle, Nathalie, secondée par son équipe, n’est pas au bout de ses surprises.

Peut-on faire confiance à sa mémoire ? Comment se protéger de l’impenssable voire de l’impardonnable ? Nous avons tous cette petite voix dans notre tête qui nous incite à faire des choix. Nous avons tous une idée des dommages que laissent les traumatismes dans notre cerveau. Ce roman peut servir d’expérience fictionnelle (et toutefois réalisable) pour introduire une réflexion sur les résultats d’une introspection profonde.
Il faudra à Nathalie le courage de se plonger dans les méandres de ses souvenirs où se cache une plaie béante… Comme un noyau dur sous une coque lisse, une sensation d’illusion parfaite.

Si tu entres, plus rien ne sera comme avant.

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Merci Eve pour ces délicieuses petites douceurs ❤


Le travail mené par ces femmes et ces hommes pour lutter contre le proxénétisme est énorme et une mission de longue haleine, comme peut en témoigner ce roman. Des faits percutants et violents ont lieu tous les jours et impactent plus ou moins ceux qui y sont confrontés et qui tentent d’y faire la lumière. Mais comment se comporter quand nous sommes nous-mêmes au cœur de l’enquête ? Peut-on encore se faire confiance ? Quand la peur et le doute s’immiscent dans nos failles, comment garder son impartialité et sa contenance ?

La tension sera votre plus fidèle alliée lors de votre lecture ! Les actions et les risques sont nombreux et plus d’une fois j’ai eu peur que Nathalie ne s’en sorte pas vivante. Le précieux sésame qu’est la délivrance ne nous est livrée qu’à la toute fin de ce roman et est encore plus choquante que tout ce que nous avons traversé pendant près de 350 pages ! Vicieuse, incisive et torturée, cette lecture donne des sueurs froides dès les premières pages. Sa couverture forte et ses finitions bien exécutées contribuent au tourbillon d’émotions dans lequel nous sommes piégés. Nous achevons notre course aussi brutalement que nous la débutons. Comment ne pas avoir le souffle coupé ?

Le mot de Christophe
Bonjour,
« Lésions intimes » est mon 3ème roman, mais mon premier thriller. Je n’ai pas d’univers littéraire fixe. Je passe du fantastique, au policier, à la science-fiction sans me poser de questions.
L’essentiel c’est l’histoire.
Leurs points communs : emmener le lecteur dans une aventure visuelle et sensorielle, aborder des thèmes importants sans être moralisateur, montrer certains reflets de notre société, m’amuser au travers de mes personnages et des situations…
Avec ce thriller, nous allons suivre Nathalie Lesage, capitaine d’une brigade spéciale qui va devoir naviguer dans un milieu pervers. Même si les sujets paraissent racoleurs, j’ai essayé de ne jamais tomber dans le voyeurisme ou le trash. Ce n’était pas le but. Certains thèmes se suffisaient à eux-mêmes.
Quand j’écris un roman, et plus particulièrement un policier, il est très important que le cadre soit réaliste pour que la fiction s’appuie dessus et prenne vie. De longues recherches, repérages et échanges avec des spécialistes ont été nécessaires pour construire cette aventure.
J’espère que vous prendrez plaisir à lire ce roman, que vous entrerez dans mon univers littéraire. Si vous avez aimé, je vous donne rendez-vous pour une nouvelle enquête avec la même héroïne, dans une ville différente, sur d’autres thématiques…
Très bonne lecture à toutes et tous.
Merci à Alexandra pour ce bel espace de liberté littéraire.
Christophe

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L’addition, s’il vous plaît

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Et vous l’avez-vous lu ?
Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Merci à l’auteur, Christophe Royer, pour cette proposition osée et finement menée. Je remercie également Joël Maïssa, éditeur chez Taurana Éditions, pour ce service de presse et de nous dénicher des romans de plus en plus complexes à dévorer.

Le livre indispensable de l’été !

Je lis des auto édités

Journal intime d’une parfaite imparfaite, de l’autrice Marie-Laure Étienne, 321 pages officielles, auto-édité en 2019. Son roman est disponible en version brochée et en version électronique sur Amazon. L’autrice est présente sur Facebook et Instagram 🙂

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Cher journal… : Je m’appelle Anaé, j’ai trente-ans, je suis d’origine antillaise. Mon cœur est à prendre (que le futur père de mes enfants se manifeste ! Je me meurs !). Si vous passez outre mes côtés gaffeuse, naïve et tête en l’air, je crois que nous pourrions aller nous éclater sur un son de Beyoncé ! Puis, ça m’aidera à oublier mon ex, et peut-être même le fait que mon job craint un max… Attendez de connaître les membres de ma famille, vous allez les adorer !

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Un grand merci à Marie-Laure pour son roman qui apporte un vent frais et pétillant avec lui ! J’ai passé 321 pages à pleurer de rire ! Entre une histoire entraînante, des personnages débordant d’énergie positive (pour la plupart car je déteste son ex !), j’ai vraiment passé un excellent moment de lecture ! Une histoire simple qui fonctionne et reprend les grandes lignes d’un quotidien que nous traversons tous.

Ce livre se lit en peu de temps (j’ai dû ralentir ma lecture). Comme j’ai été triste de l’avoir terminé… Car, tout a été conçu pour nous faire oublier nos problèmes et faire une trêve à la déprime. En effet, les chapitres sont courts et addictifs, je me suis rendue compte de la difficulté que j’avais à m’arrêter de lire, tant l’histoire est légère et prenante. L’écriture fluide, en gros caractères, et la plume humoristique et vive de l’autrice sauront vous rassasier. En parlant de manger…

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Un chick-lit qui, accompagné de St-Jacques au vin blanc, se savoure en un rien de temps !

Parce-que, la nourriture tient une place importante dans ce roman, ce thème souligne avec subtilité l’importance d’un bon repas comme remède, surtout dans les esprits des antillais.

Si je reviens au livre, au début, j’ai été un peu surprise du résumé (qui comme vous pouvez le constater sur la photo de la 4e de couverture, est une fiche d’identité. Assez atypique pour un chick-lit. Peut-être qu’une autre forme pourrait davantage souligner le côté drôle et léger de ce livre ? Quoi qu’il en soit, ma curiosité a été titillée à bon escient. Très vite, je me retrouve en compagnie d’Anaé, une trentenaire qui a la pèche et qui va devoir affronter les aventures d’un quotidien qui se veut proche de notre réalité. Entre un ex qui ne lui lâche pas la grappe, son boss et son collègue qui lui mènent la vie dure, elle n’a pas vraiment de quoi se réjouir et être heureuse. Pour contre-balancer ce contexte un peu maussade et sombre, les personnalités et caractères des autres personnages qui gravitent autour d’elle,  à savoir sa mère, sa grand-mère, sa collègue et sa meilleure amie ; sont plus que nécessaires. Des personnages hauts en couleur qui abordent chacun un style loufoque et amical, voire antisocial pour un.

Je souligne l’effort de l’autrice de simuler un accent antillais en remplaçant les « r » par des « w », ce qui fonctionne très bien ! Petit bémol, de temps à autre, certains « r » ont été oubliés. De plus, souvent, le « e » pour marquer le féminin est absent. Cela n’a pas pour autant terni mon envie de poursuivre ma lecture.

J’apprécie qu’au fur et à mesure de ses rencontres et mésaventures, Anaé puisse changer de point de vue et mûrir. Certains de ses raisonnements peuvent sembler un peu puérils, mais je trouve qu’elle prend du poil de la bête et revêt une armure plus affirmée en fin d’ouvrage. Et puis, la roue tourne ! Comme quoi, il faut toujours croire en son destin, tôt ou tard, tout finit par arriver. Car, il faut avouer qu’Anaé semble attirer le mauvais œil, ce qui fait de ce personnage, une personne touchante et sensible. Son peps et son énergie mettent du baume au cœur.

Anaé est une personne sociable et aimée, ce qui souligne et introduit l’importante notion de réseau social qui gravite autour d’une personne et nous rappelle utilement, la nécessité de pouvoir compter sur des amis ou avoir le soutien de sa famille en cas de doute, de souhait d’abandon ou d’échec.

Des moments de suspense et de doutes viennent au gré de notre lecture, peaufiner certains détails importants, et engendrent des réflexions utiles concernant les choix que nous devons effectuer et les dilemmes que nous sommes amener à croiser sur notre parcours.

J’apprécie que ce livre traite le côté professionnel qui impacte beaucoup notre vie privée. En effet, ne pas aimer son travail, vivre au moins huit heures par jours avec des collègues imbuvables n’est franchement pas aidant à l’épanouissement personnel. Nous le voyons clairement dans ce roman. La difficulté apparaît au moment de faire des choix de vie, d’avoir la force de quitter ses habitudes pour l’inconnu. Car, par ironie du sort, c’est bien connu, cet inconnu fait peur, mais peut être source de liberté en fin de compte.

Une joie sans pareille planait dans l’air.

Je retiens de se roman qu’il nous dit d’oser, de ne pas abandonner en chemin. Un livre qui nous rappelle également que les imprévus font partie intégrante de notre vie et qu’il ne faut pas les combattre au risque de s’épuiser, mais au contraire les accepter même s’ils sont douloureux, car ils nous aident à mûrir nos réflexions. Un message fort et puissant abordé avec légèreté et humour ! Un mélange parfait, non ? Ce roman est tout simplement une personnification de la joie de vivre.

Le mot de Marie-Laure
Parce-que nous avons besoin de sourire.
Parce-que nous avons besoin de rire.
Parce-que nous avons besoin de croire en nous, en nos rêves, et en notre avenir.
Belle lecture !

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L’addition, s’il vous plaît

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Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Êtes-vous à la recherche d’un livre pour l’été ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Je remercie Marie-Laure d’être venue me présenter son livre et de m’en avoir offert une version brochée. J’ai adoré ma lecture estivale. Merci pour ton humour et ta joie de vivre !

PAL – Mai 2019

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Hellow mes petits gourmands 🙂 Comment allez-vous ?

Aujourd’hui je vous fais découvrir ma PAL du mois de mai.

Au menu

  • La voleuse des toits Laure DARGELOS
  • Brooklyn Paradi$ – Tome 1 Chris SIMON
  • Deaf – Tome 3 – Joseph KOCHMANN
  • Ciao Bella, la vie l’emportera – Mélinda SCHLINGE
  • Une affaire comme les autres – Pasquale RUJU (Exploratrice du Polar avec lecteurs.com)
  • Qui a tué l’homme Homard ?J.M. ERRE
  • Le rosier de Julia – Frédéric DOILLON

(Oui je sais, les livres ne sont pas classés par ordre alphabétique, c’est normal ! Comme beaucoup d’autres lecteurs, j’organise ma petite popote au gré de mes envies et des arrivées gourmandes)

Pour ce mois de mai, je suis ravie de participer aux Explorateurs du Polar 2019 avec Lecteurs.com.

Vous retrouverez prochainement toutes mes chroniques en cliquant sur les titres des ouvrages dans ma PAL rubrique « Inventaire livresque ». Elles sont également disponibles dans mon bar culturel en cliquant sur les rubriques « Livres par titres » et « Livres par auteurs ».

Bonne dégustation !

Et vous, que lisez-vous ?

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publishroomlogo-dLignées, Sophie ZIMMERMANN, 337 pages officielles. Disponible en version brochée et en version numérique sur Amazon et sur le site de la Fnac, paru en 2019 via la Maison d’Auto-Editions pour auteurs indépendants, Publishroom Factory.

Résumé de la fusion : Contacts corporels inexistants. Émotions atténuées. Composition d’un monde de Lignées d’individus. Bienvenue dans la fusion cellulaire. Ava L., Ligneuse et professeure, sera celle qui se battra pour que le monde ne bascule pas dans l’horreur. Pour cela elle devra choisir son camp. Mais à qui faire confiance ? Entre secrets, manipulation, espionnage, ce roman d’anticipation ne vous laissera pas une minute de répit. Et si vous lisez ou avez lu ce livre, alors vous saurez déchiffrer mon titre… curieux ?

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Je n’en suis qu’aux premiers chapitres mais je suis déjà captivée par l’histoire. Le résumé me promet une belle intrigue. La plume de l’autrice me donne envie d’en savoir davantage. Elle est simple mais fluide malgré les petites coquilles repérées. Je m’arrête un instant pour reprendre mon souffle et regarder la couverture. Je trouve intéressant cet effet miroir qui me fait penser à deux faces d’un même monde. Une visible et une seconde laissant imaginer un projet souterrain volontairement secret. Cette couverture peut aussi faire penser à une symétrie au niveau des personnages semblable au Ying et au Yang. Suis-je dans la bonne direction pour comprendre ce livre ? 

Très vite, je découvre que la population est divisée en plusieurs lignées. Chaque personnage est doté de caractéristiques propres à chacun, qui permet de les distinguer facilement et de ne pas perdre le fil de l’histoire. Le concept est excellent car différent des univers que nous connaissons bien aujourd’hui comme Hunger Games, Divergente ou Mortal Engines. Chaque lignée a une fonction définie. Ce qui diffère d’avec ces autres livres de science-fiction, est que l’autrice y intègre l’absence de contacts corporels et l’essence même du projet Conceptio. Je ne peux pas vous en dire davantage sur ce que contient ce projet sans vous spoiler ! Je m’arrête donc ici, mais ce qui est sûr, c’est que vous serez très surpris !
Je me demandais comment l’autrice allait intégrer ce manque de contacts corporels et ces émotions atténuées. Et bien, je ne suis pas déçue, car chaque détail est soigné. Je suis embarquée dans un monde que je connais mais qui ici, est obsolète. J’aime beaucoup cette capacité de savoir camoufler ses émotions et de ne pas les extérioriser. Cela me renvoie à une forme d’automatisation. De nos jours, il pourrait s’agir de la robotique (mais c’est sans compter les avancées technologiques qui poussent à doter les robots de sentiments et de pensées humaines…).

C’est sans temps mort que je découvre Ava L. professeure-ligneuse, deux êtres non-issus de la fusion et un projet : Conceptio. Un mystère se noue autour de ce projet dont on ne sait rien. Ce mystère me pousse à en savoir plus et rend chaque action utile au bon déroulement de l’intrigue, que je trouve vraiment bien ficelée. De découverte en découverte, je navigue en terrain inconnu, à la recherche d’indices sur ce fameux projet. Le thème du mensonge est très présent dans ce livre, et peut être interprété comme suit : mentir à un ami sur ses réelles activités et mener une double vie. Le mensonge a donc les traits de la protection.

Ce mode de vie futuriste a pour avantage de ne pas montrer sa faiblesse devant les autres, et de garder son sang-froid en toutes circonstances. L’inconvénient, est que les personnages issus de la fusion, peuvent être vus comme des êtres dépourvus de cœur. Je trouve donc super intéressant que l’autrice mêle à la fois ces êtres issus de la fusion en décalage complet avec d’autres qui n’y sont pas. Ainsi, la notion de différence et de marginalité sont sous-entendues, mettant en débat les questions sensibles des normes tolérées ou non par la population. Comment accepter ces règles de vie ? Tout le monde est-il capable de s’y adapter et s’y conformer ?

Je perçois chaque différence dans les comportements, pensées et mots, de chaque partie (être issus de la fusion et les non-issus de la fusion). L’autrice réussit donc à nous rendre accessible ce nouveau monde à travers les yeux d’Ava L. Ce personnage emprunte les traits d’un être hybride à mes yeux. Ses doutes, peurs, pensées… sont très bien décrits et rendent ce personnage réel, dynamique, fort, attachant, orgueilleux, déterminé et intelligent. Cette héroïne est décrite de manière, à ce que le lecteur traverse chaque étape de sa vie avec elle. Elle est le témoin et l’incarnation d’une construction identitaire (amour, haine, joie…), j’adore ! L’amour devient un concept abstrait et complexe.
A travers Ava L., l’autrice nous fait réfléchir quant à notre propre rapport au corps, au touché et à la capacité à aimer et ressentir des émotions. Bien que ce soient des notions très subjectives, le lecteur se retrouve aisément dans ses propres réactions. Je retrouve par exemple la pression exercée pour se connecter à une autre personne, que l’on pourrait comparer au mariage. Rien n’est donc laissé au hasard et est transformé en version futuriste qui pourrait faire peur si nous devions vivre ainsi. Ava L. ne sortira pas indemne de ses différentes rencontres…

Les questions liées à l’attachement qu’on retrouve dans le domaine de la psychanalyse et de la psychologie (en majorité), sont remises en question dans cet ouvrage, lourd de sens. Comme il n’est pas coutume d’être élevé par ses parents, les questions d’héritage familiale (des gênes, des ressemblances avec tel et tel parent, des souvenirs chaleureux, d’albums de famille…) ne se posent plus. Cela peut être perturbant pour nous qui avons besoin de ressentir les choses pour les matérialiser. Le seul point qui correspond à notre époque est le secret de famille (pas étonnant qu’on en dise qu’il a la dent dure ^^). Cette notion donne encore plus d’attrait au livre et renforce d’autant plus l’intrigue et l’énigme qui l’entourent.

Avec les autres personnages, dont je tais volontairement les caractéristiques pour ne pas vous casser le suspense très bien construit ici, l’autrice appuie sur l’importance d’être une équipe pour faire face au danger. Cette intelligence collective est très importante tout au long de l’histoire car elle permet le dynamisme des actions contre la partie adverse qui bien sûr est toxique. Des amitiés se nouent, des alliances se complètent pendant que des trahisons prennent forme.

Même en stéréotypant les comportements et en promouvant la place utile de chaque être humain dans notre environnement, nous avions sous-estimé la part de noirceur de l’humanité qui, telle une maladie chronique, resurgissait au fil de notre évolution.

Pourra-t-on s’en défaire un jour ?

Ce que j’ai par dessous apprécié, est l’univers créé par l’autrice. Tout est lisse, sans faille, propre, blanc à la manière d’un plat monochrome. Chaque élément qu’elle apporte à son histoire permet une compréhension du projet Conceptio et n’est pas abandonné. Si je devais imager l’univers de ce livre, il ressemblerait à ça :

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Un Futuriste qui s’accompagne en transparence et sans superflu par les premières fraises de la saison.

 

Vous saurez tout en temps voulu. J’ai adoré n’être pas maître de la situation. Impossible de ne pas être surpris de découvrir, que ce qu’on pensait savoir, n’est qu’une miette, comparée à ce qui se trame dans les coulisses, tant il y a de rebondissements imprévisibles. Le suspense est maintenu pendant 337 pages ! Toutes mes stratégies et plans étaient bien loin de la vérité ! Le lecteur est mené en bateau, dans le sens où on ne s’attend pas à ce qui va se passer.

Le mot de Sophie
J’ai eu la chance qu’Ava me guide pour raconter son histoire.
A travers ses yeux, j’ai découvert une société qui pourrait être une des versions possibles de notre futur. Je l’ai vue évoluer au gré de ses rencontres et de ses découvertes.
J’espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à partager ses aventures.

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L’addition, s’il vous plaît

Lignées - Sophie ZIMMERMANN

 

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Seriez-vous capables de vivre sans montrer vos émotions ?

 

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Je remercie l’autrice de sa gentillesse, sa réactivité et sa simplicité. Voilà un roman qui devrait être davantage connu mes gourmands !

La métamorphose au service de la bravoure

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La Fille Faucon, de l’autrice Martine BATICLE (autrice auto-éditée du label Wibibook), 337 pages officielles. Disponible en version brochée et en version numérique sur Amazon, publié en mars 2018.

Résumé : Camille, une jeune adolescente au pouvoir surprenant de métamorphose va vivre un périple surprenant et croiser sur sa route, des brigands qui n’ont pas peur de tuer. La jeune fille, séparée de son frère à la naissance, va devoir user de toutes les ruses pour leur échapper. Y arrivera-t-elle ?

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Quelques pages après avoir commencé ma lecture, j’énonce la formule suivante :

Horus, Falcon Dei, dominum, me siscipit. Luro ministrae propter iustitiam.

Dieu Faucon, accueille-moi. Je jure de toujours servir la cause de la justice.

J’aime beaucoup d’entrée de jeu, le côté mystique, incantation qui se dégage de ce livre. L’année concorde parfaitement avec ce type de pratique, ce qui rend cette action crédible. De plus, j’adore ce côté « magique » qui apporte à l’histoire un côté mystérieux. Je déduis qu’il sera question de justice dans ce livre. Je me demande alors si cette justice tendra vers le bien ou vers le mal ?
Puis, très vite, je n’ai pas le temps de me questionner davantage. Se déroule un combat. Une scène d’action bien menée qui permet parallèlement de mettre en scène et de porter à la connaissance du public, plusieurs personnages dont l’héroïne : Camille, à ce moment-ci, bébé. Une brutale séparation d’avec ses parents et son frère jumeau, Thomas, s’ensuit.

A l’adolescence, j’apprends qu’un secret lie Camille à sa nourrice qui l’a protégée pendant de nombreuses années. Le mystère continue donc. J’aime beaucoup l’entrée en matière du don de métamorphose dont est capable Camille. La symbolique de l’envol de la jeune fille me fait penser à une quête de liberté souhaitée : voler de ses propres ailes. De plus, j’ai retrouvé les facultés du faucon à travers le personnage de Camille, ce qui est fort appréciable tant la connexion entre son animal totem et elle est complémentaire. La symbolique du mot « vol » est, en plus du sens premier qui est « liberté, prendre son envol », est également travaillée sous le sens de « voler, chaparder ». Lorsque Camille devra apprendre à voler les autres, elle sera alors confrontée à la valeur de la justice qu’elle défend depuis toujours. Arrivera-t-elle à tenir sa promesse de départ : servir toujours la justice ?

La fille Faucon - Martine BATICLE

Tavernier ! Une Redoutable pour accompagner mon roman d’anticipation !

Bravo à l’autrice dont je trouve le style poétique avec un soupçon de magie. Ses mots sont choisis avec justesse. Le suspense est présent du début à la fin. Les actions s’enchaînent sans grand temps mort, ce que j’apprécie beaucoup. Ma lecture est donc rapide et fluide. J’aime le fait qu’il n’y ait pas de description inutile mais qui sert, au contraire, à la logique du déroulement de l’histoire. Malgré que j’aurais aimé un peu plus de description lors de la métamorphose, je ne reste pas sur ma faim car, chacune d’entre elles est décrites avec différents mots, ce qui évite une redondance qui pourrait être ennuyante ou de l’ordre du « déjà vu ».

J’apprécie l’abord du jumelage humain mais surtout le flou créé volontairement par l’autrice avec la notion d’apparence. A la fois homme, femme, animale. Ce flou se retrouve lorsque Camille s’habillera en garçon lors de son périple pour retrouver son frère. Ce mélange des genres appelle selon moi, une réflexion quant au regard que l’on pose sur le physique. Une scène où les passants n’osent s’interposer entre un brigand et Camille (avec l’apparence d’une fille) est flagrante de sincérité car c’est ce que l’on peut observer de nos jours. Ce côté machiste non révolu est bien mis en action. Est-ce uniquement un moyen de se reconnaître ? Serait-ce également une manière de se distinguer ? Passer d’un sexe à l’autre permet je trouve de mettre en lumière les avantages et les inconvénients de chacun d’entre eux.
Petit bémol : Camille est décrite comme ayant les cheveux noirs, j’aurai apprécié que la couverture du livre puisse respecter ce point.

Ce thème de l’apparence est complété avec celui de la confiance, de la peur de l’inconnu et du courage. Du courage, il en faudra à Camille. Sa ruse et son audace lui permettront de s’extirper de dangereuses situations. Tout du long de ma lecture demeure le suspense de savoir si Thomas est encore en vie,et si oui, ce qu’il est devenu et si Camille arrivera à le retrouver. Car Camille est une jeune fille forte, stratège, réfléchi et brave, ce qui en fait un personnage attachant et crédible. La précision du faucon s’allie parfaitement avec son fort caractère et sa détermination à retrouver son frère.
La confiance en autrui sera aussi primordiale dans ces ruelles où brigands et gens honnêtes se côtoient tant bien que mal. Vers qui se tourner pour avancer ? Cette confiance est décrite par l’autrice qui utilise la symbolique de la « main » qui arrache ou réconforte, tue ou protège.

Ce roman traite également de la lutte des classes entre les nobles et les paysans et, des différences sociales qu’il existe encore aujourd’hui. J’ai relevé beaucoup d’oppositions de pouvoir dans ce livre que je trouve bien introduites et mises en scène. Elles peuvent souligner l’acquisition douloureuse d’une place de leader au sein d’un groupe mettant en relief ses côtés positifs et négatifs de ce rôle.

J’ai vraiment aimé ma lecture qui soulève beaucoup de points de réflexion intéressants. Wow ! Quel rebondissement de dernière minute !

Le mot de Martine
Un auteur écrit pour son plaisir et quand il en procure à ses lecteurs, c’est sa meilleure récompense : leur offrir le pouvoir de rêver, s’évader en se libérant des contraintes du monde réel, le temps d’une aventure…
Toutefois, sans être une féministe militante, j’ai voulu aussi montrer qu’une jeune fille pouvait réussi au sein d’un univers masculin parfois hostile.
Que mon héroïne se transforme en faucon peut être vu sous un angle allégorique. Il est possible de se surpasser, de surmonter ses faiblesses pour pouvoir atteindre un but même difficile. L’adversité peut donner des ailes !

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Aimeriez-vous vous transformer ? Si oui, en quoi ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Je remercie l’autrice de sa gentillesse et de son authenticité.

Sam RIVERSAG sur le grill !

« On dit qu’il faut être un peu schizophrène pour pouvoir écrire des fictions !  »

Qu’en est-il pour Sam RIVERSAG ?

Découvrez les détails croustillants de cette auteure à l’humour So British !

 

Commençons par en apprendre davantage sur elle

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Le site web de Sam RIVERSAG juste . ©Sam RIVERSAG

Alexandra : Vous êtes auteure depuis combien de temps ? Votre parcours en quelques mots, d’où venez-vous ? Quel est votre visage caché ?

Sam : Je viens de publier mon premier roman. Cette idée me trottait dans la tête depuis longtemps. J’écris depuis l’enfance, des lettres, des nouvelles, des poèmes, au gré des envies et des rencontres. J’ai commencé par écrire des lettres à ma mère, puis j’ai imaginé des histoires avec des animaux, composé des textes poétiques, en vers, même en alexandrins, je me suis lancée dans un roman policier. Après l’avoir terminé, j’ai eu une autre inspiration « fulgurante », et j’ai écrit « Pour un selfie avec lui ». Je n’étais pas préparée à l’édition, je viens du monde juridique, j’ai découvert un domaine tout à fait inconnu et inattendu. J’ai suivi des études de droit, j’ai un parcours classique, après mon troisième cycle, j’ai travaillé en Cabinet, mais comme mes goûts me portaient vers la littérature et le cinéma, j’ai tout naturellement emmagasiné beaucoup d’idées et d’images. C’est fou le nombre de films que j’ai pu voir… Je suis artiste et juriste, parce que j’éprouve le besoin irrépressible d’avoir une activité créatrice, d’explorer et d’inventer. J’aime imaginer, vivre deux vies parallèles, la mienne et une autre, plus drôle, plus intense. En vérité, on écrit pour soi. Ce que j’adore le plus, c’est créer des personnages tourmentés, décortiquer leur psychologie, les mettre dans des situations délicates, et j’aime inventer des caractères attachants, des êtres que l’on a envie de revoir, que l’on quitte avec regret à la fin du livre. Il faut qu’ils aient des doutes, qu’ils transmettent aux lecteurs leur sentiment d’impuissance face à la difficulté du choix, le dilemme qui est le leur, face aux épreuves de la vie.

Alexandra : Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ? Votre cheminement pour suivre cette voix ? Comment avez-vous puisé votre inspiration ?

Sam : Je dirais que je n’écris pas par hasard, mais que l’origine de mes deux premiers romans a été tout à fait anecdotique : Un beau matin je me suis réveillée, surgissant d’un rêve où j’écrivais un roman policier, et j’ai couché sur le papier l’intrigue que je venais de rêver. Ce roman ne fait que reprendre cette idée, le coup de théâtre final m’a emballée. De ce fait, qu’est-ce qui m’a donné envie de passer aux romans, le hasard, le destin, le timing, comme vous voudrez. Mon cheminement intellectuel est tout à fait chaotique, c’est la muse qui décide, elle ordonne, décide quand et comment. Je vis dans l’inspiration du moment, j’aime les romans riches d’idées. J’ai un tempérament passionné. D’où me vient l’inspiration ? Ma muse encore une fois. Elle me mène où bon lui semble, elle fluctue de jour en jour, de saison en saison… J’ai écrit « Pour un selfie avec lui » en automne par exemple, le livre aurait été différent si je l’avais écrit en été. Le policier a été écrit en hiver.

Alexandra : Comment écrivez-vous ? (anecdotes loufoques ?) Faites vous des plans de vos personnages, des schémas, des montages de paragraphes… ?

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Il faut croire que Sam a tapé un peu trop fort sur les touches! – ©Sam RIVERSAG

Sam : Je tape directement sur l’ordinateur, je n’aime pas la tablette, l’écran est trop petit. Un jour j’ai passé quatre ou cinq heures à écrire un chapitre dont j’étais très contente, au niveau du style, sur ma Remington, mais quand j’ai voulu imprimer, on m’a dit qu’il aurait fallu mettre du papier ! Depuis, j’utilise un ordinateur!  (Je plaisante).

J’écris d’une façon très simple, en visualisant. Pour commencer, j’ai l’idée des personnages. Souvent, ils empruntent les traits d’acteurs de cinéma, et le film se déroule dans ma tête, déjà prêt pour l’adaptation cinématographique. Je les affectionne, je les fais vivre les uns au contact des autres, et inévitablement, il y a des conflits, des amitiés, des amours…

Je ne fais pas de fiches de personnages, par exemple, Lola est venue tout naturellement comme l’opposée de Mary. C’est parce que j’aime jouer sur le comique de contraste. Elle est espagnole parce que pour moi c’est l’élément feu et la couleur rouge, alors que Mary est anglaise, impassible, flegmatique, c’est l’élément eau et la couleur bleue. J’aime soigner la description des personnages, physiquement je donne peu de détails, chacun peut les imaginer à sa façon. C’est leur mental qui m’importe.

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Sam adore jouer du piano, le sens du rythme se retrouve dans son écriture – ©Sam RIVERSAG

Je ne fais ni schémas ni montages de paragraphes, je fais le choix d’une écriture libre. Mais le style est rigoureux. Le rythme, avec les renvois à la ligne, les changements de paragraphe, la ponctuation, la musicalité des mots. Je peux écrire des pages de phrases qui ne veulent rien dire, rien que pour la beauté des sons. Les métaphores, les jeux de mots, l’emploi des temps, par exemple un imparfait du subjonctif glissé là juste pour son effet comique. Je m’amuse de l’opposition langage affecté et argot fleuri, je fais des allusions qui ont un double sens. Je suscite la réflexion.

Alexandra : Faites-vous des recherches particulières ou écrivez-vous au « feeling » ?

Sam : Je n’ai pas fait de recherches pour ce roman, mais j’en ai fait pour mon policier. J’écris néanmoins au feeling, parce que les idées me viennent très vite et très nombreuses, et que je dois donc les noter le plus vite possible avant que d’autres n’arrivent.

Alexandra : Comment arrivez-vous à exprimer la joie, la peur, la déception … ?

Sam : Pour exprimer les sentiments humains, je puise dans mes propres émotions, je me remémore les évènements douloureux… ou heureux. Les espoirs, les coups du sort, les contrariétés. Il y a mille façons de les raconter. Je me demande ce que je ferais à la place de tel personnage… Pour l’instant, je choisis de les servir à ma sauce, avec beaucoup d’humour et d’autodérision. J’ai la faculté de me couler dans la peau des personnages, qu’ils soient masculins, féminins ou animaux. Mais c’est le propre de tout auteur… On dit qu’il faut être un peu schizophrène pour pouvoir écrire des fictions !

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Le Mac argenté de Mary avec sa précieuse tablette de chocolat au caramel et aux noisettes ! ©Sam RIVERSAG

Pour être plus précise le style d’écriture est essentiel. J’aime écrire à la première personne, et sur le mode de la confidence. Cela crée une intimité avec le lecteur et je peux l’embarquer avec moi, lui proposer d’entrer dans mon monde inventé et le lui rendre réel. C’est formidable de l’entraîner dans des divagations d’écrivain, et de voir qu’il vous suit. Le plus intéressant, c’est de lui donner un point de vue subjectif, car c’est celui du narrateur. Dans « Pour un selfie avec lui », par exemple, des lectrices ont détesté Simon. Pourtant on le voit au travers des yeux de Mary, qui est loin d’être objective, et dans un couple, les torts sont rarement d’un seul côté. C’est pourquoi je lui ai donné la parole à la fin. Les lectrices se sont retrouvées en Mary parce qu’elles ont ressenti sa peine, sa déception, ses espoirs, son besoin d’amour, et ce malgré son tempérament excessif et l’extravagance des situations. Elles ont eu envie de la secouer, mais elles ont compris et excusé sa faiblesse, parce que tout le monde peut se montrer faible quand il s’agit d’amour, en couple comme en famille. Mais ce mode narratif n’a rien de nouveau, Dante écrivait déjà « La divine comédie » à la première personne. Et le recours à la voix off est un procédé très Dickensien, je ne l’ai pas inventé ! Quant aux flash- back, vous les retrouvez dans « Lettre d’une inconnue » de Stefan Zweig.

L’histoire que Sam a voulu nous transmettre…

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Le premier roman de Sam RIVERSAG ! Pour vous le procurez c’est par ici ou et même par ! – ©Sam RIVERSAG

Alexandra : Comment vous est venue cette histoire précisément ? S’agit-il d’un évènement personnel ou d’une pure fiction ? Où est la part de votre personnalité dans cette histoire ?

Sam : C’est une pure fiction, mais elle a des bases personnelles. Dès l’incipit, Mary se présente comme une groupie. Moi je suis une fan. Elle est donc mon double ultra libéré, parfois ultra verrouillé. C’est cette dualité qui est intéressante. Et comique. Sa personnalité est assez insaisissable. J’ai moi-même de nombreuses facettes et je m’intéresse à beaucoup de domaines. Et puis j’aime surprendre.

Alexandra : Vous utilisez l’humour comme style nourricier de l’ambiance générale de votre roman. Cependant, je lis en toile de fond des sujets profonds comme l’infidélité ou encore la jalousie, le mensonge, la manipulation… Pourquoi utiliser l’humour pour parler de ces thèmes ? N’avez-vous pas peur que les lecteurs passent à côté de ces derniers, préférant se focaliser sur les mésaventures rocambolesques de Mary ?

Sam : Ce roman est humoristique parce que j’avais envie d’explorer ce genre, je suis folle de P.G. WODEHOUSE, et je voulais lui rendre hommage. En vérité, les thèmes dont vous parlez auraient pu être traités sous un angle dramatique. Mon parti-pris est celui de Gérard Oury, qui a fait de « RuyBlas » de Victor Hugo « La folie des grandeurs », c’est fort, non ? A mon avis, il est plus difficile de faire rire que de faire pleurer. C’est un art difficile. Je n’ai pas un tempérament à aimer la facilité. Je pense que l’auteur écrit quelque chose, et que c’est le lecteur qui y voit ce qu’il veut, parce que cela interfère avec son vécu, et c’est ce qui rend le livre vivant, sinon il meurt, c’est cet échange qui lui donne sa couleur. Et le plus fabuleux, c’est que cette perception change avec le temps, les avis évoluent. S’il faut une deuxième lecture, c’est encore plus satisfaisant. Mon intention en écrivant ce livre était de faire rire, de délasser, du début à la fin. C’était mon challenge. Mais je ne suis pas contre une vision plus approfondie, bien au contraire, je suis ravie que vous ayez remarqué que j’ai sondé les profondeurs de l’âme humaine.

Alexandra : Pourquoi avoir choisi ces thèmes en particulier ?

Sam : L’infidélité est le sujet de nombreux vaudevilles, chez Feydeau, mais aussi en Angleterre : « Le canard à l’orange » de William Douglas-Home est une pièce que j’adore. Ce thème se prêtait bien à mon désir de portes qui claquent, comme au théâtre, aux quiproquos, aux multiples rebondissements…
Au-delà de la moquerie, c’est un sujet grave, parce que c’est une véritable souffrance que de découvrir que l’on a été trahi, et c’est difficile de s’en remettre, surtout quand l’engagement était total et que l’on a vécu beaucoup de choses avec l’être aimé. Je voulais montrer que quelle que soit la peine que l’on ressent, le destin nous propose des solutions de remplacement, jusqu’à la guérison.

La jalousie est un sentiment humain très intéressant à décortiquer. Dès notre enfance, nous sommes naturellement jaloux, on commence par le complexe d’Œdipe, dont on s’émancipe, on voit alors nos frères et sœurs comme  des rivaux, puis c’est le temps des amours et on projette ce sentiment sur l’élu(e). Quand on a nos propres enfants, parfois on voudrait bien être le parent préféré… On est tout le temps jaloux. Mais on lutte contre cet état qui empoisonne notre vie et celle de nos proches. La maturité affective nous en écarte. Mais il en faut peu pour réveiller le monstre. Ayant traité de l’infidélité, je ne pouvais qu’y adjoindre la jalousie, sans quoi la première n’aurait pas d’intérêt comique, mon but premier étant d’écrire une comédie, un vaudeville moderne.

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Un jeu dangereux à ne pas laisser entre toutes les mains. ©Sam RIVERSAG

Le mensonge est source de bien des plaisirs pour l’auteur, qui est un menteur de premier ordre, qui se permet de vous raconter une histoire entièrement inventée, et de vouloir vous y faire croire. C’est donc avec délice que je me suis vautrée dans des mensonges abominables, créant des situations comiques irrésistibles, parce que chaque fois que Mary ment, cela tourne mal pour elle. La morale de l’histoire, serait donc qu’il faut dire la vérité… Mais quand elle le fait, c’est pire. Ainsi donc elle apprend à être malhonnête… parce qu’elle n’a pas le choix. C’est une satire sociale. Dans un monde de méchants, mieux vaut-il se conduire comme eux ou tout perdre ? Le mensonge est aussi la solution de Lola pour faire face à l’intrusion des deux familles qui se mêlent inévitablement de tout comme dans la comédie dramatique « Éclair de lune », où la mère fait semblant de mourir, dans une famille italienne, comme quoi le chantage est universel.

La manipulation est un sujet formidable pour un auteur. Les personnages manipulateurs ont une longueur d’avance sur les autres, on les déteste, mais ne les envie-t-on pas ? Parfois on aimerait bien être aussi capables qu’eux, parfois on l’est. C’est immoral, mais on les admire un peu. Dans une comédie, on peut les aimer. Sherlock Holmes manipule John Watson, mais il le fait avec affection, et on lui pardonne. Comme j’aime l’humour, j’écris ce que j’aime lire, ce qui me séduit en tant que lectrice. Ou spectatrice. Pour moi les deux plaisirs se confondent.

Alexandra : Pouvez-vous revenir sur un des symboles que vous avez glissés dans votre roman et nous préciser ce qu’il signifie ?

Sam : Mon livre est un one man show. Je fais un clin d’œil à Cumberbatch en employant à dessein le monologue, effet miroir du fameux soliloque d’Hamlet, « To be or not to be », Mary elle aussi se pose bien des questions ! Elle vit un véritable dilemme, elle est aussi tourmentée que lui, il ne lui manque que le crâne dans la main ! (Dernière trace d’humour… Souhaitons à ce soliloque une aussi belle carrière que celui de Shakespeare !)

Alexandra : L’Angleterre est le décor de votre roman : quel lien avez-vous avec ce pays ?

Sam : Je l’aime beaucoup. Dans mon enfance, ma grand-tante m’en parlait tout le temps, elle était anglaise, et cela m’est resté. Je l’aime parce qu’elle est verte, belle, traditionnelle, riche de châteaux, de musées… que sa lumière est extraordinaire, et que je regarde beaucoup de films anglais, sans compter les séries Sherlock et DowntonAbbey !

Quelques mots sur les personnages de son roman…

Alexandra : De qui vous êtes-vous inspiré pour créer vos personnages ? Existent-ils dans la vie réelle ? Est-ce votre histoire que vous romancez ?

Sam : Mes personnages viennent de mon imagination, mais il y a toujours un point de départ. Mary m’est apparue comme je vous l’ai raconté lors de la convention Sherlock, du moins son statut de fan. Ella a d’abord pris le nom de Marion, mais je l’ai rebaptisée Mary pour faire anglais. Je suivais des cours d’espagnol, ça m’a donné l’idée de la flanquer d’une amie hispanique, pour le choc des deux cultures, et j’avais connu une Lola dans mon enfance.

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To be or not to be, Sam a choisi ! – ©Sam RIVERSAG

Ce n’est pas mon histoire, c’est dommage, parce que je me serais bien amusée. Mais il y a une expérience personnelle à la base du récit, un voyage à Londres, une représentation d’Hamlet.

 

 

 

 

Alexandra : Pourquoi avoir créé le personnage de Lola, qui se raccroche à un monde ésotérique ?

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Les terribles cartes de Lola – ©Sam RIVERSAG

Sam : J’ai un faible pour elle. Elle est belle, vivante, plutôt zen, susceptible, boudeuse, extravertie, loyale et c’est une fine mouche. Le seul hic, c’est son goût pour l’ésotérisme. Ainsi donc, Mary se pose la question de savoir si tout cela n’est pas le fruit de leur imagination… Au lecteur de décider ! Lola n’abandonnera jamais les séances de divination, car c’est une source d’humour inépuisable.

 

 

Pour satisfaire notre curiosité…

Alexandra : Quelle est votre devise dans la vie ?

Sam : CARPE DIEM, profites du jour qui vient car tu ne sais pas de quoi demain sera fait.

Alexandra : Qu’est-ce qui vous donne la niaque le matin ?

Sam : Idéalement, le soleil et le ciel bleu.

Alexandra : Quelle est votre vision de l’homme idéal ?

Sam : Mon compagnon, intelligent, gentil, attentionné et amoureux.

Alexandra : Quand sait-on que c’est le bon moment de publier son roman ?

Sam : Je crois que l’on sait quand il faut publier, plus précisément on le sent. Cela s’impose à nous comme une évidence, on est prête. Cela vient tout seul. On en a envie. L’idée du roman a surgi par hasard, comme toutes mes lubies. Je suis une fan de Cumberbatch et j’ai assisté à une convention de la série Sherlock. Au milieu des autres fans, dans cette ambiance survoltée, mais très British, donc très calme, j’ai été saisie par le visage émerveillé d’une jeune fille qui serrait contre son cœur la photo d’elle avec Benedict. Elle avait les joues roses de plaisir, et un sourire à la Julia Roberts. J’ai eu un déclic. Elle serait ma prochaine héroïne. Et j’ai écrit le livre d’une traite dès mon retour, comme un exercice de style, inventant au fur et à mesure des rebondissements de plus en plus loufoques, mais réalistes. Je ne savais pas si les lecteurs me suivraient dans cette voie. Les situations sont un peu tirées par les cheveux, mais elles s’enchaînent avec une logique implacable. Et ça a fonctionné !

Alexandra : Un second livre est-il d’actualité ?

Sam : Pas tout de suite, je publierai d’abord le policier que Mary a écrit pour gagner le concours de la BBC, vous allez être surprise ! Passion, suspense, humour, trahison et une intrigue digne de ce nom !

Alexandra : Merci beaucoup Sam pour le temps que vous avez passé sur le grill. J’espère que vous n’avez pas eu trop chaud !

Sam RIVERSAG a été cuite aux petits oignons par Alexandra Papiers-mâchés.

 

Son roman est disponible sur

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Retrouvez ma chronique gourmande sur le livre de Sam RIVERSAG – Pour un selfie avec lui – juste ici.

 

 

PAL – Février 2019

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©media-tchat.org

Hellow mes petits gourmands 🙂 J’espère que vous allez bien ?

Aujourd’hui je vous fais découvrir ma PAL du mois de février.

Au menu

  • La vérité sur l’affaire Harry Quebert – Joël DICKER
  • Ombres et Miroirs – Maya AGORA
  • Bleu cobalt – Corinne RALLO
  • Bêta lecture – Créoline DE VENFRE
  • Des fous échappés d’un asile (début) – Éliane LANOVAZ
  • Anna Plurielle – Virginie VANOS

(Oui je sais, les livres ne sont pas classés par ordre alphabétique, c’est normal ! Comme beaucoup d’autres lecteurs, j’organise ma petite popote au gré de mes envies et des arrivées gourmandes)

J’ai vraiment hâte de goûter ces histoires aux styles plus ou moins décalés. En effet, je naviguerai entre policier, drame, thriller et fiction. Même si comme mémé Jacqueline je suis fauchée, lire n’a pas de prix.

Vous retrouverez prochainement toutes mes chroniques (sauf ma bêta lecture) en cliquant sur les titres des ouvrages dans ma PAL rubrique « Inventaire livresque ». Elles sont également disponibles dans mon bar culturel en cliquant sur les rubriques « Livres par titres » et « Livres par auteurs ».

Bonne dégustation !

Et vous, que lisez-vous ?