Une part isolée de soi

Virginie Vanos nous propose un témoignage. Le sien. Piquant, douloureux et épineux, elle hôte ses œillères pour nous livrer, sans honte, 20 mois de sa vie. 20 mois d’enfer, de doutes, de maltraitances. Mais ce qui fait la force de ce roman n’est nul doute sa détermination à s’en sortir. Découvrez en quoi l’amour donne des ailes.

livre blanc avec un pot de confiture dessus
Et si on décapsulait et déversait toute cette acidité sur le monde ?

Un univers tortueux où règne la douleur

Écrit à la première personne du singulier, Virginie Vanos nous plonge dans l’intimité de sa vie. Durant quelques mois, nous suivons son évolution au pays des cauchemars. Maltraitée, humiliée, en danger, elle est piégée en Enfer, sous la coupe du diable. Diable qui ne l’épargnera sous aucun prétexte.

Ne rêvant que de romance déchue, elle lutte à la fois contre son tyran mais surtout contre sa peur d’abandon. Elle supporte pourtant mal le voile qui lui barre la vue mais qui masque si bien ses peurs. Pour oublier, les planches du théâtre qu’elle foule, quand elle le peut, lui procure cette sensation oubliée qu’est la liberté. Liberté tant convoitée qui lui semble inaccessible.

Le hurlement d’un cœur en mal d’amour

Elle ne peut se résoudre pourtant à abandonner son besoin d’être admirée et libre. C’est avec ce credo en tête qu’elle résistera. Faiblement au début, et très bruyamment par la suite. Elle puisera dans ses propres réserves, la force de se tirer de sa prison. Nous y déchiffrons, une véritable détermination à s’en sortir. Cette situation l’écœure et est bouleversante pour celui qui en est témoin à travers ces pages de douleur.

Le besoin d’être admirée, regardée comme une femme forte est très visible à travers la plume délicate quoique piquante et satirique de l’autrice. Jamais au fond, elle ne baissera les yeux. Doucement, elle se réveillera. La caméra, l’œil d’un public neutre, voilà ce qui peut nourrir un corps à l’abandon.

Manipulations, tensions, horreur rythment un corps décharné par la douleur

Le cœur bat-il toujours au sein de cette cage thoracique ? Il n’est une autre hypothèse que la jalousie poussant un être à en haïr un autre, à le détruire à petit feu. Plusieurs fois, je me suis demandé comment l’autrice avait pu survivre avec toutes ces épines plantées dans le corps.

En écho à un quotidien d’horreur, l’humour noir rend ce témoignage encore plus poignant. Quoi de mieux que l’humour pour s’échapper et pointer du doigt l’ennemi ?

Ce qui m’a marquée fut également le silence qui ressort de ce livre. Ne pas alertée ses proches du calvaire que l’on vit, ne pas trop se rebeller contre un proffesseur de théâtre tyrannique, ne pas oser fuir son bourreau… Vivre dans un stress permanent aurait pu avoir raison de l’autrice. Pourtant, elle put compter sur un proche pour préparer sa sortie. Une sortie patiente, longue, lisse.

Une leçon de vie pacifique

Ce que j’admire dans ce témoignage est sans nul doute la capacité de sang froid qui traverse Virginie. Malgré l’injustice dont elle est victime, la patience, lui permettra de s’extraire de sa cage, comme l’on extrait un organe malade.

Il s’agit également de maladie dans ce roman. Cœurs malades, esprits torturés, drogués, maltraités. Comme une paralysie dont on a tant de mal à se défaire. Un lâcher-prise, une prise de conscience, difficiles à saisir. Cependant, ni rien ni personne n’aura pu capturer la force de Virginie. Et ce n’est qu’en prenant soin de son propre corps, qu’elle sait qu’elle pourra continuer d’avancer. Un magnifique témoignage dont cette détermination à s’en sortir reste plus forte que la haine. L’amour en quelque sorte.

Le mot de l’auteure

20 mois de ma propre vie. Bien que je pense m’en être honorablement sortie, contrairement à mon bourreau, je sais que j’ai développé depuis certains défauts tels que la hargne verbale, la haine des toxicomanes et le mépris face à ce que je juge stupidement faible. Je n’en suis pas fière mais… Tout plutôt que d’être à nouveau une douce et gentille victime…

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232 pages
Drame
Broché : 22.50€

Merci Virginie pour ton amitié, ton témoignage, ta force, ton humour.

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Une réflexion sur “Une part isolée de soi

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