L’envers du décor

Je lis des auto éditéslogo-dMeurtre bénévole, de l’autrice Catherine SECQ, 194 pages officielles, disponible en version brochée et électronique sur le site de Librinova et sur Amazon(liens en bas de page), paru en 2019.

 

Selon le rapport de Josiane BOMBARDIER : Le directeur de l’association ANUV, spécialisée dans la transformation d’éléments organiques, est retrouvé mort à son bureau par sa secrétaire de direction, Odile LEROY. Bénévoles et salariés se rejettent la pierre lorsqu’il s’agit de dénoncer le coupable idéal. Que s’est-il passé ? Ouvrez, lisez, découvrez.

BarreSeparation

Avant d’entamer ce roman policier au style humoristique, je ne peux m’empêcher de me questionner sur l’usage de ce ton. Ici, il s’agit de parler de la mort, qui est un sujet sensible. J’ai donc hâte de découvrir comment l’autrice a manié son texte pour me faire rire du début à la fin.

Dès les premières pages, je fais la connaissance de la commissaire BOMBARDIER. Rien que son nom me fait déjà sourire. Le ton est donné avec ce personnage fort de caractère et aux mots francs. J’adore ! Le tempérament bien trempé de la commissaire apporte une forme de légèreté quant à l’évènement morbide qui s’annonce. Elle est complètement dérangée, excentrique mais terriblement attachante et drôle si bien qu’elle pourrait être mon binôme de travail. C’est une femme qui analyse beaucoup les faits et gestes des autres ce qui correspond bien à l’image que je me fais des commissaires.

Je deviens trop agressive, conclut la commissaire. Il faudrait que je songe à changer de métier. Mais, que pourrais-je faire d’autre ? Trente ans à faire la même chose. Je ne me vois pas ouvrir un bar ou devenir coach en développement personnel ! Je suis condamnée à traquer les assassins et les truands jusqu’à mes soixante-dix balais, en traînant les pattes derrière mon déambulateur. Quelle perspective ! J’ai le blues, Johnny.


Son adjoint, Paul HOLO, est beaucoup plus réservé mais, reste un personnage fort pour l’épauler dans son enquête. De plus, j’adore le fait qu’il ait un petit zozotement sur la langue. Cela ajoute un certain charme au gringalet un tantinet réservé.
Je me demande si dans les prochains tomes, j’en apprendrais davantage sur lui et sur la commissaire. Parce que oui, ce livre est le premier d’une longue série parait-il.

L’autrice zoome sur le métier de policier, soulignant que ce métier n’est pas de tout repos et nécessite d’établir une limite entre la vie privée et la vie professionnelle. Constat est que cette frontière n’est évidente pour personne quelque soit le métier exercé. Je sens à travers ce roman, que le travail empiète sur la vie privée notamment avec le fait de ne pas avoir d’horaires fixes, ce qui perturbe la stabilité que l’on peut espérer en évoquant une vie de famille future.

Je suis ravie de trouver ce que j’attendais de pied ferme : une illustration de l’organigramme de l’association dans laquelle est découvert le directeur. J’ai été amusée de découvrir les membres de l’association sous forme de dessins très bien réussis. Je regrette un peu d’avoir pu lire certaines informations sur eux alors qu’ils n’étaient pas tous passés par la case – interrogatoire -. Mais je constate que l’emplacement de l’organigramme n’est pas du tout évidente, et je ne sais moi-même pas où je l’aurais mis.

Un des sujets qui saute aux yeux est la gestion des déchets dans la société. Sujet plus que d’actualité via les nombreuses manifestations en faveur du climat et, des demandes de changement et d’efforts demandés autant aux citoyens qu’aux politiciens.
Je trouve intéressant que l’autrice y mêle la notion – d’empoisonnement -. Selon moi, elle a deux significations. La première concerne l’empoisonnement alimentaire. La deuxième, l’empoisonnement des déchets qui dégradent l’air de la terre que nous respirons. J’aime ce parallèle entre ces deux visions qui se complètent l’une et l’autre et qui donne du relief au récit.
J’ai beaucoup apprécié le travail de recherche sur les plantes qu’à réaliser l’autrice. Elle nous explique cette science dans un langage clair et simplifié, ce qui est appréciable pour une novice comme moi. Je ne me suis pas trituré les méninges pour comprendre, ce qui aurait alourdi ma lecture.

Un autre thème que j’ai relevé est l’autorité au travail. Quelle attitude adopter et quel langage diffuser auprès de ses employés, pour qu’ils se sentent à l’aise, sans trop se relâcher pour autant ? Voilà tout le dilemme d’un manager d’équipe.
L’autorité de la secrétaire générale me glace le dos et me surprends surtout qu’elle en devient étouffante avec les autres salariés et bénévoles. Elle contraste parfaitement avec un directeur plutôt souple dans ses prises de décisions et sa façon de gérer son équipe. Ce qui bouleverse mes représentations qui sont en général justement l’inverse. Ces deux extrêmes alimentent les tensions qui demeurent au sein de l’association, c’est bien trouvé.

Meurtre bénévole - Catherine SECQ (2)

Un policier humoristique parfumé aux douces saveurs du Baba au rhum bien dosé de chez  Boulangerie-Pâtisserie Henrion, à Seraing ! Un délice !

L’absence de place pour le deuil du directeur m’étonne beaucoup, et ne fait que titiller davantage ma curiosité à comprendre, pourquoi tous, sauf la secrétaire de direction, semble ne pas regretter sa disparition. Serait-elle coupable de quelque chose ?

Bien que cela n’ait pas gêné ma lecture, je soulève une petite incohérence dans les propos de la commissaire qui dit avoir prévenu la famille du directeur de son décès (p17), mais qui doit aller les prévenir à nouveau un peu plus loin (p77). J’aurais préféré que l’autrice souligne que la commissaire doit refaire le point avec la famille ou alors, pour écarter la gardienne d’immeuble trop curieuse, signifier au lecteur que c’était une redit pour la faire déguerpir. En revanche, j’apprécie que la gardienne de l’immeuble du directeur, ait un fort accent, que je trouve très bien retranscrit à l’écrit. Tout comme le placement de l’organigramme, positionner la scène de la fouille de l’appartement du directeur n’est pas évidente à intégrer dans l’enquête : avant ou après les interrogatoires ? Bonne question.

J’aime beaucoup le monde du travail associatif que décrit l’autrice et l’étonnement de la commissaire d’avoir affaire à un monde sans scrupules, sans gênes. Qui peut, cil est vrai, surprendre car on attribut plutôt ces caractéristiques au monde de l’entreprise impitoyable à la Dallas. J’aime que l’autrice casse ces préjugés. Tous les profils qui y travaillent sont mis en valeur du plus jaloux à la plus discrète, il y en a pour tous les goûts !

J’aime ce roman car je n’ai aucune idée de qui a pu commettre ce meurtre. J’apprécie d’autant plus ma lecture en attendant la révélation finale. J’ai apprécié découvrir en plus du fonctionnement de l’association, des informations poussées sur la biodiversité et ses avancées technologiques. J’aime l’hostilité du milieu associatif qu’on y retrouve.
Vu qu’il s’agit d’un roman policier, nous avons bien entendu une enquête. Ici elle peut signifier que lorsqu’on décide de fouiller dans la vie d’une entité ou d’une personne, on trouve toujours quelque chose à se mettre sous la dent !
Enfin, j’aime l’évocation du côté analyse des pratiques avec le psychologue qui me fait échos à cet espace et ce temps nécessaire d’avoir à disposition, pour déposer ce que l’on a sur le cœur surtout lorsqu’on travaille dans un milieu sensible comme la police.
Ce roman me fait penser à un roman d’Agatha CHRISTIE, mais avec cette touche d’humour en plus très agréable !

Le mot de Catherine :
Cher(e) lecteur(trice),
Si vous aimez les polars et l’humour, les affaires de la commissaire BOMBARDIER devraient vous plaire et, j’espère, vous faire sourire. l’objectif est que vous passiez un bon moment en vous échappant un peu de votre quotidien. Meurtre bénévole est aussi une satyre du milieu associatif. Vous pourrez y reconnaître des expériences passées. Enfin, comme mon autre passion est la nature, vous verrez qu’il est souvent question de plante dans mes histoires. On ne se refait pas !
Toujours partant(e) ?
Alors, bonne enquête en compagnie de Josiane BAMBARDIER et son assistant, Paul HOLO.

 

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Avez-vous trouvé le meurtrier ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Pour vous procurer ce roman allez visiter le site web de l’autrice juste . Vous pouvez aussi vous rendre sur Amazon en cliquant juste ici.

10 réflexions sur “L’envers du décor

  1. Pingback: Bibliothèque des auteurs – Papiers mâchés

  2. Pingback: Bibliothèque des titres – Papiers mâchés

  3. Pingback: La gourmandise s’habille en SP – Papiers mâchés

  4. Alors ça c’est une chronique littéraire ! Très fouillée, avec des remarques vraiment pertinentes et des erreurs que j’aurais aimé relever avant publication mais je n’ai pas l’oeil de lynx d’Alexandra. Cela va m’inciter à bien tout vérifier pour le second roman qui devrait sortir d’ici juin. Merci vraiment Alexandra pour ce gros travail, et bien sûr pour vos encouragements. J’aurai plaisir à vous envoyer la prochaine affaire dès qu’elle sera prête. Bien amicalement.

    Aimé par 1 personne

    • Wow ! Je suis juste aux anges par votre commentaire !! Merci beaucoup vraiment, cela me touche que mon travail puisse vous aider. Ces petits « bémols » n’ont en rien entravés ma lecture je vous rassure, c’est peut-être mon côté perfectionniste qui a parlé. En tout cas je suis vraiment heureuse d’apprendre la sortie prochaine du deuxième tome en juin prochain ! Puis, j’ai été ravie de vous donner mon avis sur la couverture de ce dernier lors de vos derniers posts sur Facebook et Instagram ^^ Vous soignez la communication avec vos lecteurs et pour cela je vous en remercie de tout coeur ! A très vite et mes amitiés à la commissaire BOMBARDIER ❤

      J’aime

  5. Pingback: Meurtre bénévole – Les enquêtes de la commissaire Bombardier

  6. Pingback: Une cure thermale qui tourne au drame – Alexandra Papiers Mâchés

Laisser un commentaire