Politiquement correct ?

Je lis des auto éditéslogo-d! SP The Prison Experiment II, thriller psychologique de l’auteur Eric Costa, 573 pages officielles, auto-publié en juin 2019. Son roman est disponible en versions brochée et électronique (Kindle) sur le site d’Amazon. Je vous conseille vivement de vous rendre sur le site de l’auteur pour vous tenir informé de son actualité. C’est par ici.

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Rapport J-3 : nous sommes toujours dans un face à face avec le vide. Une composante renforce davantage ce thriller psychologique : le politiquement correct. Pendant que certains luttent pour leur survie en enfer, d’autres sont contraints de faire un choix : dire la vérité et rien que la vérité ou se rallier au complot du secret. Il est l’heure de faire un choix. Laisserez-vous gagner vos démons les plus tenaces ou oserez-vous lâcher prise ?

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Une question avant de vous livrer mon ressenti : où sont les 300 pages manquantes ? Je veux dire, ma lecture a défilé à toute vitesse, moi qui avait tellement hâte de découvrir ce deuxième tome, j’ai couru dans la boue, les ronces, les bois. J’ai avancé dans le noir, sous la pluie, sous une chaleur étouffante ; pour me retrouver toujours coincée dans cette prison ? Bon, je vous rassure, j’ai adoré ce deuxième tome et ne reste pas totalement sur ma faim…

Nous avons une fâcheuse crédibilité à croire en une forme de neutralité des articles de presse que nous lisons au petit-déjeuner. Quoi qu’il en soit, voici un livre qui semble contrebalancer l’information cachée aux premières loges dans notre liste de priorités.

Quand les caméras s’éteignent, l’Oeuvre prend vie. Est-ce une sorte de télé-réalité qui nécessite de vous connecter aux réseaux sociaux ? Peut-être bien. A la seule différence que dans cette prison, nous y sommes scellés pour plus d’une saison, plus qu’un été sous un soleil artificiel, sans air pur. Au risque d’en décevoir plus d’un, nous ne sommes pas dans Koh-Lanta, même si le verbe survivre pourrait se porter garant d’un cadre commun, certes un peu faible malgré tout. L’air reste irrespirable, la peur omniprésente et omnisciente, la mort, une vieille amie. Un système de débrouille aussi infecte en dehors qu’en dedans est entretenu au milieu de ce dédale organisé et vénéneux.

Ce qu’il y a de bien dans cette énigme c’est qu’il nous faudra un troisième tome pour la résoudre. L’auteur nous embarque une fois de plus à travers les immenses salles, où les relations sont mortelles et crues, l’ambiance lourde. Malgré cette immensité, l’auteur nous fait très bien ressentir la sensation de claustrophobie que ses habitants développent.

L’argent, un des point majeur et sensible dans ce roman, nous tient en otage mais ne peut se troquer aussi bien que la vie et la souffrance. Ce que l’on pense être un panseur de plaie s’avère en réalité un moyen de pression pour garder le silence sur ses traumatismes. L’ordre moral n’existe plus, il nous faut composer avec sa propre forme de dignité et de respect, en bravant les interdits et les normes.

Croyez-vous que l’on puisse tout faire, si une autorité nous en donne l’ordre ? Comment savoir ? Comment connaître les conséquences de faits qui n’ont encore jamais eu lieu ?

Nous avons affaire à d’autres types de changements de mentalités. Les hommes et Elena, seule femme dans l’Oeuvre, sont à nouveau enfermés dans ce gouffre tordu qui ne semble avoir de sortie. J’aime que son caractère s’affirme. Aucun autre choix que de réfléchir par soi-même. J’aime ainsi le parallèle qui se fait avec d’un côté ces hommes et cette femme étant livrés à eux-mêmes et ceux respirant à l’extérieur qui ne sont plus maître de leur destin et esclaves de leurs ombres. Comment être sûr dans les deux cas, de ses valeurs, ses priorités, sa confiance en soi et en les autres ? Comment rester lucide ?

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Pas qu’une vulgaire soupe, une raison de troquer un peu plus sa liberté et ajouter un jour de plus à son calendrier funeste…

Les chapitres se succèdent à un rythme enivrant qui nous tient en haleine du début à la fin. Plusieurs fois, j’ai prié pour rester en vie ! Entre mutisme, désocialisation, haine, privation de liberté et enfermement, l’issue s’avère périlleuse.

Au sein de ce thriller psychologique se glisse une réflexion philosophique sur la question de la liberté de l’Homme, ses limites et ses dérives. Y a-t-il encore de l’espoir ou ne vivons-nous pas déjà dans un champ d’illusions ?

L’émotion est palpable et se déploie en fil d’Ariane. La peur nous tient entre ses griffes et le soupçon de politique vient nous achever.

Le mot d’Eric
« Le cœur de la jeune femme n’a jamais cogné aussi fort qu’en ce moment. Lorsqu’elle sort de l’anfractuosité, la lumière extérieure l’aveugle durant quelques secondes. Puis elle s’habitue à nouveau à elle, et, levant la tête, scrute les collines qui se déploient à l’infini. Le soleil réchauffe sa peau. Quelques silhouettes indistinctes, occupées à sonder le terrain, se détachent par petits groupes derrière les buissons. Pour l’instant, tout n’est que lumière et chaleur. Pas un souffle ne trouble le silence des collines. Bientôt, pourtant, une effroyable tempête grondera. »
– Extrait –

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L’addition, s’il vous plaît

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Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

 Survivre ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Merci Eric de nous faire réfléchir autant et de nous offrir de fortes émotions ! Vivement le tome 3 !

Les mathématiques peuvent servir…

Je lis des auto éditéslogo-d

La Route Hors Du Monde, Tome 1 : entre les chiffres, de l’autrice Charlie Clé, 146 pages officielles, auto-édité en 2015. Son premier tome est disponible en version brochée et en version électronique sur le site de la Fnac et sur TheBookEdition.com. Pour plus d’informations, allez faire un tour sur le site web de l’autrice (attention, certains articles comportent des spoils !) ! Elle est également présente sur les réseaux sociaux !

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1605104721250510181295646306101916961949631051005061059 : Antoine, un adolescent de quinze ans, est envahit par cette suite de chiffres. Depuis huit ans, il ne parvient pas à en comprendre le sens. Grâce à l’aide de ses amis, il va mener une enquête pour tenter de percer le mystère mathématique qui se cache derrière.
Très vite, la bande est prise dans des évènements, tous plus étranges les uns que les autres. Inquiétude, mystère, peur… rythment ce roman !
Jusqu’où les conduira cette liste ? Est-ce vraiment une bonne idée de vouloir lire entre les chiffres ?
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J’ai dû faire durer le plaisir de lire le premier tome des aventures d’Antoine, un jeune garçon à qui la chance n’a pas souri. Élevé par une mère aimante mais un père tyran, très tôt,  il doit grandir plus vite que les autres. 
À cela s’ajoute un tourbillon de nombres qui s’invitent constamment dans son cerveau. Un tourne disque incessant dont il ne comprend rien. Du moins, pas tout de suite… Une longue route attend Antoine et ses amis. Je regrette un peu qu’il ne soit pas davantage mis sur le devant de la scène étant donné que c’est lui que les chiffres, harcèlent. Peut-être est-ce une volonté de l’autrice pour faire de la place à toute sa bande d’amis et aux membres de sa famille ?
Le lecteur est pris dans une spirale infernale cadencée par le doute, avec d’un côté le mystère lié à ces nombres et de l’autre, les actions qui se déroulent tout au long de ce court roman.
Il est vrai que les actions s’enchaînent à un rythme soutenu et ont du sens, car chacune à leur niveau, nous transmet un indice supplémentaire quant à la compréhension de cette suite de chiffres.
L’autrice y dépeint avec style, différents tableaux, différents morceaux de rêves, comme elle nous l’apprend dans des articles de son site web. L’ensemble est plutôt cohérent et donne à cette histoire un côté fantastique, qui lui colle bien à la peau !
Ce roman est assez spécial dans le sens où il met en scène des personnages aux quotidiens plutôt ordinaires avec une tendance pour les histoires trash ou sombres (un dont la mère est dépressive, un autre qui se fait battre par son père…) et les transporte dans un monde extraordinaire, proche de la science-fiction ! J’aime beaucoup. Deux opposés qui fonctionnent très bien ensemble. Nous avons donc une réalité à la limite du noir que vient combler un univers fantastique.
Ce roman court mais percutant, définit à lui seul, la fine et fragile frontière entre le rêve et la réalité.
Les chapitres sont courts et nous laissent parfois perplexes quant à la suite de l’histoire. Mais, c’est sans compter la plume vive, humoristique de l’autrice qui ne nous laisse aucun répit !
Cette intrigue est assez ambiguë dans le sens où elle empreinte les codes et usages de divers genres littéraires, pour nous embarquer dans une vision fantastico-réelle du monde, sur les traces d’un chemin parallèle.
Cependant, malgré peut-être le manque de descriptions à certains passages du livre, ce roman se lit comme on engloutit une bouchée de pain ! Le plus banal des objets (comme une voiture par exemple) devient absurde et le sujet de nombreux rebondissements, c’est génial !
J’apprécie que l’autrice y aborde le thème central de l’amitié. Dans ces moments de doutes, de peur et d’incompréhensions, que traverseront chacun, la solidarité dont ils témoignent les uns envers les autres, est très touchante. L’image d’une union entre tous donne une certaine cohérence à l’intiguen et est primordiale au bon déroulement de cette histoire assez tordue, il faut se l’avouer. Ce que j’ai le plus apprécié, est que chacun grâce à ses compétences et connaissances, apporte sa pierre à l’édifice et ensemble, ils parviennent à avancer sur cette route hors du monde. Leurs liens se renforcent au fur et à mesure, à l’instar de les couper de la réalité petit à petit. J’aime beaucoup le personnage sceptique du père qui nous rappelle qu’en chacun de nous demeure une part qui veut y croire et l’autre qui se refuse toutes croyances ésotériques. Va-t-il y croire dans le tome 2 ?
Plus j’avance dans ma lecture et plus toute cette histoire me semble insensée ! Je ne sais plus si je dois rire ou stresser tant la tension est drôlement bien menée et conduit le lecteur à poursuivre sa lecture malgré les incompréhension qui le gagnent. Selon moi, il s’agit d’un roman young-adult qui met en avant la quête du sens, la difficulté de croire en des choses qui relèvent de l’imaginaire, l’esprit de famille et l’amour que l’on porte aux autres que ça soit en amitié ou en amour.
Que veulent signifier ces chiffres ? Ont-ils une suite logique, une histoire, un début, une fin ? Pourquoi telle personne est concernée ? Beaucoup de questions se suivent dans mon esprit.

Jouer le mystère avec la carte des chiffres est très bien pensé. Après tout, qui n’est pas devenu dingue en regardant le film « Le Nombre 23 » de Joel Schumacher ? Les chiffres ont ce don de nous être familiers mais de nous faire peur également.Les introduire dans un roman favorise l
e suspense haletant comme en témoigne ce roman.
Mon cerveau d’enquêtrice s’active. Le pari est réussi pour ce premier tome, car malgré toutes mes théories, aucune ne me dira pour l’instant ce que représentent ces chiffres…
La notion de temps est très présente dans ce premier tome. L’adage « Tout vient à point à qui sait attendre », vous est peut-être familière ? Et bien, je trouve qu’elle résume parfaitement l’ambiance assez mystique de ce roman. En effet, il aura fallut huit ans à Antoine pour amorcer une explication à cette suite de chiffres. De plus, les personnages sont forcés d’avancer pas à pas, énigme après énigme, pour résoudre cette enquête. Tout comme il faudra une seconde partie au lecteur pour découvrir (peut-être) le fin mot de cette histoire.
« Longue sera la route, mais ce n’est pas une raison pour se presser. Au carrefour prenez le temps de vous arrêter. »
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Et je me suis arrêtée pour déguster ces fameuses Bruschetta à la tomate ! Merci Giovanni ❤

Rendez-vous pour le tome 2 prochainement…
 
Le mot de Charlie
Yeats a écrit :
« Marche doucement car tu marches sur mes rêves. »
Pour La Route hors du Monde, ce sont plutôt mes rêves qui m’ont marché dessus !
Pas ceux que l’on fait éveiller, que l’on espère réaliser, que l’on travaille à accomplir, mais ceux qui viennent de nulle part, qui surgissent dans notre esprit quand le sommeil le rend vulnérable. Vulnérable et réceptif.
Ce sont ces rêves-là, qui semblent parfois n’avoir aucun sens, qui sont les fondations de cette trilogie.
Bonne lecture…
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L’addition, s’il vous plaît

La route hors du monde tome 1 - charlie clé

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Devenez-vous obsédés par les chiffes ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Je remercie Charlie pour cette découverte surprenante et agréable mais également pour sa gentillesse. Vivement le tome 2 🙂

C’est cadeau ! L’autrice vous propose de découvrir un extrait de la trilogie « Âmes Soeurs ». Je vous mets le lien du site web, actuellement en construction.

« Dans la vie, on peut être qui l’on veut »*

* Phrase extraite du thriller – L’inconnue de l’équation – de l’auteur Xavier Massé.

édition taurnada! SP
L’inconnue de l’équation, de l’auteur Xavier Massé, 238 pages officielles, publié en mai 2019 par les Éditions Taurnada. Son roman est disponible en version brochée et en version électronique notamment sur Amazon et la Fnac.

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Le problème est le suivant : Prenez A, un drame familial exposant gain au loto. Notez que B est une enquête de police, exposant 4h pour la résoudre. Ajoutez que A’ est une flic qui expose une version des faits en salle d’interrogatoire 1 et que B’, une grand-mère qui expose les mêmes faits en salle d’interrogatoire 2, et que X est le meurtrier. Admettons que A est une scène calcinée et que B piétine et doit trier les informations de A’ et de B’. Qui est X ?

Vous n’avez rien compris ? Attendez de lire le dernier thriller de Xavier Massé…

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Pouvons-nous vraiment être qui l’on veut ?
La réponse (simplifiée) d’un professeur en psychologie : non mais peut-être.
La réponse avant la lecture de ce roman : ça serait dingue !
La réponse après la lecture de ce roman : mon dieu… oui.

Bon, j’ai tout simplement cru que j’allais faire une crise d’angoisse, puis une crise cardiaque, pour finir six pied sous terre, et remonter illico presto pour avoir le fin mot de cette enquête.
La tension et le suspense sont intenses dans le second thriller signé par Xavier Massé. Que dire de sa plume à la fois tranchée, addictive, familière, excentrique, fourbe, malicieuse et de cette intrigue imaginée avec tant de complexité que même le mot « complexe » ne suffit pas à planter le décor ?

L’inconnue de l’équation est un roman machiavélique qui ne vous laissera pas dormir ! Il soulève beaucoup d’interrogations sur divers thèmes forts comme, la peur de l’inconnu, le désir de changement, l’envie tout plaquer pour vivre une vie rêvée ou parfaite… Mais tout peut-il seulement se réaliser parce qu’on l’a décidé ? N’y a-t-il pas à laisser une place à l’imprévu, l’inconnu ?
Bien sûr, ce besoin de prendre l’air est également entravé par le rejet, l’abandon des personnes censées nous aimer plus que tout, la désillusion face à la vie, les choix de vie parfois extrêmes que l’on se doit de suivre malgré nous, la folie qui guette chacune de nos cellules… en sommes, toute une série de blessures psychologiques empêchant le processus de résilience de s’enclencher. C’est ce que cherche à nous montrer l’auteur à travers ce polar déjanté.

Je remarque que souvent, les thèmes abordés sont en lien direct avec le questionnement de notre identité, de notre personnalité. J’ai adoré me plonger dans la tête de l’auteur pour comprendre et résoudre cette enquête. Mais n’était-ce pas une entreprise périlleuse ?

Il est vrai que je me suis perdue plusieurs fois en chemin tant le parcours pour découvrir la vérité est fastidieux. J’admire la détermination de l’auteur a nous pousser dans nos limites et nos retranchements, si bien que l’on en vient à douter de sa propre logique et de sa propre intelligence. La recherche de la vérité peut s’avérer relever d’une course contre la montre, au détriment de lucidité, et de l’analyse consciente des preuves dont on dispose.

Les morts parlent, racontent et nous entraînent ici dans la manipulation mentale et la fuite. Les enquêteurs ont du pain sur la planche pour démêler le vrai du faux, le vrai du peut-être et le faux du pourquoi. Et les fruits de mer, peuvent-ils vous aider ?

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Un thriller psychologique à prendre avec des pinces et des pincettes…

Je vous annonçais qu’une des composantes de cette enquête est un gain au loto d’une somme faramineuse ! Est-ce qu’il pourrait s’agir d’un mobile ? Oui. Est-ce qu’il pourrait ne pas s’agir d’un mobile ? Oui. Le personnage qui tient le rôle du matérialiste est assurément Juliette, la femme de François, le futur millionnaire. Enfin futur… dois-je vous rappeler A, la scène calcinée ?

Il n’y a pas que la mort dans ce roman, son adversaire redoutable qu’est la vie, armée de son armure d’amour est aussi au rendez-vous. Dans ce roman, vous approcherez la notion d’empathie. Du moins la version dérangée de celle-ci : l’obsession. Pour rendre plus crédible ce sujet, l’auteur a travaillé ses personnages de façon détaillée. Tous les acteurs dans ce roman ont de réelles intentions, une puissante intelligence et pour un d’entre eux, une âme désirant la vengeance plus que tout. Une vengeance aux contours étrangement doux et affûtés.

Je reste néanmoins un peu frustrée et partagée par la fin de ce polar. Une partie de moi reste sur sa fin, une autre est en admiration totale de la démarche qui se cache derrière qui est vraiment, mais alors vraiment bien travaillée ! Surtout si je tiens compte que la recherche d’identité et de liberté sont deux notions qui m’interpellent fortement !
A la réflexion, ce roman me rappelle vaguement le célèbre livre de Patrick Süskind, « Le Parfum« . Nous avons ici affaire à des esprits torturés mais brillants. Je jubile dans ma tête car…

Il n’y a rien de plus jouissif que de voir quelqu’un croire qu’il sait tout, alors qu’il n’a aucune idée de ce dans quoi il a mis les pieds…

Bon, c’est bien beau mais qui est X alors ? Nous comprenons seulement à la fin la signification du titre de ce thriller. Je vous laisse trouver la solution en lisant ce livre. Tâchez de ne pas devenir fou… lecture addictive !

Le mot de Xavier
Lire…c’est voyager.
Écrire…c’est transporter.
Perso, j’espère vous balader…
«Résoudre une équation consiste à déterminer les valeurs que peut prendre la variable,
La variable est aussi appelée inconnue … » 
Simple !…non… ?
Merci à Alexandra et ses papiers mâchés

Bonne lecture J

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L’addition, s’il vous plaît

L'inconnue de l'équation - Xavier Massé

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Avez-vous réussi à trouver cette inconnue ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Je remercie sincèrement Joël Maïssa, directeur de publication aux Éditions Taurnada, pour m’avoir proposé l’œuvre de Xavier Massé ! Merci également à l’auteur pour sa gentillesse et sa patience mais surtout pour son excentricité et ce cerveau diabolique ^^.

Le roseau ne se rompt-il jamais ?

Librinova

! SP – Partenariat gourmand
La fragilité des rêves, de l’auteur (et de mon partenaire gourmand) Dimitri Demont, 158 pages officielles, édité en février 2019 par Librinova. Son recueil de nouvelles est disponible en version brochée et en version numérique sur Amazon et la Fnac, entre autres.

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Résumé : Mila, Clarisse et Olympe sont trois femmes que la vie a malmené. La vie ou devrai-je dire, le hasard, le destin ? Entre trahison, peur, violence, désillusion ; l’amour et le rêve ont bien du mal à se frayer un chemin sur la route sinueuse de l’avenir serein. Trois destins liés d’une certaine façon, par un fil fragile, fin et délicat. Une terrible leçon de vie. Mais les rêves sont fragiles, malicieux, agiles : ils se rapprochent et s’éloignent, apparaissent et disparaissent. Les trois héroïnes vont toucher le leur du bout des doigts, mais elles seront rattrapées par une dure réalité. Une histoire d’amour inattendue, une aventure indélébile, un coup de pouce professionnel… qu’en restera-t-il à la fin ?

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S’il y a bien des livres qui me font réfléchir et qui me bouleversent, en voici un qui m’impressionne de par sa force et la sensation de gêne qu’il me transmet. Ce ne sont pas des impressions négatives que je ressens, mais la douce brutalité des rêves que l’auteur met en lumière à l’appui de trois morceaux de vie, trois carcasses de rêve qui auraient tout pour être beaux mais que la mort a réussi à encercler et à emprisonner de force.

L’évolution professionnelle, le voyage, la vie de couple, autant de point d’ancrage où les destins brisés s’échouent avec plus ou moins de rapidité. L’auteur nous délivre de puissants messages à travers trois cages dorées. La force et la délicatesse qui se dégagent de la plume poétique et fluide de l’auteur, m’interpellent et, me poussent à m’interroger sur le faisabilité d’un projet de vie, sur l’image que l’on souhaite renvoyer à l’autre et la réalité de ce qui est vraiment accessible. L’auteur nous donne à observer l’intangible, ces maillons qui font de nous ce que nous sommes et qui ont consolidé nos valeurs et nos envies. Seulement, nous ne maîtrisons pas tout.

Il est intéressant je trouve, de nous aventurer en compagnie de ces trois femmes en tant que spectateur (la place que l’auteur nous réserve) car, j’ai été plongée dans une sorte de bulle fantastique, un monde de bonté, de bisounours presque, jusqu’au point de chute que l’auteur sait avec perfection, nous faire ressentir. J’ai littéralement chuté trois fois, avec plus ou moins d’intensité. Sans m’en rendre compte, j’avançais vers le précipice en lisant, page après page, chapitre après chapitre. Ce que j’admire est donc la faculté de l’auteur a nous embarquer pour une promesse de voyage magnifique, revigorante même, et à nous montrer l’envers du décor. Certes, de façon virulente, mais aussi vraie que la réalité peut se concevoir : intransigeante, cruelle, sauvage.

Lorsque vous vous dites que tout ne pourrait pas être mieux, c’est à ce moment qu’il faut se méfier le plus, le trou n’étant pas loin. Sans en devenir parano, j’ai su apprécier et toucher du doigt cette fragilité dont l’auteur nous évoque les contours et le domaine : les rêves. A double tranchant, il y mentionne du positif et du négatif. A juste dose, il nous montre à quel point les évènements de la vie nous marquent, en une fraction de secondes parfois.

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Un contraste entre la lumière et la noirceur au goût épicé et aux légumes du jardin (ou presque…).

Une belle prouesse mettant en scène des personnages plus vrais que nature, le lecteur n’ayant même pas à s’imaginer ce qu’ils pourraient être tant ils reflètent n’importe lequel d’entre nous. Les chapitres sont plutôt longs mais entraînants, car on sait où l’auteur souhaite en venir mais le suspense de savoir quand, plane au-dessus de nos têtes.
Trois nouvelles rythmée décrivant à merveille l’illusion, la tension de la performance et la déchéance humaine, psychologique et physique.

J’ai perçu l’inconfort et la violence à tous niveaux de classes sociales. Les décors de chaque nouvelle sont très soignés et s’empreignent d’une forme de mélancolie addictive. Parfois, j’étais proche l’écœurement tant les mots sont précis. J’ai étouffé, j’ai souri, j’ai apprécié, j’ai été décontenancée, abasourdie, muette. Des univers de vie angoissants où le moindre souffle de vie s’arrache à prix d’or. Des nouvelles au rythme de la consternation, dans les tourments des gens ordinaires. Remarquable !

Sans s’en rendre compte, elle se recroquevillait sur le coussin, l’écrasant sur le rotin, enfonçant ce dernier dans l’herbe. Elle avait atterri dans une maison de fous. Ils réfutaient les arguments les plus élémentaires, étaient dénués de toute morale. Ils étaient en fait tous pourris, comme les fleurs piétinées au bord de la piscine. Les textures exaltantes macéraient, et les couleurs se délayaient en bouillie.

Le mot de Dimitri
Si cet été tu as envie de découvrir 3 histoires de femmes à la frontière du rêve et de la réalité, ce livre est pour toi !

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L’addition, s’il vous plaît

La fragilité des rêves - Dimitri Demont

 

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Avez-vous déjà touché vos rêves des doigts ?

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Je remercie chaleureusement Dimitri pour avoir accepté de me faire découvrir sa triptyque de nouvelles et pour sa gentillesse.

Un polar comme on en fait plus !

bitmoji-20190427111825Livre reçu dans le cadre de l’opération Explorateurs du Polar 2019 avec Lecteurs.com !

Editions denoël, explorateurs du polar 2019 avec lecteurscom

Une affaire comme les autres, Pasquale RUJU, 286 pages officielles. Disponible en version brochée et en version numérique sur Amazon et sur le site de la Fnac, publié en 2019 par les Éditions DENOËL.

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En lisant ce titre j’ai pensé tout de suite à un banal feuilleton policier dans lequel l’auteur joue la carte des stéréotypes italiens à fond. Une affaire banale, presque celle de trop. Mais je n’y étais pas du tout !

Tout de suite, je plonge dans une cellule d’interrogatoire, toutes mes autres pensées s’effacent. Tout comme celles d’Annamaria, veuve et suspectée de meurtre, seule face à son raisonnement interne. Quand elle doute, nous doutons avec elle. Quand elle s’interroge, nous nous interrogeons également. Dois-je craquer, pleurer ? Qui est le bon flic, le mauvais ? Voici les questions auxquelles doit faire face la veuve, qui ne perd pas son sang-froid une seule seconde. Je pressens au loin un retournement de situation qui me bouleverse, cette carapace ne me semble pas naturelle. Vais-je avoir raison ?
Ici débute le plus long interrogatoire que j’ai lu, sentant chaque seconde peser comme le ferait l’épée de Damoclès au-dessus d’une tête.

En tant que lectrice, je suis suspendue à ce que Annamaria va bien vouloir nous livrer. L’histoire elle l’a connaît, personne d’autre. Et c’est ce qui met le lecteur sous tension. C’est énorme !

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Un Polar noir mêlant meurtres, silence et amour à l’image du saumon cru délicat et addictif. Assiette composée au Wok Garden à Seraing.

Je ressens une certaine forme de pudeur dans la façon qu’à d’Annamaria de se confier. Comme une fragilité qu’elle tente tant bien que mal de camoufler derrière une rigidité et une froideur durant l’interrogatoire.

Je suis vraiment en adoration devant le style de l’auteur qui sait manier sa plume pour me faire ressentir cette tension qui se joue à chaque page et qui ne s’essouffle pas à chaque chapitre. L’ambiance pesante du huis-clos s’est refermée sur moi. Je perçois de la perversion, de la brutalité et du narcissisme dans les descriptions des faits et les silences d’Annamaria. J’apprends en même temps que Sylvia est la procureure adjointe en charge d’interroger la suspecte. Une femme aussi froide qu’Annamaria, qui me donne l’impression d’une attitude en miroir, c’est-à-dire que chacune à leur tour sera l’interrogatrice de l’autre, la victime et la coupable. En ça, la tension est remarquablement bien menée.

Puis, je découvre à pas de loup, la naissance de l’histoire d’amour entre Annamaria et Marcello, un homme qui inspire tant le respect que la crainte. Il y a beaucoup de mystère autour de cet homme ce qui est très prenant et titille volontiers ma curiosité. L’amour que ressent Annamaria envers Marcello est très fort voire passionnel. S’adonner de la sorte à cet homme dont elle semble n’échanger que des relations sexuelles est troublant. Rien ne vient perturber son amour pour cet homme dont elle ne connaît pas les réelles activités. Elle lui est simplement dévouée. Puis, vint le temps où l’amour s’essouffle pour laisser place à une forme de tendresse maternelle.
Carmela, une amie du couple, me fait penser à une menthe religieuse qui joue un double jeu. Elle paraît fourbe mais sait quelle stratégie adopter. Elle m’impressionne un peu pour tout vous avouer. Serait-elle manipulatrice ?

Petit à petit, l’illusion sur la banalité de l’histoire rend le suspense haletant. Les chapitres sont courts et très addictifs ! Ma lecture est très fluide et vive. Chaque mot me donne envie de savoir la suite. Le silence devient une violence sourde et un jeu de pouvoir, le machisme aidant à se mettre dans l’ambiance.
Les notes de la traductrice en fin d’ouvrage sont très appréciables pour les lecteurs qui, comme moi, ne connaissent en rien l’organisation des clans mafieux italiens. Je perçois un monde très dur et violent.

Ce livre parle outre la dureté de l’organisation mafieuse et de ce business souterrain florissant et sanglant, des relations familiales. Des enfants « utilisés » comme gage d’une réussite, d’une fierté. Ce lourd héritage familial est source de tension au sein des familles. Je ressens la difficulté de prendre son envol et de devenir véritablement « soi » au sein d’une famille qui ne pense qu’à faire un maximum de profit. Profit au détriment d’un amour chaleureux, de relations tendres pour le compte d’un monde violent et dangereux. Les nombreuses activités mafieuses sont partout et ce roman nous le montre bien. Comme une toile d’araignée que l’on aurait tisser sur le monde. A la manière dont elle recouvre le raisonnement d’Annamaria qui vit dans la crainte d’être rejetée par son mari. C’est terrible.

C’était comme cela, désormais, et s’adapter à la situation semblait être la meilleure des solutions pour tout le monde.

La place et le poids du regard sont très symboliques dans ce roman car ils désignent le pouvoir et le contrôle sur l’autre. Demander l’approbation pour agir est courant au sein de ces fratries. C’est impressionnant la manière dont tous rendent compte à un seul homme qui pourrait être comparé à « Dieu ». Cette forme de hiérarchie nous invite à prendre conscience de l’enchevêtrement de la mafia et de la difficulté qu’ont les forces de l’ordre à trouver l’homme ou le groupe d’hommes à la tête d’un seul clan. Le pouvoir est argent, l’argent s’achète en vies. Chaque personnage remplit son rôle à merveille nous faisant basculer dans une cruauté extrême, mais toujours silencieuse. Le silence est ce qui m’a le plus marquée dans ce roman et qui rend la lecture captivante. Je regrette seulement qu’il n’y ait pas de traduction pour certains mots en anglais.

Mais est-ce que je m’attendais à cette fin ? Mon dieu ! Non !!

Le mot de Pasquale (traduit de l’italien rien que pour vous^^)
Ma formation a été celle d’un cinéaste indépendant, puis d’un scénariste, en particulier de bande dessinée.
« Une affaire comme les autres » est née en 2008 en tant que court métrage, réalisé avec un groupe d’amis acteurs et cinéastes et une magnifique protagoniste, Stella Bevilacqua, qui malheureusement n’est plus présente. Le roman lui est dédié, développant l’idée de base et les personnages des protagonistes de ce petit film. Il y a des personnages et des histoires qui vous tourmentent l’esprit, même des années après les avoir remises dans le tiroir. Et l’histoire d’« Une affaire comme les autres » avait besoin d’être racontée de manière plus articulée. Pour compléter le roman, au cours des années suivantes, j’ai effectué un long travail de documentation.
L’histoire d’Annamaria et de Nicotra est évidemment inventée, mais le contexte criminel dans lequel ils vivent et travaillent est malheureusement très réel. Et toujours profondément enracinée dans de nombreuses communautés du nord de l’Italie, ainsi que dans celles du sud. Comme le disait l’écrivain Massimo Carlotto et mieux que moi, le noir peut être un outil très puissant pour éclairer certains aspects obscurs et opaques de notre société, venant parfois à l’appui du journalisme d’investigation, de plus en plus rare dans les médias contemporains. Ce que tu lis dans un bon noir reste à l’intérieur de toi, même longtemps. Et parfois, pourquoi pas, cela vous fait prendre conscience de la réalité qui vous entoure. Des choses que vous avez peut-être choisies de ne pas voir jusque-là. Les mots génèrent des pensées et les pensées donnent la force de changer. C’est pourquoi nous ne pouvons pas renoncer à la lecture, tout comme nous ne pouvons pas renoncer à la culture. Toutes les mafias, se nourrissent de l’ignorance. Vous ne pouvez pas contrôler un peuple qui peut penser par lui-même. Essayer d’écrire sur la mafia, dans ce roman, a été ma petite contribution à cette bataille.

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L’addition, s’il vous plaît

Une affaire comme les autres - Pasquale RUJU.png

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Jusqu’où iriez-vous par amour ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Je remercie l’équipe de Lecteurs.com pour l’opportunité de faire partie de l’opération « Explorateurs du Polar 2019 ». Un grand merci aux Éditions DENOËL pour leur générosité. Enfin Mille merci à l’auteur pour sa gentillesse et ce mot qui me touche particulièrement, sa réactivité et son militantisme.

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publishroomlogo-dLignées, Sophie ZIMMERMANN, 337 pages officielles. Disponible en version brochée et en version numérique sur Amazon et sur le site de la Fnac, paru en 2019 via la Maison d’Auto-Editions pour auteurs indépendants, Publishroom Factory.

Résumé de la fusion : Contacts corporels inexistants. Émotions atténuées. Composition d’un monde de Lignées d’individus. Bienvenue dans la fusion cellulaire. Ava L., Ligneuse et professeure, sera celle qui se battra pour que le monde ne bascule pas dans l’horreur. Pour cela elle devra choisir son camp. Mais à qui faire confiance ? Entre secrets, manipulation, espionnage, ce roman d’anticipation ne vous laissera pas une minute de répit. Et si vous lisez ou avez lu ce livre, alors vous saurez déchiffrer mon titre… curieux ?

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Je n’en suis qu’aux premiers chapitres mais je suis déjà captivée par l’histoire. Le résumé me promet une belle intrigue. La plume de l’autrice me donne envie d’en savoir davantage. Elle est simple mais fluide malgré les petites coquilles repérées. Je m’arrête un instant pour reprendre mon souffle et regarder la couverture. Je trouve intéressant cet effet miroir qui me fait penser à deux faces d’un même monde. Une visible et une seconde laissant imaginer un projet souterrain volontairement secret. Cette couverture peut aussi faire penser à une symétrie au niveau des personnages semblable au Ying et au Yang. Suis-je dans la bonne direction pour comprendre ce livre ? 

Très vite, je découvre que la population est divisée en plusieurs lignées. Chaque personnage est doté de caractéristiques propres à chacun, qui permet de les distinguer facilement et de ne pas perdre le fil de l’histoire. Le concept est excellent car différent des univers que nous connaissons bien aujourd’hui comme Hunger Games, Divergente ou Mortal Engines. Chaque lignée a une fonction définie. Ce qui diffère d’avec ces autres livres de science-fiction, est que l’autrice y intègre l’absence de contacts corporels et l’essence même du projet Conceptio. Je ne peux pas vous en dire davantage sur ce que contient ce projet sans vous spoiler ! Je m’arrête donc ici, mais ce qui est sûr, c’est que vous serez très surpris !
Je me demandais comment l’autrice allait intégrer ce manque de contacts corporels et ces émotions atténuées. Et bien, je ne suis pas déçue, car chaque détail est soigné. Je suis embarquée dans un monde que je connais mais qui ici, est obsolète. J’aime beaucoup cette capacité de savoir camoufler ses émotions et de ne pas les extérioriser. Cela me renvoie à une forme d’automatisation. De nos jours, il pourrait s’agir de la robotique (mais c’est sans compter les avancées technologiques qui poussent à doter les robots de sentiments et de pensées humaines…).

C’est sans temps mort que je découvre Ava L. professeure-ligneuse, deux êtres non-issus de la fusion et un projet : Conceptio. Un mystère se noue autour de ce projet dont on ne sait rien. Ce mystère me pousse à en savoir plus et rend chaque action utile au bon déroulement de l’intrigue, que je trouve vraiment bien ficelée. De découverte en découverte, je navigue en terrain inconnu, à la recherche d’indices sur ce fameux projet. Le thème du mensonge est très présent dans ce livre, et peut être interprété comme suit : mentir à un ami sur ses réelles activités et mener une double vie. Le mensonge a donc les traits de la protection.

Ce mode de vie futuriste a pour avantage de ne pas montrer sa faiblesse devant les autres, et de garder son sang-froid en toutes circonstances. L’inconvénient, est que les personnages issus de la fusion, peuvent être vus comme des êtres dépourvus de cœur. Je trouve donc super intéressant que l’autrice mêle à la fois ces êtres issus de la fusion en décalage complet avec d’autres qui n’y sont pas. Ainsi, la notion de différence et de marginalité sont sous-entendues, mettant en débat les questions sensibles des normes tolérées ou non par la population. Comment accepter ces règles de vie ? Tout le monde est-il capable de s’y adapter et s’y conformer ?

Je perçois chaque différence dans les comportements, pensées et mots, de chaque partie (être issus de la fusion et les non-issus de la fusion). L’autrice réussit donc à nous rendre accessible ce nouveau monde à travers les yeux d’Ava L. Ce personnage emprunte les traits d’un être hybride à mes yeux. Ses doutes, peurs, pensées… sont très bien décrits et rendent ce personnage réel, dynamique, fort, attachant, orgueilleux, déterminé et intelligent. Cette héroïne est décrite de manière, à ce que le lecteur traverse chaque étape de sa vie avec elle. Elle est le témoin et l’incarnation d’une construction identitaire (amour, haine, joie…), j’adore ! L’amour devient un concept abstrait et complexe.
A travers Ava L., l’autrice nous fait réfléchir quant à notre propre rapport au corps, au touché et à la capacité à aimer et ressentir des émotions. Bien que ce soient des notions très subjectives, le lecteur se retrouve aisément dans ses propres réactions. Je retrouve par exemple la pression exercée pour se connecter à une autre personne, que l’on pourrait comparer au mariage. Rien n’est donc laissé au hasard et est transformé en version futuriste qui pourrait faire peur si nous devions vivre ainsi. Ava L. ne sortira pas indemne de ses différentes rencontres…

Les questions liées à l’attachement qu’on retrouve dans le domaine de la psychanalyse et de la psychologie (en majorité), sont remises en question dans cet ouvrage, lourd de sens. Comme il n’est pas coutume d’être élevé par ses parents, les questions d’héritage familiale (des gênes, des ressemblances avec tel et tel parent, des souvenirs chaleureux, d’albums de famille…) ne se posent plus. Cela peut être perturbant pour nous qui avons besoin de ressentir les choses pour les matérialiser. Le seul point qui correspond à notre époque est le secret de famille (pas étonnant qu’on en dise qu’il a la dent dure ^^). Cette notion donne encore plus d’attrait au livre et renforce d’autant plus l’intrigue et l’énigme qui l’entourent.

Avec les autres personnages, dont je tais volontairement les caractéristiques pour ne pas vous casser le suspense très bien construit ici, l’autrice appuie sur l’importance d’être une équipe pour faire face au danger. Cette intelligence collective est très importante tout au long de l’histoire car elle permet le dynamisme des actions contre la partie adverse qui bien sûr est toxique. Des amitiés se nouent, des alliances se complètent pendant que des trahisons prennent forme.

Même en stéréotypant les comportements et en promouvant la place utile de chaque être humain dans notre environnement, nous avions sous-estimé la part de noirceur de l’humanité qui, telle une maladie chronique, resurgissait au fil de notre évolution.

Pourra-t-on s’en défaire un jour ?

Ce que j’ai par dessous apprécié, est l’univers créé par l’autrice. Tout est lisse, sans faille, propre, blanc à la manière d’un plat monochrome. Chaque élément qu’elle apporte à son histoire permet une compréhension du projet Conceptio et n’est pas abandonné. Si je devais imager l’univers de ce livre, il ressemblerait à ça :

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Un Futuriste qui s’accompagne en transparence et sans superflu par les premières fraises de la saison.

 

Vous saurez tout en temps voulu. J’ai adoré n’être pas maître de la situation. Impossible de ne pas être surpris de découvrir, que ce qu’on pensait savoir, n’est qu’une miette, comparée à ce qui se trame dans les coulisses, tant il y a de rebondissements imprévisibles. Le suspense est maintenu pendant 337 pages ! Toutes mes stratégies et plans étaient bien loin de la vérité ! Le lecteur est mené en bateau, dans le sens où on ne s’attend pas à ce qui va se passer.

Le mot de Sophie
J’ai eu la chance qu’Ava me guide pour raconter son histoire.
A travers ses yeux, j’ai découvert une société qui pourrait être une des versions possibles de notre futur. Je l’ai vue évoluer au gré de ses rencontres et de ses découvertes.
J’espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à partager ses aventures.

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L’addition, s’il vous plaît

Lignées - Sophie ZIMMERMANN

 

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Seriez-vous capables de vivre sans montrer vos émotions ?

 

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Je remercie l’autrice de sa gentillesse, sa réactivité et sa simplicité. Voilà un roman qui devrait être davantage connu mes gourmands !

Une lecture (presque) parfaite !

Puisque l’on cote un plat, on cote également un livre.

Mes petits gourmands,

Je vous dévoile ma façon de coter un ouvrage !

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Connaissez-vous l’émission « Un dîner (presque) parfait » ? Si non, il s’agit d’une émission où 5 convives habitant la même région s’invitent à dîner. A tour de rôle, chacun concocte un dîner d’exception avec gourmandise, créativité et générosité aux invités qui eux, vont noter la décoration, l’animation de la soirée et le talent culinaire.

Et bien de mon côté, je me prête à l’exercice d’une lecture (presque) parfaite, non sans difficultés. En effet, depuis que j’utilise le site Simplement Pro, dont j’ai expliqué le fonctionnement en donnant mon avis sur la plateforme de Service Presse (à lire ici), il m’est demandé d’attribuer une note à un livre. Je tiens à vous souligner, que je n’ai jamais noté un livre, je n’aime pas le faire, ma chronique gourmande étant suffisante selon moi. Mais puisque j’y suis contrainte, au lieu de coter de façon aléatoire, j’adapte mon évaluation à mon concept. Ainsi, toutes mes chroniques gourmandes seront évaluées de la même façon.

Mes premiers pas furent donc hésitants, peu cohérents et non concluants. J’avais tendance à inclure dans ma note, la qualité des échanges avec les auteurs et professionnels des ME. Or, c’est le livre que je juge !

Me voyant patauger dans la semoule, mon Grumpy m’a suggéré de construire une grille d’évaluation pour que les cotations soient cohérentes les unes par rapport aux autres et que je me sente rassurer par rapport à la cotation. Par exemple, un 14/20 peut paraître faible mais en relativisant, cette note équivaut à un 7/10 ou 70%. C’est-à-dire, un bon livre.

> La voici :

grille avec explications des critères

Je tiens à préciser que je note sur 19 et non sur 20. Ce qui signifie qu’un livre remplissant tous les critères au maximum sera évalué d’un 19/20 car selon moi, un livre ne peut jamais être parfait. Mais je le jugerai ainsi par gourmandise et ajouterai 1 point à la note finale s’il remplit la condition de mon concept c’est-à-dire, que j’ai ressenti un goût lors de la lecture. Ou au contraire, j’enlèverai 1 point si je me suis forcée à le lire.

Ainsi, afin que vous, auteurs, autrices, puissiez mieux comprendre les notes que je mets sur vos livres et, pour me donner l’occasion de prendre le pli de noter avec plus d’aisance, j’enserrerai à la fin de chacune de mes chroniques gourmandes, ce tableau dûment complété. Bien sûr, j’adapterai ma notation et mes commentaires en fonction du genre littéraire lu.

J’espère que vous appréciez ma transparence vis-à-vis de ma manière de coter un ouvrage 🙂 Et, puisque vos remarques, commentaires ou avis sont importants à mes yeux, que pensez-vous de ma grille d’évaluation ?

 

Et vous, comment notez-vous un livre ?

Un faux air de Pretty Little Liars…

Je lis des auto éditéslogo-dLe Programmeur – Tome 1, de l’autrice Marguerite BLANCHARD, 347 pages officielles. Disponible en version brochée et en version numérique sur Amazon, publié en août 2018.

 

Résumé : Quatre jeunes adolescentes vont être la proie de celui ou de celle qui se fait appeler « Le Programmeur ». Des défis s’accompagnant de la révélation d’un de leur secret en cas d’échec, vont se succéder. Chacune devra jouer le jeu machiavélique de ce programmeur, si elles souhaitent avoir la chance d’être épargnées. Vont-elles y parvenir ?

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A première vue, le résumé m’intéresse fortement car, il me fait penser à celui de la célèbre série Pretty Little Liars imaginée par Sara SHEPARD. Je m’emballe et, je commence à élaborer des plans dans ma tête ^^. En revanche, ici pas de mort annoncée, je ne retrouverai donc pas le côté policier qui me plaît beaucoup dans PLL. Mais qu’à cela ne tienne ! La promesse est belle, alors je me lance !
Premier chapitre, première incohérence. Aie. L’âge des personnages change en quelques lignes, me laissant dans le doute. Dans un premier temps, il est question d’aller à l’université, le lycée terminé, puis, dans un second temps, les adolescents entament une année de lycée. Je ne comprends pas, cela me perturbe et m’agace un peu d’être brouillée dès le début. Puis, arrivent les fautes d’orthographe. Je peux concevoir qu’il puisse demeurer encore une faute ou deux, mais ce livre en comporte plus d’une dizaine ! Je doute qu’il ait été relu plusieurs fois, comme l’autrice l’a annoncé en d’ouvrage. Soit. Je continue de lire, à regret, car, j’ai l’impression de me forcer. Je n’aime pas cela, mais une partie de moi me dit que je serais peut-être étonnée par la suite grâce à un rebondissement inédit. Je poursuis donc. Cependant, à part quelques actions, que je trouve bien construites, je ne suis pas enchantée. Je peux prédire ce qui va se passer, ce qui ma gâche l’effet de surprise. Les actions sont, dans l’ensemble, trop brèves et peu détaillées.

De plus, je trouve que les personnages des adolescentes prises en chasse, n’ont pas chacune, un caractère bien définit. Nous savons que ce sont de vraies pestes, mais leurs actions ne sont pas assez marquées pour les qualifier ainsi, je pense. Par exemple, j’aurais aimé que le personnage de Véronica, soit davantage empreint de colère, de rage avec un vocabulaire plus « assassin ». De plus, j’aurais aimé que les dialogues soient mieux construits car, je les trouve un peu « bateau » par moment et peu empruntés au vocabulaire adolescent, qui est une vraie mine d’or. Malgré cela, j’aime d’entrée de jeu être confrontée à un inconnu, ce qui impulse une note de mystère. Je me demande s’il va avoir un rôle à jouer par la suite. Ce garçon est aussi invisible que la décoration de sa chambre, ce qui est bien vu comme image ! Avec cela, l’autrice marque le thème du harcèlement scolaire, dont sont victimes beaucoup d’enfants et d’adolescents.

J’aime beaucoup l’idée de règles à respecter (il n’y en a pas trois comme annoncé mais quatre). Les adolescents ont besoin d’être entourés d’un cadre et, ce cadre passe en partie, par un certain nombre de règles, pour harmoniser les relations. C’est donc bien vu pour ce point. La notion de secret, vient parfaire le contexte et, renforce la période adolescente. Ces secrets vont-ils uniquement se baser sur les relations amoureuses ? Les différents niveaux du jeu créés par le programmeur, vont-ils être de plus en plus intenses ? Le sous-entendu d’un duel entre le mensonge et la vérité est présent dans cette histoire. Le tout me fait penser à une forme de lutte contre le contrôle par le pouvoir. De plus, j’aime l’idée de se « racheter » une conduite, il s’agit d’une deuxième chance qui est accordée aux personnages. Une seconde chance qui doit être « payée » via une vérité. Je pense que l’autrice souhaite mettre en avant, que les erreurs de jeunesse puissent servir de monnaie d’échange, ce qui est bien vu et renforce le message « tôt ou tard, tout se paie ». D’où l’importance de penser aux conséquences de ses actes.

Les chapitres sont relativement courts. Pour ma part, il ne s’enchaînent pas assez vite (car ma lecture ne me plaît pas). Je trouve qu’intégrer des flash-back est une bonne idée, mais ici, ils ne sont pas assez marqués, ne s’harmonisant pas assez avec le récit au temps présent.

 » Une invitation unique t’es envoyée t’incitant à jouer à Populars Secrets. Tu n’as pas été choisie au hasard et ce n’est pas un divertissement comme les autres. On va dire que c’est un jeu à réalité augmentée car toi et tes amies avaient été mauvaises l’an dernier. Vous avez utilisé votre popularité pour vous croire au-dessus de tout le monde et le karma s’en souvient toujours. Ce jeu se présentera comme votre purgatoire et vous pourrez y échapper qu’une fois que vous aurez terminé l’ensemble des niveaux. Il y en a quinze. A chaque niveau, une joueuse parmi vous quatre est désignée afin d’accomplir la mission qui lui sera confiée. Gare à vos secrets si vous refusez… Je reviendrais vers vous.
Bonne chance les filles car vous en aurez besoin.

Le programmeur « .

Le programmeur Tome 1 - marguerite BLANCHARD.jpg

Comme une invitation flash à jouer à un jeu malsain, un menu Big King XXL s’impose pour ce livre. Merci Burger King !

Cependant, beaucoup de sujets sont abordés par la suite comme : l’humiliation qu’on subit et qu’on fait subir, mais aussi, les regrets de s’être mal comporté par le passé et, le fort besoin de se comparer aux autres, prouver que l’on est le meilleur, que l’on fait partie du camp des « populaires ». Je trouve intéressant que cette histoire mette en scène des adolescents, car, en pleine construction et renforcement de leur personnalité et de leur identité, ces thèmes sont plus sensibles à cette période et, peuvent faire l’objet de bouleversements jouant de bascule vers une attirance vers le bien ou, vers le mal.

Finalement, je suis déçue par ma lecture… Fautes d’orthographe, tournures de phrases maladroites, personnages non-attachants et pas assez travaillés à mon goût, secrets tournants autours d’un thème en particulier. Je ne retrouve pas le « sociopathe-vengeur » que j’avais imaginé, il y a des incohérences au niveau de la suite logique des évènements et des détails du contexte. Une plume peu facile à lire jusqu’au bout. Je ne suis pas du tout embarquée et transportée par cette histoire, que je trouve écrite avec peu de suspense. Je ne tiens pas à accuser l’autrice car, si j’ai choisi de lire ce livre, c’est que l’intrigue me plaît beaucoup. Or, je n’ai pas assez ressenti l’angoisse d’être une potentielle cible du programmeur et, la peur de voir un secret révélé. Certaines descriptions alourdissent la lecture et desservent le suspense qui se fait long à arriver et furtif une fois présent. Le rythme de lecture est donc en dent de scie tout du long. Je ne pense pas lire le deuxième tome.
Si l’autrice procède à un re-travail de son livre, je pense qu’il peut être prometteur. Je regrette que la promesse de départ ne soit pas respectée car, l’autrice a tissé une intrigue non-cadrée et mal ficelée. Je vous invite cependant à lire cet ouvrage afin de vous faire votre propre opinion sur la question car, j’ai constaté que d’autres personnes ont apprécié ce livre. Comme on dit souvent, il en faut pour tous les goûts 🙂

Le mot de Marguerite :
Le programmeur est une histoire qui est proche de la réalité tout en ayant son taux de fiction. Elle ne vous laissera pas insensible, chacun s’y reconnaîtra.
Je remercie Alexandra de s’y être intéressé et toute autre personne qui compte le lire.

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Seriez-vous capable de protéger vos secrets ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Je remercie l’autrice de sa gentillesse et de sa réactivité.