Vous n’avez jamais eu aussi peur de perdre la tête

Êtes-vous vraiment en train de lire, de vivre ? Ne comptez pas sur Nick Power, accro aux benzodiazépines, pour vous aider à y voir plus clair. Et si vous pensez pouvoir vous s’en sortir sans séquelles, vous êtes loin de la réalité. Le second roman de Noël Boudou vous fera douter de tout, y compris de votre propre souffle. Munissez-vous de votre lampe de poche, le chemin risque d’être sinueux…

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Au bord du gouffre, la pression redescend, pour laisser place à un trou noir… – Déjà vu

Déstructurante réalité

La couverture est plus que parlante : un cri de souffrance, un flou quotidien. Nous sommes confrontés à une intrigue assez violente dans le sujet qu’elle traite, soit l’addiction. Cette perte de contrôle que Nick subit dépasse le soutenable. Notre compréhension et notre temporalité s’effacent au profit de migraines journalières au flot ininterrompu.

Le corps en lambeaux, l’esprit en miettes

Nous suivons la folle histoire de Nick. Un accro, un drogué, un homme au vocabulaire parfois trash mais très réalité. A travers ce personnage fort, l’auteur propose aux lecteurs de passer quelques jours dans la tête d’un addict aux BZH (somnifères). Ainsi, nous découvrons un homme qui souffre. Un homme perdu dans les limbes de son cerveaux et de ses propres illusions. Un homme dont le temps n’a pas de mesure et dont le comportement pourrait être qualifié de suicidaire. La lecture est poignante et saisissante.

Comme si tout était parfaitement normal, comme si j’étais parfaitement normal.

Comme lui, notre lecture se veut illogique, saccadée et déstabilisante. Chaque chapitre s’avale comme un cocktail acidulé, donnant corps à une ambiance glauque, dépressive dans laquelle il nous est impossible d’échapper.

L’impression de déjà-vu, vous connaissez ?

 

Entre fiction, rêve et réalité, mon esprit dérive

Je tiens à souligner la tenue minutieuse de l’intrigue complexe qui créé une véritable tension dès les premières pages. J’ai ressenti la même paranoïa qu’a pu ressentir Nick vis-à-vis des personnes et des objets qui l’entouraient. Cette forme de complot naissante m’a bouleversée. 

A maintes reprises, j’ai tenté de donner un sens aux évènements qui se déroulaient sous mes yeux. Mais, comme Nick, c’est comme-ci il m’était impossible de contrôler ma propre logique, ma propre vie. Et c’est en ça je remercie l’auteur d’avoir su donner cette sensation de malaise si caractéristique de ce roman. Enfin, les hallucinations touchants à la sexualité, renforcent selon moi, une forme de dépossession du corps dont l’esprit erre sans but précis à la recherche d’un cocon qui n’existe plus.

Y a-t-il une issue ?

Allons-nous continuer à errer longtemps au pays des hallucinations ? C’est la question que je ne cesse de me poser. Puis, vient la chute… Cette chute… Et quelle chute !!

A travers son second roman, l’auteur a souhaité nous sensibiliser à la détresse que subissent les proches des victimes d’addiction. Parfois à bout de force eux-mêmes, souvent impuissants face aux comportements agressifs et imprévisibles des êtres qu’ils aiment, leur soutien peut dévier en une forme de contrôle toxique…

Quelques explications de l’auteur pour compléter cette chronique

Au tout départ j’ai écris mon deuxième roman Benzos pour moi. Une démarche assez égoïste en fait. Et puis, au cours de l’écriture, j’ai eu envie de le partager et d’essayer de le faire publier.

C’est un roman assez personnel, dont le thème m’a touché de près. De l’âge de 15 ans jusqu’à mes 40 ans j’ai dormi, peu, en m’assommant à coups de somnifères. J’ai fini par m’en sortir, seul et avec quelques bonnes motivations. Une nouvelle vie et ma fille qui a fêté ses 3 ans il y a peu.

J’espère que peu d’entre vous connaissent ces problèmes car comme Nick vous le dirais, « C’est un vrai putain d’enfer de ne pas dormir. »

Malgré tout si cette histoire peut vous faire passer une nuit blanche, j’en serais ravi.

Pas encore convaincu ? 👇

Avec le soutien de l’équipe deédition taurnada
– 222 pages – 14 novembre 2019

Benzos

 

Vous est-il déjà arrivé de vous réveiller avec cette sensation de déjà-vu ?
Sauriez-vous faire la différence entre le vrai et le faux ?
Avez-vous une confiance absolue en vos proches ?
Nick semble mener une vie tranquille, entouré de sa femme et de ses voisins. Pourtant, le jour où des amis de longue date arrivent, son existence tout entière va basculer dans l’étrange et l’impensable.
Réalité ? Psychose ? Quelle preuve avez-vous finalement de votre réalité ?

 

 

Merci à Noël pour ce thriller qui marque mon esprit et à Joël de m’avoir permis de découvrir ce roman coup de poing

Envie d’élargir vos horizons ?

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Politiquement correct ?

Je lis des auto éditéslogo-d! SP The Prison Experiment II, thriller psychologique de l’auteur Eric Costa, 573 pages officielles, auto-publié en juin 2019. Son roman est disponible en versions brochée et électronique (Kindle) sur le site d’Amazon. Je vous conseille vivement de vous rendre sur le site de l’auteur pour vous tenir informé de son actualité. C’est par ici.

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Rapport J-3 : nous sommes toujours dans un face à face avec le vide. Une composante renforce davantage ce thriller psychologique : le politiquement correct. Pendant que certains luttent pour leur survie en enfer, d’autres sont contraints de faire un choix : dire la vérité et rien que la vérité ou se rallier au complot du secret. Il est l’heure de faire un choix. Laisserez-vous gagner vos démons les plus tenaces ou oserez-vous lâcher prise ?

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Une question avant de vous livrer mon ressenti : où sont les 300 pages manquantes ? Je veux dire, ma lecture a défilé à toute vitesse, moi qui avait tellement hâte de découvrir ce deuxième tome, j’ai couru dans la boue, les ronces, les bois. J’ai avancé dans le noir, sous la pluie, sous une chaleur étouffante ; pour me retrouver toujours coincée dans cette prison ? Bon, je vous rassure, j’ai adoré ce deuxième tome et ne reste pas totalement sur ma faim…

Nous avons une fâcheuse crédibilité à croire en une forme de neutralité des articles de presse que nous lisons au petit-déjeuner. Quoi qu’il en soit, voici un livre qui semble contrebalancer l’information cachée aux premières loges dans notre liste de priorités.

Quand les caméras s’éteignent, l’Oeuvre prend vie. Est-ce une sorte de télé-réalité qui nécessite de vous connecter aux réseaux sociaux ? Peut-être bien. A la seule différence que dans cette prison, nous y sommes scellés pour plus d’une saison, plus qu’un été sous un soleil artificiel, sans air pur. Au risque d’en décevoir plus d’un, nous ne sommes pas dans Koh-Lanta, même si le verbe survivre pourrait se porter garant d’un cadre commun, certes un peu faible malgré tout. L’air reste irrespirable, la peur omniprésente et omnisciente, la mort, une vieille amie. Un système de débrouille aussi infecte en dehors qu’en dedans est entretenu au milieu de ce dédale organisé et vénéneux.

Ce qu’il y a de bien dans cette énigme c’est qu’il nous faudra un troisième tome pour la résoudre. L’auteur nous embarque une fois de plus à travers les immenses salles, où les relations sont mortelles et crues, l’ambiance lourde. Malgré cette immensité, l’auteur nous fait très bien ressentir la sensation de claustrophobie que ses habitants développent.

L’argent, un des point majeur et sensible dans ce roman, nous tient en otage mais ne peut se troquer aussi bien que la vie et la souffrance. Ce que l’on pense être un panseur de plaie s’avère en réalité un moyen de pression pour garder le silence sur ses traumatismes. L’ordre moral n’existe plus, il nous faut composer avec sa propre forme de dignité et de respect, en bravant les interdits et les normes.

Croyez-vous que l’on puisse tout faire, si une autorité nous en donne l’ordre ? Comment savoir ? Comment connaître les conséquences de faits qui n’ont encore jamais eu lieu ?

Nous avons affaire à d’autres types de changements de mentalités. Les hommes et Elena, seule femme dans l’Oeuvre, sont à nouveau enfermés dans ce gouffre tordu qui ne semble avoir de sortie. J’aime que son caractère s’affirme. Aucun autre choix que de réfléchir par soi-même. J’aime ainsi le parallèle qui se fait avec d’un côté ces hommes et cette femme étant livrés à eux-mêmes et ceux respirant à l’extérieur qui ne sont plus maître de leur destin et esclaves de leurs ombres. Comment être sûr dans les deux cas, de ses valeurs, ses priorités, sa confiance en soi et en les autres ? Comment rester lucide ?

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Pas qu’une vulgaire soupe, une raison de troquer un peu plus sa liberté et ajouter un jour de plus à son calendrier funeste…

Les chapitres se succèdent à un rythme enivrant qui nous tient en haleine du début à la fin. Plusieurs fois, j’ai prié pour rester en vie ! Entre mutisme, désocialisation, haine, privation de liberté et enfermement, l’issue s’avère périlleuse.

Au sein de ce thriller psychologique se glisse une réflexion philosophique sur la question de la liberté de l’Homme, ses limites et ses dérives. Y a-t-il encore de l’espoir ou ne vivons-nous pas déjà dans un champ d’illusions ?

L’émotion est palpable et se déploie en fil d’Ariane. La peur nous tient entre ses griffes et le soupçon de politique vient nous achever.

Le mot d’Eric
« Le cœur de la jeune femme n’a jamais cogné aussi fort qu’en ce moment. Lorsqu’elle sort de l’anfractuosité, la lumière extérieure l’aveugle durant quelques secondes. Puis elle s’habitue à nouveau à elle, et, levant la tête, scrute les collines qui se déploient à l’infini. Le soleil réchauffe sa peau. Quelques silhouettes indistinctes, occupées à sonder le terrain, se détachent par petits groupes derrière les buissons. Pour l’instant, tout n’est que lumière et chaleur. Pas un souffle ne trouble le silence des collines. Bientôt, pourtant, une effroyable tempête grondera. »
– Extrait –

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L’addition, s’il vous plaît

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Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

 Survivre ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Merci Eric de nous faire réfléchir autant et de nous offrir de fortes émotions ! Vivement le tome 3 !

Intensité transparente déstructurante

Je lis des auto éditéslogo-d! SP Opalescence, le secret de Pripyat, thriller psychologique de l’auteur Amaury Dreher, 246 pages officielles, auto-publié en mars 2019. Son roman est disponible en versions brochée et électronique sur le site d’Amazon.

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Opalescence : N.F. Définition littéraire : teinte, reflet d’opale (transparence). Synonymes : fluorescence – irisation. – Larousse.

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Au début de ma lecture, je fus troublée par le fait de ne pas saisir le message que l’auteur a voulu transmettre dans son roman. Je trouve que l’ambiance est longue à démarrer, les actions peu entraînantes et le style décousu. Je me demande où l’auteur veut en venir, si je vais être bousculée ou déstabilisée dans cette routine calme à mon goût. A moitié frustrée, je cherchais en vain, une accroche me permettant de continuer sereinement ma lecture sur un sujet assez sensible : la catastrophe de Tchernobyl. Curieuse d’en découvrir davantage malgré tout, et de dépasser le roman historique pour entrer dans la partie thriller, je me décidai alors à poursuivre, non sans appréhension, ma lecture. Je me laisse le temps de m’immerger dans les mots de l’auteur. Voilà ce qui me manquait : l’immersion. Je décèle alors plusieurs angles d’attaques que l’auteur a su brillamment emprunter t retranscrire pour captiver le lecteur dans sa soif de réponses à la question : qui suis-je ? Je découvre alors le labyrinthe psychologique de construction identitaire d’un homme, retournant sur les traces de son passé dont il ne sortira pas indemne…

J’ai perdu tout raisonnement, toute cohérence d’esprit et j’y suis entré.

Me voilà captivée, perdue, décontenancée. Plus je m’enfonce dans les vestiges que relatent l’auteur concernant cette l’explosion de la centrale de Tchernobyl, plus je découvre la part sombre, cachée, qu’elle recèle. Je souligne les recherches de l’auteur, complètes et honnêtes car j’ai la sensation de me trouver à ses côtés, au milieu de ces débris et de ses survivants, menant une enquête.

J’en viens à être totalement consternée par l’absence de réactions des autorités ou leurs désirs de cacher à la population les retombées néfastes que cette explosion fait apparaître. La prise de position de chercheur du protagoniste principal, un jeune garçon ayant habité Pripyat, invite le lecteur à se faire son propre avis sur la question, ce que j’apprécie.

Comme vous l’aurez constaté, un fort enjeux pour l’environnement politico-économique est exprimé à travers ce roman au style de journalisme d’investigation. Les chapitres sont relativement courts et les personnages peu détaillés, ce qui ajoute mystère et suspense. Mais ce qui lui donne sa force et son caractère noir, tendu et angoissant est sans conteste son thème principal axé sur la construction identitaire. Percer à jour les secrets liés à son enfance, à son histoire est ici comme tenter de remplir un gant de toilette avec de l’eau.

Ai-je le droit de reprendre mon souffle ?

Amaury Dreher - Opalescence 2

Une gamelle de hachis parmentier au thon fait maison, le temps d’un arrêt entre deux maisons…

Ce livre a vraiment le don de me perdre, j’adore cette sensation que tout m’échappe finalement. J’avance à tâtons, je trébuche sur des cadavres et des vestiges du passé. Suis-je devenue aussi bipolaire que ce roman ? Je passe de paysage en paysage ne sachant vers où me diriger. Je lutte telle une acharnée pour retrouver un semblant d’équilibre à la hauteur des découvertes que je fais. A croire que je sens les radiations de la zone jusqu’ici.

Ce roman réserve aux lecteurs une plongée enivrante dans les profondeurs de la construction identitaire, sa complexité et sa déchéance. Je me risquerai même à parler d’obsession anxieuse vu le niveau auquel l’élève l’auteur. Je lui tire mon chapeau pour cette fin qui me laisse sans voix ! Cette lecture vous laissera des traces, prenez garde.

Le mot d’Amaury
Tchernobyl me fascinait depuis toujours et lorsque je suis rentré de mon voyage en Ukraine, j’ai tout de suite senti que je devais écrire un roman dessus. C’était une visite tellement intense…
A mi-chemin entre le roman noir et le thriller psychologique, cette quête identitaire sombre et glaçante vous emportera dans les tréfonds de Tchernobyl.
Bon voyage !

BarreSeparation

L’addition, s’il vous plaît

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Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Aurez-vous la force de vous relever ?

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Un immense merci à Amaury pour sa gentillesse, sa patience et son roman qui, même s’il m’a donné du fil à retordre, a réussi à me plonger au cœur d’une quête identitaire sombre et rondement menée.