ça sent le sapin…

Par ces temps givrés, rien de mieux qu’un polar humoristique de saison, de l’autrice Catherine Secq tout droit sorti de mon frigo. Du suspens, un contexte luxueux et une sombre enquête givrée vous attendent dans ce 3e volet des aventures de la commissaire Bombardier. La relève des fans d’Agatha Christie est assurée. Et ça, on adore.

Le macchabée givré - catherine secq

Et si l’acidité du citron, révélait votre faculté holmésologique ?

Blanc, noir ou gris : faut-il vraiment choisir ?

Ce policier démontre que rien n’est tout blanc ou tout noir mais qu’au contraire, chaque parcours est unique et impacte nos choix.

La jalousie, la vengeance, le harcèlement, l’amour ou encore l’espoir, sont autant de thématiques soulevées dans ce roman policier. Thématiques qui, dans la vie réelle, occupent nos esprits.

Ici, le mobile s’avère être une aiguille dans une botte de foin. J’ai apprécié le scénario qui se déroule au fur et à mesure de notre lecture. Nous remontons le temps, lentement mais sûrement. Chaque détails est pensé de façon à aiguiser notre curiosité. Chaque personnage est prit dans un engrenage qui nous livre ses secrets avec parcimonie. La liste des suspects est grande, les déplacements nombreux.

Ce roman évoque aussi la surconsommation que font les citoyens à l’approche des fêtes. Dans le but d’épater la galerie, beaucoup mises sur des décors de plus en plus cher, fabriqués de plus en plus loin, rivalisant ainsi avec les coûts des producteurs locaux. Au détriment de ces derniers, les heures de travail à moindres coûts s’avèrent ici fatales.
Avec la complicité de ce cher Internet, les livraisons se font rapidement, mais pas toujours dans de bonnes conditions. Parfois même, nous nous surprenons à découvrir qu’un cadavre s’est glissé dans un carton…

Un polar sombre dans un décor immaculé

Je suis ravie de découvrir pour cette 3e enquête, une histoire qui concorde à merveille, avec les fêtes de fin d’année. Mais surtout, je reste surprise et très ravie de découvrir une histoire atypique, complexe où les personnages évoluent dans une ambiance plus sombre qu’à l’accoutumée et sous tension. La sensibilité du lecteur n’est pas épargnée.

La balle, ayant traversé la tête, a provoqué un jet de sang qui a éclaboussé les murs, les dossiers, les étiquettes et les présentoirs ; une scène macabre, ahurissante, inattendue et aussi surréaliste qu’une toile de Salvador Dali.

J’ai apprécié le clin d’œil fait à la Belgique, mon pays d’accueil. Les décors sont bien décrits et nous invitent à nous imaginer sur place aisément.

C’est des trois, mon enquête de prédilection. La commissaire Bombardier semble plus grave dans ses réflexions. Elle fait preuve de plus de maturité, troquant son uniforme de femme drôle contre celui d’une enquêtrice déterminée.

Quand le froid s’invite entre les pages…

J’ai apprécié la complexité de cette enquête qui nous pousse toujours plus loin dans nos réflexions et notre logique. Cette intrigue regorge de rouages qui ne laissent pas le lecteur sur sa faim. Lorsque l’on pense avoir découvert un indice capital, un nouvel indice surgit de nulle part, relançant ainsi l’histoire. Nous nous prenons facilement au rôle de l’enquêteur, suspectant le moindre mouvement. L’ambiance y est glaçante et originale.

Les dialogues nous permettent de nous imaginer dans un pays du nord, avec facilité. Tous les ingrédients sont réunis pour nous faire passer un excellent moment divertissant.

Paul Holo prend du galon !

Comme à son habitude, Josiane Bombardier mène d’une main de maître cette enquête, en duo avec  l’inspecteur Paul Holo. J’ai beaucoup apprécié qu’on en sache davantage sur lui. De plus, il semble avoir de plus en plus de responsabilités. Nous suivons ainsi son évolution, avec une certaine fierté, comme si Paul était un vieil ami.

Je serais triste si Paul devait intégrer un autre service et ne plus travailler avec la commissaire. Mais cela pourrait nous faire gagner deux histoires en parallèle… À voir !

Et si nous laissions Catherine nous servir un dernier mot ?

J’ai toujours adoré les livres et les films de Noël pour leur ambiance si particulière. Alors, je n’ai pas résisté à la tentation d’écrire cette histoire. J’y ai pris beaucoup de plaisir. J’espère que, vous aussi, vous aimerez la lire.

Découvrez l’univers de l’autrice en un clic

Librinovalogo-dAuto-publié avec Librinova en 2019
Polar humoristique / 230 pages
Disponible sur le site de Librinova au format électronique à 3.99€ et en version brochée au prix de 14.90€.

Rendez-vous place Vendôme ?

Merci à Catherine de m’avoir fait découvrir son 3e polar avec bienveillance.

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A fleur de peau

édition taurnada! SP
Lésions intimes, thriller (public averti), de l’auteur Christophe Royer, 414 pages, a été publié par les Éditions Taurnada le 12 septembre 2019. Ce roman est disponible en version brochée au prix de 12.99€ et en version numérique (Epub et Kindle) au prix de 7.49€. Une visite chez votre libraire s’impose !

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Lésions intimes-christophe royerLa faille dans la lésion : Nathalie Lesage, capitaine au caractère bien trempé, travaille au sein de la brigade de répression du proxénétisme. Une des branches de l’organisation « Gorgona », spécialisée dans un certain genre de soirées parisiennes, va l’amener à côtoyer un milieu où règnent la perversion et les pratiques extrêmes.
Victime d’un banal accident, son enquête va prendre une tournure inattendue. Dans le même temps, le décès de son frère va l’obliger à renouer avec son passé.
Tout va alors se mélanger et entraîner Nathalie vers l’inimaginable… 

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De ce titre qui évoque plus ou moins la thématique principale de ce polar, je reste délicieusement dérangée par l’ambiance crue mais non vulgaire, qui s’en dégage. Christophe Royer, nous propose pour son troisième livre, un roman vénéneux qui va au-delà de la simple définition que l’on se fait de l’intimité. L’histoire glaciale et profonde que nous découvrons page après page, a de quoi secouer les consciences endormies et percuter brutalement les sens. Alors, je ne suis pas surprise d’apprendre que ce roman sombre fait partie du top 10 de la rentrée littéraire de septembre 2019.

La cape perverse qu’emprunte l’enquête de police menée par Nathalie Lesage, capitaine, est au antipode de ce que le lecteur peut imaginer. L’intrigue se révèle complexe mais est menée avec fermeté et ambiguïté par l’auteur. La plume authentique et réaliste et acérée de l’auteur permet aux lecteurs de se plonger au sein de la brigade avec facilité. Les détails y sont présents sans pour autant alourdir la lecture. Ils servent au contraire à l’introduction de plusieurs sujets d’actualité comme le proxénétisme, l’intelligence artificielle, les secrets de famille, la sexualité féminine et la santé mentale.

L’héroïne de ce roman affiche une attitude stricte et parfois des traits d’humour appréciables pour alléger la thématique (perversion) principale. Franche, perfectionniste et volontaire, Nathalie mène son enquête avec détermination et prises de risques, ce qui  rythme ma lecture. Sous ses airs froids et incassables, elle semble pourtant cacher un lourd secret et transmet au lecteur une certaine sensibilité empathique.
Le personnage colle avec le service spécial dans lequel elle officie. A la fois ouverte d’esprit et professionnelle, Nathalie, secondée par son équipe, n’est pas au bout de ses surprises.

Peut-on faire confiance à sa mémoire ? Comment se protéger de l’impenssable voire de l’impardonnable ? Nous avons tous cette petite voix dans notre tête qui nous incite à faire des choix. Nous avons tous une idée des dommages que laissent les traumatismes dans notre cerveau. Ce roman peut servir d’expérience fictionnelle (et toutefois réalisable) pour introduire une réflexion sur les résultats d’une introspection profonde.
Il faudra à Nathalie le courage de se plonger dans les méandres de ses souvenirs où se cache une plaie béante… Comme un noyau dur sous une coque lisse, une sensation d’illusion parfaite.

Si tu entres, plus rien ne sera comme avant.

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Merci Eve pour ces délicieuses petites douceurs ❤


Le travail mené par ces femmes et ces hommes pour lutter contre le proxénétisme est énorme et une mission de longue haleine, comme peut en témoigner ce roman. Des faits percutants et violents ont lieu tous les jours et impactent plus ou moins ceux qui y sont confrontés et qui tentent d’y faire la lumière. Mais comment se comporter quand nous sommes nous-mêmes au cœur de l’enquête ? Peut-on encore se faire confiance ? Quand la peur et le doute s’immiscent dans nos failles, comment garder son impartialité et sa contenance ?

La tension sera votre plus fidèle alliée lors de votre lecture ! Les actions et les risques sont nombreux et plus d’une fois j’ai eu peur que Nathalie ne s’en sorte pas vivante. Le précieux sésame qu’est la délivrance ne nous est livrée qu’à la toute fin de ce roman et est encore plus choquante que tout ce que nous avons traversé pendant près de 350 pages ! Vicieuse, incisive et torturée, cette lecture donne des sueurs froides dès les premières pages. Sa couverture forte et ses finitions bien exécutées contribuent au tourbillon d’émotions dans lequel nous sommes piégés. Nous achevons notre course aussi brutalement que nous la débutons. Comment ne pas avoir le souffle coupé ?

Le mot de Christophe
Bonjour,
« Lésions intimes » est mon 3ème roman, mais mon premier thriller. Je n’ai pas d’univers littéraire fixe. Je passe du fantastique, au policier, à la science-fiction sans me poser de questions.
L’essentiel c’est l’histoire.
Leurs points communs : emmener le lecteur dans une aventure visuelle et sensorielle, aborder des thèmes importants sans être moralisateur, montrer certains reflets de notre société, m’amuser au travers de mes personnages et des situations…
Avec ce thriller, nous allons suivre Nathalie Lesage, capitaine d’une brigade spéciale qui va devoir naviguer dans un milieu pervers. Même si les sujets paraissent racoleurs, j’ai essayé de ne jamais tomber dans le voyeurisme ou le trash. Ce n’était pas le but. Certains thèmes se suffisaient à eux-mêmes.
Quand j’écris un roman, et plus particulièrement un policier, il est très important que le cadre soit réaliste pour que la fiction s’appuie dessus et prenne vie. De longues recherches, repérages et échanges avec des spécialistes ont été nécessaires pour construire cette aventure.
J’espère que vous prendrez plaisir à lire ce roman, que vous entrerez dans mon univers littéraire. Si vous avez aimé, je vous donne rendez-vous pour une nouvelle enquête avec la même héroïne, dans une ville différente, sur d’autres thématiques…
Très bonne lecture à toutes et tous.
Merci à Alexandra pour ce bel espace de liberté littéraire.
Christophe

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L’addition, s’il vous plaît

lésions intimes-christophe royer

Et vous l’avez-vous lu ?
Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Merci à l’auteur, Christophe Royer, pour cette proposition osée et finement menée. Je remercie également Joël Maïssa, éditeur chez Taurana Éditions, pour ce service de presse et de nous dénicher des romans de plus en plus complexes à dévorer.

« Dans la vie, on peut être qui l’on veut »*

* Phrase extraite du thriller – L’inconnue de l’équation – de l’auteur Xavier Massé.

édition taurnada! SP
L’inconnue de l’équation, de l’auteur Xavier Massé, 238 pages officielles, publié en mai 2019 par les Éditions Taurnada. Son roman est disponible en version brochée et en version électronique notamment sur Amazon et la Fnac.

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Le problème est le suivant : Prenez A, un drame familial exposant gain au loto. Notez que B est une enquête de police, exposant 4h pour la résoudre. Ajoutez que A’ est une flic qui expose une version des faits en salle d’interrogatoire 1 et que B’, une grand-mère qui expose les mêmes faits en salle d’interrogatoire 2, et que X est le meurtrier. Admettons que A est une scène calcinée et que B piétine et doit trier les informations de A’ et de B’. Qui est X ?

Vous n’avez rien compris ? Attendez de lire le dernier thriller de Xavier Massé…

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Pouvons-nous vraiment être qui l’on veut ?
La réponse (simplifiée) d’un professeur en psychologie : non mais peut-être.
La réponse avant la lecture de ce roman : ça serait dingue !
La réponse après la lecture de ce roman : mon dieu… oui.

Bon, j’ai tout simplement cru que j’allais faire une crise d’angoisse, puis une crise cardiaque, pour finir six pied sous terre, et remonter illico presto pour avoir le fin mot de cette enquête.
La tension et le suspense sont intenses dans le second thriller signé par Xavier Massé. Que dire de sa plume à la fois tranchée, addictive, familière, excentrique, fourbe, malicieuse et de cette intrigue imaginée avec tant de complexité que même le mot « complexe » ne suffit pas à planter le décor ?

L’inconnue de l’équation est un roman machiavélique qui ne vous laissera pas dormir ! Il soulève beaucoup d’interrogations sur divers thèmes forts comme, la peur de l’inconnu, le désir de changement, l’envie tout plaquer pour vivre une vie rêvée ou parfaite… Mais tout peut-il seulement se réaliser parce qu’on l’a décidé ? N’y a-t-il pas à laisser une place à l’imprévu, l’inconnu ?
Bien sûr, ce besoin de prendre l’air est également entravé par le rejet, l’abandon des personnes censées nous aimer plus que tout, la désillusion face à la vie, les choix de vie parfois extrêmes que l’on se doit de suivre malgré nous, la folie qui guette chacune de nos cellules… en sommes, toute une série de blessures psychologiques empêchant le processus de résilience de s’enclencher. C’est ce que cherche à nous montrer l’auteur à travers ce polar déjanté.

Je remarque que souvent, les thèmes abordés sont en lien direct avec le questionnement de notre identité, de notre personnalité. J’ai adoré me plonger dans la tête de l’auteur pour comprendre et résoudre cette enquête. Mais n’était-ce pas une entreprise périlleuse ?

Il est vrai que je me suis perdue plusieurs fois en chemin tant le parcours pour découvrir la vérité est fastidieux. J’admire la détermination de l’auteur a nous pousser dans nos limites et nos retranchements, si bien que l’on en vient à douter de sa propre logique et de sa propre intelligence. La recherche de la vérité peut s’avérer relever d’une course contre la montre, au détriment de lucidité, et de l’analyse consciente des preuves dont on dispose.

Les morts parlent, racontent et nous entraînent ici dans la manipulation mentale et la fuite. Les enquêteurs ont du pain sur la planche pour démêler le vrai du faux, le vrai du peut-être et le faux du pourquoi. Et les fruits de mer, peuvent-ils vous aider ?

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Un thriller psychologique à prendre avec des pinces et des pincettes…

Je vous annonçais qu’une des composantes de cette enquête est un gain au loto d’une somme faramineuse ! Est-ce qu’il pourrait s’agir d’un mobile ? Oui. Est-ce qu’il pourrait ne pas s’agir d’un mobile ? Oui. Le personnage qui tient le rôle du matérialiste est assurément Juliette, la femme de François, le futur millionnaire. Enfin futur… dois-je vous rappeler A, la scène calcinée ?

Il n’y a pas que la mort dans ce roman, son adversaire redoutable qu’est la vie, armée de son armure d’amour est aussi au rendez-vous. Dans ce roman, vous approcherez la notion d’empathie. Du moins la version dérangée de celle-ci : l’obsession. Pour rendre plus crédible ce sujet, l’auteur a travaillé ses personnages de façon détaillée. Tous les acteurs dans ce roman ont de réelles intentions, une puissante intelligence et pour un d’entre eux, une âme désirant la vengeance plus que tout. Une vengeance aux contours étrangement doux et affûtés.

Je reste néanmoins un peu frustrée et partagée par la fin de ce polar. Une partie de moi reste sur sa fin, une autre est en admiration totale de la démarche qui se cache derrière qui est vraiment, mais alors vraiment bien travaillée ! Surtout si je tiens compte que la recherche d’identité et de liberté sont deux notions qui m’interpellent fortement !
A la réflexion, ce roman me rappelle vaguement le célèbre livre de Patrick Süskind, « Le Parfum« . Nous avons ici affaire à des esprits torturés mais brillants. Je jubile dans ma tête car…

Il n’y a rien de plus jouissif que de voir quelqu’un croire qu’il sait tout, alors qu’il n’a aucune idée de ce dans quoi il a mis les pieds…

Bon, c’est bien beau mais qui est X alors ? Nous comprenons seulement à la fin la signification du titre de ce thriller. Je vous laisse trouver la solution en lisant ce livre. Tâchez de ne pas devenir fou… lecture addictive !

Le mot de Xavier
Lire…c’est voyager.
Écrire…c’est transporter.
Perso, j’espère vous balader…
«Résoudre une équation consiste à déterminer les valeurs que peut prendre la variable,
La variable est aussi appelée inconnue … » 
Simple !…non… ?
Merci à Alexandra et ses papiers mâchés

Bonne lecture J

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L’addition, s’il vous plaît

L'inconnue de l'équation - Xavier Massé

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Avez-vous réussi à trouver cette inconnue ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Je remercie sincèrement Joël Maïssa, directeur de publication aux Éditions Taurnada, pour m’avoir proposé l’œuvre de Xavier Massé ! Merci également à l’auteur pour sa gentillesse et sa patience mais surtout pour son excentricité et ce cerveau diabolique ^^.

Le malheur des uns fait-il toujours le bonheur des autres ?

SP reçu dans le cadre d’un concours organisé par Lecteurs.com

Editions Buchet Chastel

Qui a tué l’homme-homard ?, de l’auteur J.M. ERRE,  368 pages officielles, édité en janvier 2019 par les Éditions Buchet-Chastel. Disponible en version brochée et en version numérique ! Toutes les informations essentielles se trouvent ici.

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Les faits : Un village de monstres abrite un tueur qui adore découper ses victimes en petits morceaux (non, il ne les fait pas rissoler, mais c’est tout comme). La première victime n’est autre que celui qu’on nomme : L’homme-homard. Je vous laisse découvrir pourquoi même si la couverture vous donne un sacré indice ! L’adjudant Pascalini accompagné de son stagiaire, Babiloune, tentent d’élucider ce meurtre avec les moyens du bord. Il faut dire que les habitants du village de Margoujols sont un peu… spéciaux. Mais c’est sans compter sur le pragmatisme et l’humour décalé de la jeune Julie, fille du Maire, passionnée de romans policiers, que ce polar pimenté, prend forme. Enfin, il y a ces articles mystérieux, du blog d’une certaine Winona Jane. Tous les ingrédients sont réunis pour vous faire passer un excellent moment tordu.

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Pour une première lecture d’un livre de cet auteur, je ne suis pas du tout déçue ! Enfin si, déçue qu’il n’y ait pas 300 pages en plus car je serais bien restée plus longtemps à enquêter auprès de Julie.
Je ne vous ai pas encore parlé de Julie ? Un de mes personnages préférés de fiction ! Même si je vous avoue que chacun des habitants de Margoujols possède des caractéristiques et une personnalité propre, réaliste et, humaniste, qui les rendent uniques, attachants, mais surtout indispensables pour composer ce village de Freaks !

Mais revenons à Julie. Caractère très fort, sarcastique, dans l’auto-dérision permanente, elle est primordiale au bon déroulement de cette intrigue détaillée et logique. Elle mène avec brio et humour piquant, une enquête pour meurtres auprès d’un inspecteur désabusé et d’un stagiaire pas très futé. Sans elle, le roman pourrait vite devenir plus banal, plus classique. De plus, c’est un angle intéressant que je n’ai pas trouvé ailleurs que de faire intervenir comme narratrice principale et enquêtrice (pas si amateure qu’il n’y parait), une jeune fille handicapée. Cela vous choque ? Il n’y a pas de quoi l’être. Aussi vive que l’éclair, elle impose à sa façon son tempérament à l’inspecteur et son stagiaire. Faut-il préciser qu’elle est tétraplégique et qu’elle se déplace en fauteuil roulant ? Oui ! C’est ce qui rend toutes ses interventions aussi comiques et décalées. Je n’ai pas eu pitié d’elle, ce n’est d’ailleurs pas le but recherché par l’auteur. Elle vit dans un village de freaks autrement dit, de villageois complètement gratinés, atypiques mais tellement drôles. Tout à tour, ils se dévoilent à nous au rythme d’une enquête rythmée et ternie de suspense sur l’identité du tueur.

En déjouant tous les codes de ce qui fait un bon polar classique, l’auteur nous plonge en parallèle dans un univers satirique sur la différence et le handicap. Il met en scène à travers son roman, une représentation de nos peurs dont celle d’être confronté à la différence de l’autre. Peut-être est-ce là une manière de nous sensibiliser au regard que l’on porte sur autrui, à ses ressources et son intelligence ? Quoi qu’il en soit, l’auteur a su y ajouter son style unique et mordant pour ne pas faire de ce roman un appel au don et à la pitié. Au contraire, nous sommes dans un contexte bienveillant malgré les pointes d’humour noir. Mais surtout, il a su pointer du doigts les contraintes que traversent les personnes porteuses d’un handicap (mais pas que) ainsi que les moqueries et les faits dépréciatifs qu’elles subissent plus que des preuves de sympathie. Je trouve alors intelligent de faire de Julie la narratrice principale, contrant ainsi les préjugés et stéréotypes réservés à ces personnes soit-disant inférieures. Car je vous rassure son cerveau fonctionne très bien !

Un polar sert avant tout à mettre en relief des faits de société soit sensibles soit tabous. L’utilisation de l’humour peut être à double tranchant et passer à la trappe jugé trop souple et peu entraînant. Ce n’est pas le cas dans ce roman.  Des sujets sensibles y sont introduits avec précisions, actions délirantes et personnages représentatifs d’une population variée et réelle.
Margoujols. Ce nom me fait penser à « la mare aux joncs » près de chez moi, mare réservée aux grenouilles et crapauds. Pas mal dans le genre, non ? Ironie du sort peut-être ? Coup de poker gagnant pour un décor bien planté laissant libre cours à l’imagination du lecteur.

D’autres thématiques lourdes ressortent nourrissant de réflexions le lecteur. Par exemple, des réflexions portées sur les normes sociétales mais également sur les us et coutumes d’un village. Les normes font références ici à celles de la beauté, de l’intelligence ou encore de la féminité et de la masculinité. Les personnages qui peuplent ce roman ont chacun le rôle de nous rappeler que la beauté est un critère abstrait et subjectif. S’y glisse aussi notre peur de l’inconnu qui nous force à nous conformer aux désirs des autres bien avant les nôtres et, à juger bien trop vite notre voisin. Mais Margoujols peut être désigné comme une invitation à penser différemment concernant le monde qui nous entoure.

La notion de secret vient compléter le tableau d’un sombre village. Au cœur de cette enquête les secrets vont bon train rendant plus complexe encore, son élucidation. Une manière de faire remonter ceux qui composent notre vie et amorcent la création d’imprévus. Personne n’est parfait, si ?

Il est à noter que ce roman quelque part dénonce la recherche d’une vérité que l’on pourrait considérer comme simple, mais qui s’avère renfermer une nébuleuse de complexités. Non, une vérité n’est ni toute noire ni toute blanche. C’est d’ailleurs ce que vient rappeler le genre même de ce roman. Il est nécessaire de prendre en considération le contexte des faits, l’histoire du village où ont eu lieu les meurtres et, les différentes personnalités des âmes qui composent ce joyeux tableau. Cette vérité se teinte également d’ignorance, de médisance et, de jalousie. Nos soupçons du coupable idéal sont propulsés à la vitesse grand V sur ce que l’on oublie de nommer par son vrai prénom : la peur.
Apprendre à se poser les bonnes questions est donc sous-entendu à la suite des réflexions que la lecture de ce roman met en lumière. Les interprétations de chacun des intervenants permettent de semer le trouble dans les esprits les plus rationnels.

Le décor étant planté, les personnages étant déjantés à souhait, parlons des actions à présent. Elles sont prenantes, surprenantes et s’enchaînent si bien qu’on en devient vite accro. Les chapitres courts sont addictifs. J’ai l’impression en lisant d’être plongée dans les pensées de La Vérité, les scènes étant le reflet de ce qu’il se passe dans notre société : ignorance, mépris, cachotteries, contrôle…

Au fil de ma lecture, je me laisse balader par l’auteur avec plaisir ne sachant prévenir le chemin qu’il souhaite me faire emprunter. Une métaphore que je lis comme une traduction romancée de la célèbre expression : Le ridicule ne tue pas. Nous sommes ici en présence d’un roman Cluedo loufoque aromatisé au beurre, que j’ai pris plaisir à déguster avec ce paquet de pop corn crémé… Ce roman se dévore sauvagement et m’a aidé à décompresser grâce à un style cynique et sarcastique de fiction-réalité. Je remercie l’auteur de m’avoir permis de rire de tout, c’est si jouissif !

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C’est soufflé comme les personnages de ce roman, piquant comme du poivre noir et addictif comme de la crème… Le tout pour seulement 96 calories ! Régime respecté !

A cet instant, vous êtes en train de me plaindre. Action normale qui montre que l’éducation judéo-chrétienne a bien fonctionné sur votre personne. Vous n’êtes pas sociopathe, vous pouvez continuer à émettre vos ondes compassionnelles jusqu’à atteindre un niveau satisfaisant de bonne conscience. Ensuite, vous pourrez opter pour une indifférence gênée et des regards lointains, parce que mine de rien, je bave et c’est dégueu.

Le mot de J.M.
– Menu de l’homme-homard en trois services –
Entrée
Buffet froid de crustacé en capilotade relevé à l’humour noir.
Plat
Assortiment de viandes saignantes sauce aigre-douce et son burlesque de saison.
Dessert
Moelleux lozérien au cœur fondant acidulé, coulis de freaks.
Bonne dégustation !

 

L’addition, s’il vous plaît

Qui a tué l'homme-homard - JM ERRE.jpg

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

D’autres livres de cet auteur à me recommander ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Un grand merci à l’équipe de Lecteurs.com en partenariat avec les Éditions Buchet-Chastel pour ce magnifique concours que je suis heureuse d’avoir remporté et un immense merci à J.M. Erre pour son livre à l’humour décalé et au style unique ! Que dire de plus pour ce mot de l’auteur ? J’adore !

Un polar comme on en fait plus !

bitmoji-20190427111825Livre reçu dans le cadre de l’opération Explorateurs du Polar 2019 avec Lecteurs.com !

Editions denoël, explorateurs du polar 2019 avec lecteurscom

Une affaire comme les autres, Pasquale RUJU, 286 pages officielles. Disponible en version brochée et en version numérique sur Amazon et sur le site de la Fnac, publié en 2019 par les Éditions DENOËL.

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En lisant ce titre j’ai pensé tout de suite à un banal feuilleton policier dans lequel l’auteur joue la carte des stéréotypes italiens à fond. Une affaire banale, presque celle de trop. Mais je n’y étais pas du tout !

Tout de suite, je plonge dans une cellule d’interrogatoire, toutes mes autres pensées s’effacent. Tout comme celles d’Annamaria, veuve et suspectée de meurtre, seule face à son raisonnement interne. Quand elle doute, nous doutons avec elle. Quand elle s’interroge, nous nous interrogeons également. Dois-je craquer, pleurer ? Qui est le bon flic, le mauvais ? Voici les questions auxquelles doit faire face la veuve, qui ne perd pas son sang-froid une seule seconde. Je pressens au loin un retournement de situation qui me bouleverse, cette carapace ne me semble pas naturelle. Vais-je avoir raison ?
Ici débute le plus long interrogatoire que j’ai lu, sentant chaque seconde peser comme le ferait l’épée de Damoclès au-dessus d’une tête.

En tant que lectrice, je suis suspendue à ce que Annamaria va bien vouloir nous livrer. L’histoire elle l’a connaît, personne d’autre. Et c’est ce qui met le lecteur sous tension. C’est énorme !

Une affaire comme les autres - Pasquale RUJU.png

Un Polar noir mêlant meurtres, silence et amour à l’image du saumon cru délicat et addictif. Assiette composée au Wok Garden à Seraing.

Je ressens une certaine forme de pudeur dans la façon qu’à d’Annamaria de se confier. Comme une fragilité qu’elle tente tant bien que mal de camoufler derrière une rigidité et une froideur durant l’interrogatoire.

Je suis vraiment en adoration devant le style de l’auteur qui sait manier sa plume pour me faire ressentir cette tension qui se joue à chaque page et qui ne s’essouffle pas à chaque chapitre. L’ambiance pesante du huis-clos s’est refermée sur moi. Je perçois de la perversion, de la brutalité et du narcissisme dans les descriptions des faits et les silences d’Annamaria. J’apprends en même temps que Sylvia est la procureure adjointe en charge d’interroger la suspecte. Une femme aussi froide qu’Annamaria, qui me donne l’impression d’une attitude en miroir, c’est-à-dire que chacune à leur tour sera l’interrogatrice de l’autre, la victime et la coupable. En ça, la tension est remarquablement bien menée.

Puis, je découvre à pas de loup, la naissance de l’histoire d’amour entre Annamaria et Marcello, un homme qui inspire tant le respect que la crainte. Il y a beaucoup de mystère autour de cet homme ce qui est très prenant et titille volontiers ma curiosité. L’amour que ressent Annamaria envers Marcello est très fort voire passionnel. S’adonner de la sorte à cet homme dont elle semble n’échanger que des relations sexuelles est troublant. Rien ne vient perturber son amour pour cet homme dont elle ne connaît pas les réelles activités. Elle lui est simplement dévouée. Puis, vint le temps où l’amour s’essouffle pour laisser place à une forme de tendresse maternelle.
Carmela, une amie du couple, me fait penser à une menthe religieuse qui joue un double jeu. Elle paraît fourbe mais sait quelle stratégie adopter. Elle m’impressionne un peu pour tout vous avouer. Serait-elle manipulatrice ?

Petit à petit, l’illusion sur la banalité de l’histoire rend le suspense haletant. Les chapitres sont courts et très addictifs ! Ma lecture est très fluide et vive. Chaque mot me donne envie de savoir la suite. Le silence devient une violence sourde et un jeu de pouvoir, le machisme aidant à se mettre dans l’ambiance.
Les notes de la traductrice en fin d’ouvrage sont très appréciables pour les lecteurs qui, comme moi, ne connaissent en rien l’organisation des clans mafieux italiens. Je perçois un monde très dur et violent.

Ce livre parle outre la dureté de l’organisation mafieuse et de ce business souterrain florissant et sanglant, des relations familiales. Des enfants « utilisés » comme gage d’une réussite, d’une fierté. Ce lourd héritage familial est source de tension au sein des familles. Je ressens la difficulté de prendre son envol et de devenir véritablement « soi » au sein d’une famille qui ne pense qu’à faire un maximum de profit. Profit au détriment d’un amour chaleureux, de relations tendres pour le compte d’un monde violent et dangereux. Les nombreuses activités mafieuses sont partout et ce roman nous le montre bien. Comme une toile d’araignée que l’on aurait tisser sur le monde. A la manière dont elle recouvre le raisonnement d’Annamaria qui vit dans la crainte d’être rejetée par son mari. C’est terrible.

C’était comme cela, désormais, et s’adapter à la situation semblait être la meilleure des solutions pour tout le monde.

La place et le poids du regard sont très symboliques dans ce roman car ils désignent le pouvoir et le contrôle sur l’autre. Demander l’approbation pour agir est courant au sein de ces fratries. C’est impressionnant la manière dont tous rendent compte à un seul homme qui pourrait être comparé à « Dieu ». Cette forme de hiérarchie nous invite à prendre conscience de l’enchevêtrement de la mafia et de la difficulté qu’ont les forces de l’ordre à trouver l’homme ou le groupe d’hommes à la tête d’un seul clan. Le pouvoir est argent, l’argent s’achète en vies. Chaque personnage remplit son rôle à merveille nous faisant basculer dans une cruauté extrême, mais toujours silencieuse. Le silence est ce qui m’a le plus marquée dans ce roman et qui rend la lecture captivante. Je regrette seulement qu’il n’y ait pas de traduction pour certains mots en anglais.

Mais est-ce que je m’attendais à cette fin ? Mon dieu ! Non !!

Le mot de Pasquale (traduit de l’italien rien que pour vous^^)
Ma formation a été celle d’un cinéaste indépendant, puis d’un scénariste, en particulier de bande dessinée.
« Une affaire comme les autres » est née en 2008 en tant que court métrage, réalisé avec un groupe d’amis acteurs et cinéastes et une magnifique protagoniste, Stella Bevilacqua, qui malheureusement n’est plus présente. Le roman lui est dédié, développant l’idée de base et les personnages des protagonistes de ce petit film. Il y a des personnages et des histoires qui vous tourmentent l’esprit, même des années après les avoir remises dans le tiroir. Et l’histoire d’« Une affaire comme les autres » avait besoin d’être racontée de manière plus articulée. Pour compléter le roman, au cours des années suivantes, j’ai effectué un long travail de documentation.
L’histoire d’Annamaria et de Nicotra est évidemment inventée, mais le contexte criminel dans lequel ils vivent et travaillent est malheureusement très réel. Et toujours profondément enracinée dans de nombreuses communautés du nord de l’Italie, ainsi que dans celles du sud. Comme le disait l’écrivain Massimo Carlotto et mieux que moi, le noir peut être un outil très puissant pour éclairer certains aspects obscurs et opaques de notre société, venant parfois à l’appui du journalisme d’investigation, de plus en plus rare dans les médias contemporains. Ce que tu lis dans un bon noir reste à l’intérieur de toi, même longtemps. Et parfois, pourquoi pas, cela vous fait prendre conscience de la réalité qui vous entoure. Des choses que vous avez peut-être choisies de ne pas voir jusque-là. Les mots génèrent des pensées et les pensées donnent la force de changer. C’est pourquoi nous ne pouvons pas renoncer à la lecture, tout comme nous ne pouvons pas renoncer à la culture. Toutes les mafias, se nourrissent de l’ignorance. Vous ne pouvez pas contrôler un peuple qui peut penser par lui-même. Essayer d’écrire sur la mafia, dans ce roman, a été ma petite contribution à cette bataille.

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L’addition, s’il vous plaît

Une affaire comme les autres - Pasquale RUJU.png

Et vous l’avez-vous lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

Jusqu’où iriez-vous par amour ?

Retrouvez toutes mes chroniques gourmandes dans les rubriques « Livres par auteurs » et « Livres par titres » !

Je remercie l’équipe de Lecteurs.com pour l’opportunité de faire partie de l’opération « Explorateurs du Polar 2019 ». Un grand merci aux Éditions DENOËL pour leur générosité. Enfin Mille merci à l’auteur pour sa gentillesse et ce mot qui me touche particulièrement, sa réactivité et son militantisme.

Une nouvelle aventure commence !

Hellow mes petits gourmands 🙂 J’espère que vous allez bien ?

Je suis heureuse de vous annoncer que j’ai été sélectionnée pour être…

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Il s’agit de recevoir un Polar récemment paru ou à paraître, de le chroniquer (et pour ma part avec gourmandise), et de poster son avis ou chronique sur le site Lecteur.com. Je deviens en conséquent conseillère des livres qui font parler d’eux et je suis ravie !

Bientôt je vous donnerai tous les détails les plus croustillants sur mon aventure d’Explorer !

Je ne peux que vous conseiller de vous inscrire sur le site de Lecteurs.com et de nous partager à tous, vos avis et chroniques 🙂  Ce lien vous donne aussi l’occasion de découvrir pleins d’auteurs et de titres pour inspirer vos prochaines lectures. Je tiens à vous préciser que cet évènement est organisé par Lecteurs.com en partenariat avec le festival « Quai du Polar » qui s’est déroulé à Lyon les 29, 30 et 31 mars derniers. Peut-être y avez-vous participé ?

S’agirait-il d’un avant-goût au Prix des lecteurs du Polar 2020… ?

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